Nettoyage en entreprise
Foire aux questions
Nettoyage ou désinfection ? Comment et quand nettoyer les locaux de travail ? Quels sont les risques liés aux produits de nettoyage ou aux produits de désinfection ? Quelles mesures de prévention ? Cette FAQ propose des réponses aux questions les plus souvent posées par les entreprises sur le nettoyage.
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1 - Pourquoi nettoyer les locaux de travail ?
Le SARS-CoV-2 ne se multiplie pas dans l'environnement, mais persiste de quelques heures à 6 jours en fonction du type de support, de l’humidité, de la température et de la charge virale initiale. La dose infectante (la quantité de virus pouvant entraîner une maladie) n'est à ce jour pas connue ; toutefois, on estime qu'il est possible de se contaminer en touchant des surfaces fraîchement contaminées (par des postillons d’une personne infectée ou par des mains contaminées), puis en portant les mains à la bouche, au nez ou aux yeux.
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2 - Quelle différence entre le nettoyage et la désinfection ?
Le nettoyage, effectué par essuyage avec un produit contenant des tensioactifs, permet d'éliminer les matières grasses, les poussières etc. Grâce à leurs propriétés, les tensioactifs peuvent également solubiliser les lipides de l'enveloppe du virus SARS-CoV-2 et ainsi l'inactiver. Ces tensioactifs se trouvent dans les savons, les dégraissants, les détergents, les détachants, les lessives, les produits pour vaisselle habituellement utilisés.
Lorsqu'elle est nécessaire, la désinfection est effectuée en complément du nettoyage. Elle se réalise avec des produits contenant au moins une substance testée pour sa capacité à diminuer de façon importante le nombre de micro-organismes présents au moment de l'opération. Pour qu'un produit puisse revendiquer une activité virucide, il doit satisfaire aux essais décrits dans la norme NF EN 14476.
Des études ont mis en évidence que les substances suivantes avaient une activité contre les Coronavirus humains:- hypochlorite de sodium (eau de Javel) à 0,1 % de chlore actif,
- peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée) à 0,5 %,
- éthanol à 70 %,
- isopropanol (ou butan-2-ol) à 70 %.
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3 - Quand nettoyer ou désinfecter (hors milieux de soins) ?
La réponse (nettoyage ou nettoyage/désinfection) est proportionnelle au risque de contamination d'une surface. Ce risque s'évalue en fonction de l'affluence et de l'usage des surfaces :
- plus l'affluence est grande, plus grand est le risque que la surface soit contaminée par des postillons d'une personne infectée (symptomatique ou non) ;
- plus la surface est touchée, plus grand est le risque que la surface soit contaminée par les mains contaminées des personnes.
Lorsque les surfaces présentent un risque faible de contamination par le SARS-CoV-2, les locaux sont entretenus quotidiennement avec les produits de nettoyage habituels. Ces opérations sont faites en respectant les préconisations indiquées dans la brochure INRS ED 6347.
Les surfaces présentant un risque de contamination par le SARS-CoV-2 jugé plus important (rampes d’escalier, poignées de portes, interrupteurs, boutons d’ascenseur, écrans tactiles, combinés de téléphone, appareils de paiement, comptoir d’accueil, sanitaires…) sont traitées spécifiquement plusieurs fois par jour par frottement avec des lingettes imbibées de produits contenant des tensioactifs).
Dans le cadre de bureaux partagés, s'il n'est pas possible de dédier un bureau par personne, des lingettes pré-imbibées, ou à imbiber de produits compatibles avec les surfaces, peuvent être mises à disposition pour les claviers, souris, téléphones…
Lorsque les surfaces sont jugées très contaminées par le SARS-CoV-2, une opération de désinfection peut être effectuée en plus du nettoyage. Cette opération se fait à l'aide d'un désinfectant répondant à la norme NF EN 14 476, en suivant un protocole particulier tel que décrit dans la brochure INRS « La désinfection des surfaces en laboratoire de biologie » (ED 6188).
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4 - Quels sont les risques liés aux produits de nettoyage ?
Les produits de nettoyage préconisés pour l’entretien des surfaces sont principalement des détergents aqueux, dont les ingrédients essentiels sont des agents tensioactifs permettant de disperser les corps gras dans l’eau. En complément, les détergents aqueux peuvent contenir :
- des agents chélatants (EDTA, acide citrique, par exemple),
- des agents de solubilisation (alcools, éthers de glycol, par exemple) ;
- des agents conservateurs,
- des colorants,
- des parfums…
Les détergents aqueux sont généralement des produits irritants. La sévérité des symptômes en cas de contact accidentel avec la peau ou les yeux dépend de la concentration des produits et de la durée de contact. Le contact répété avec le détergent dilué entraîne la dissolution de la barrière lipidique de la peau, ceci peut provoquer une sécheresse, des rougeurs, des irritations. Dans les cas les plus extrêmes, des lésions de type « crevasses » peuvent apparaître.
Les agents conservateurs, tels que les isothiazolinones, les colorants et les parfums présents dans ces produits peuvent également être à l’origine de réactions allergiques cutanées ou respiratoires.
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5 - Quels sont les risques liés aux produits de désinfection ?
Les solutions concentrées d'hypochlorite de sodium (extrait de javel, par exemple) sont corrosives et oxydantes : elles peuvent entraîner des lésions très graves en cas de contact avec la peau ou les yeux. Diluées aux concentrations habituelles d’utilisation, les solutions d’hypochlorite de sodium restent irritantes pour les yeux.
Le contact de l’hypochlorite de sodium avec une solution acide (un détartrant, par exemple) entraîne un violent dégagement de chlore, gaz toxique qui peut provoquer une forte irritation bronchique voire un œdème aigu pulmonaire d'apparition parfois retardée. Avec l'ammoniaque ou les amines organiques, l’hypochlorite de sodium forme des chloramines, très irritantes pour les yeux et les voies respiratoires.
Les solutions d’hypochlorite de sodium peuvent également être à l’origine de réactions très vigoureuses (projections, dégagement gazeux, dégagement de chaleur) avec des composés comme par exemple le peroxyde d’hydrogène ou l’éthanol.
Les dangers principaux associés au peroxyde d'hydrogène sont d'une part, son fort caractère oxydant et d'autre part, sa corrosivité. Aux concentrations habituelles d’utilisation, les solutions de peroxyde d’hydrogène sont irritantes pour les yeux.
Le peroxyde d’hydrogène peut réagir vigoureusement (projections, dégagement gazeux, dégagement de chaleur) avec certains solvants, dont les alcools, ou avec d’autres oxydants plus puissants tels que l’hypochlorite de sodium.
En tant que virucide, l’isopropanol ou l’éthanol sont utilisés à forte concentration. Un mélange des deux substances est également proposé. La concentration totale de ces alcools est généralement supérieure à 60%, en masse du produit désinfectant. À ces concentrations, ces deux substances sont dégraissantes : en cas d’application répétée sur la peau, elles dissolvent la barrière lipidique de la peau en entraînant une sécheresse, des rougeurs, des irritations ; dans les cas les plus extrêmes, des lésions de type « crevasses » peuvent apparaître.
L’éthanol et l’isopropanol sont aussi des dépresseurs du système nerveux central bien connus. Notamment lors de fortes expositions par inhalation, des effets narcotiques, un engourdissement, des maux de tête peuvent apparaître, ceux-ci s’accompagnant généralement d’une irritation des yeux et des voies respiratoires. L’inhalation de concentrations élevées d’isopropanol, en particulier, peut entraîner des effets narcotiques très sévères. Le recours, même de façon intensive (milieu de soins), à la désinfection des mains par friction hydroalcoolique , n’entraîne pas des niveaux d’exposition capables de provoquer ces effets neurologiques, ce qui n'est pas le cas si ces produits sont appliqués sur les surfaces.
L’éthanol et l’isopropanol sont incompatibles avec les oxydants forts tels que les solutions concentrées d’hypochlorite de sodium ou de peroxyde d’hydrogène.
Il faut également garder à l’esprit que les désinfectants à base d’éthanol ou d’isopropanol sont des liquides facilement inflammables et susceptibles d’être à l’origine ou d’alimenter un incendie.
Les agents biocides contenus dans les produits détergents-désinfectants sont généralement des substances de la famille des chlorures de benzalkonium. Les chlorures de benzalkonium sont des substances corrosives et sensibilisantes. À la concentration utilisée dans les produits de nettoyage-désinfection, un contact cutané peut se traduire par une forte irritation, une projection dans l’œil peut entraîner une lésion importante. L’inhalation d’aérosols de produits de nettoyage-désinfection peut également provoquer une forte irritation des muqueuses. En cas de contact répété avec les chlorures de benzalkonium, des réactions allergiques cutanées ou respiratoires (notamment à la suite d’inhalation répétée des aérosols de produits pulvérisés) peuvent apparaître.
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6 - Quelles mesures de prévention suivre avec les produits de nettoyage ?
Un protocole de nettoyage doit être établi afin de définir les zones, la périodicité et les moyens mis en œuvre en respectant strictement les indications du fournisseur du produit (concentration, matériel d’application, technique d’application, temps de contact…).
Le produit de nettoyage doit être choisi en fonction du type de salissure à éliminer, de la nature de la surface à nettoyer et des risques auxquels il peut exposer en raison de ses propriétés physico-chimiques et de son mode d’application. L’étude des fiches de données de sécurité et des fiches techniques des produits doit permettre de sélectionner le produit et le mode opératoire les moins dangereux possibles et les plus adaptés.
Les modes opératoires minimisant les contacts avec les produits et la mise en suspension des particules doivent être privilégiés. Le recours aux pulvérisateurs doit être évité. Il est recommandé d'imbiber une lingette ou une bande de nettoyage avec le produit pour limiter la formation d’aérosols.
Les conditionnements doivent être adaptés aux opérations et, si une dilution doit être effectuée, des systèmes de dosage sans transvasement (centrale de dilution, pompes doseuses, unidoses à diluer...) permettent d’éviter les éclaboussures.Ces mesures de prévention collective doivent être complétées par le port de protections cutanées. La tenue de base comprend un vêtement de travail à manches et jambes longues, des chaussures couvrantes fermées, des gants épais offrant une protection contre le produit manipulé. Cette tenue doit être complétée le cas échéant en fonction des recommandations fournies dans la fiche de données de sécurité (FDS) et des risques d’exposition identifiés (par exemple des lunettes de protection ou un écran facial s’il existe un risque de projection vers le visage, notamment lors de la dilution du produit…). Les vêtements de travail et les équipements de protection doivent être changés fréquemment et dès qu’ils présentent un signe de détérioration (risque de passage du produit).
Enfin, les opérateurs en charge du nettoyage doivent être formés et informés sur la procédure ainsi que sur les risques et les mesures de prévention inhérentes.
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7 - Quelles mesures de prévention suivre avec les produits désinfectants ?
Quand une telle intervention s’avère nécessaire, un protocole de désinfection doit être établi afin de définir les zones, la périodicité et les moyens mis en œuvre, en respectant strictement les indications du fournisseur du produit (concentration, qualité de l’eau de dilution, température, matériel d’application, technique d’application, temps de contact…).
Le désinfectant doit être choisi, d’une part, en fonction de son efficacité contre le ou les micro-organismes ciblés et de sa compatibilité avec les surfaces à désinfecter et, d’autre part, en fonction des risques auxquels il peut exposer en raison de ses propriétés physico-chimiques et de son mode d’application. L’étude des fiches de données de sécurité et des fiches techniques des produits doit permettre de sélectionner le produit et le mode opératoire les moins dangereux possibles et les plus adaptés.
Les modes opératoires minimisant les risques de contact et d'inhalation doivent être privilégiés. La ventilation des locaux à désinfecter doit permettre d’éviter l’exposition par inhalation des opérateurs au produit désinfectant. Les conditionnements doivent être adaptés aux opérations et, si une dilution doit être effectuée, des systèmes de dosage sans transvasement (centrale de dilution, pompes doseuses, unidoses à diluer...) permettent d’éviter les éclaboussures.
Par ailleurs, certains produits désinfectants étant inflammables, toutes les sources d’inflammation présentes dans le local doivent être éliminées.
Ces mesures de prévention collective doivent être complétées par le port de protections cutanées. La tenue de base comprend un vêtement de travail à manches et jambes longues, des chaussures couvrantes fermées, des gants épais offrant une protection contre le produit manipulé, voire des lunettes de protection ou un écran facial s’il existe un risque de projection vers le visage. Cette tenue peut être adaptée suivant le contexte de la désinfection (agro-alimentaire, électronique…) et doit être complétée en fonction des risques d’exposition identifiés. Les vêtements de travail et les équipements de protection doivent être changés fréquemment et dès qu’ils présentent un signe de détérioration (risque de passage du produit).
En dehors de son utilisation, le désinfectant doit être conservé dans un local adapté. Les conditions de stockage sont définies à l’aide de la fiche de données de sécurité du produit.
Enfin, les opérateurs en charge de la désinfection doivent être formés et informés sur la procédure ainsi que sur les risques et les mesures de prévention inhérentes.
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8 - Quelle concentration d'eau de javel utiliser pour détruire le SARS-CoV-2 ?
Le chlore actif de l'eau de javel se fixe sur les micro-organismes et les détruit. Si une surface n'est pas préalablement nettoyée, le chlore actif se fixe sur la matière organique et n'est plus disponible en quantité suffisante pour atteindre le niveau de désinfection recherché. Le nettoyage des surfaces avant toute opération de désinfection est donc impératif.
L'eau de javel a une activité virucide à partir de 0,1% de chlore actif sur des surfaces préalablement nettoyées.
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9 - Qu'est-ce que la désinfection des surfaces par voie aérienne (DSVA) ?
La désinfection des surfaces par voie aérienne (DSVA) n'est pas un procédé de désinfection de l'air.
La DSVA ne se pratique pas dans les milieux autres que les salles propres ou les laboratoires.
Il s'agit d'une désinfection des surfaces se réalisant hors présence humaine, à l'aide d'un automate pulvérisant un produit désinfectant. Le couple appareil-produit doit satisfaire aux essais décrits dans la norme NF T72-281 ou dans la norme NF EN 17272 pour revendiquer une activité sur les micro-organismes.
La DSVA comporte plusieurs étapes qu'il est important de respecter (voir ED 6188) :
- Ranger la pièce, pour limiter l'encombrement et rendre toutes les surfaces accessibles au produit. Nettoyer et désinfecter puis sortir de la pièce le matériel électronique (ordinateur) avant la DSVA.
- Nettoyer au préalable les surfaces horizontales et verticales.
- Rendre parfaitement étanches les locaux (ruban adhésif), ce qui implique de couper les systèmes de ventilation.
- Respecter le temps de contact préconisé par le fabricant.
- Remettre la ventilation en marche pour évacuer le produit avant l'entrée du personnel dans le local. La personne chargée de cette tâche doit porter des vêtements de protection, des gants, des lunettes de protection et un appareil de protection respiratoire adaptés aux produits utilisés.
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10 - Quels sont les recommandations concernant l’usage des appareils à vapeur ?
Les dispositifs de désinfection par la vapeur (DDV) utilisés pour lutter contre le SARS-CoV-2 doivent revendiquer une activité virucide en milieu de la santé humaine, selon la norme NF T72-110 (mars 2019) "Procédés de désinfection des surfaces par la vapeur avec ou sans contact - Détermination de l'activité bactéricide, fongicide, levuricide, sporicide et virucide incluant les bactériophages".
L’efficacité du DDV dépendant de nombreux facteurs (pression, température, type d'accessoire, distance entre l'accessoire et la surface à traiter, vitesse de passage), il appartient au fabricant de préciser les limites et précautions d’utilisation et de veiller à ce que les utilisateurs aient été correctement formés à l’utilisation du DDV dans les conditions d’application recommandées.
Concernant les défroisseurs de textiles utilisant la vapeur, il n'existe aucun protocole (température, type d'accessoire, distance entre l'accessoire et la surface, vitesse de passage) permettant de revendiquer une activité biocide de ces appareils. Une incertitude subsiste également sur la capacité de la pression de vapeur émise par les défroisseurs à mettre en suspension dans l'air les micro-organismes potentiellement présents sur les surfaces.
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11 - Comment nettoyer les moquettes ?
Selon l'évaluation des risques de contamination des surfaces par le SARS-CoV-2, différents moyens peuvent être employés.
En présence d'un risque faible de contamination, le dépoussiérage peut être effectué au moyen d'un aspirateur équipé d'origine d'un filtre HEPA (High efficiency particulate air) retenant les micro-organismes de l'air rejeté par l'aspirateur.
En présence d'un risque de contamination important, il convient de dépoussiérer les moquettes à l'aide d'un aspirateur de classe H (selon la norme IEC 60335-2-69) muni d'un filtre HEPA.
Si besoin, les moquettes sont nettoyées avec un produit contenant des tensioactifs au moyen d'une shampouineuse munie d’un dispositif limitant les projections.
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12 - Comment nettoyer les vêtements de travail ?
Le risque de contamination des vêtements par le SARS-CoV-2 augmente avec le nombre de personnes, éventuellement porteuses du virus, approchées à moins d'un mètre et avec le temps passé à proximité d'elles.
Les vêtements de travail fournis par l'employeur sont entretenus par ce dernier, qui a établi un contrat avec une blanchisserie industrielle ou qui dispose de lave-linges dédiés à cet usage.
Les vêtements jugés contaminés par le SARS-CoV-2 sont nettoyés à 60°C avec de la lessive. Les vêtements techniques ne pouvant pas supporter une telle température peuvent être lavés à 40 °C avec de la lessive.
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13 - Comment éliminer les déchets (lingettes, masques…) utilisés en entreprise dans le cadre de la pandémie Covid-19 ?
Hors milieu médical ou prise en charge d'un patient Covid-19, les déchets sont placés dans un sac en plastique fermé, lui-même placé dans le sac des déchets ménagers. Il convient de s’assurer du ramassage régulier des poubelles.
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14 - L’installation de tunnels de désinfection à l’entrée des locaux de travail présente-t-elle un intérêt ?
Des dispositifs de pulvérisation des personnes avant leur entrée sur leur lieu de travail sont proposés dans l’objectif d’inactiver les particules de SARS-CoV-2 éventuellement présentes sur elles et ainsi d’éviter une contamination des locaux et installations de travail.
De tels dispositifs peuvent exposer les personnes à des risques.En effet, un désinfectant agit sur un virus en modifiant ou en détruisant sa structure. A partir du moment où une substance est capable d’interagir avec des constituants d’organismes vivants, elle peut également avoir un effet sur les cellules du corps humain et entraîner des effets néfastes sur la santé (voir « Nettoyage en entreprise » Question n°5 « Quels sont les risques liés aux produits de désinfection ? » ).
Par ailleurs, l’efficacité d’une désinfection dépend de plusieurs paramètres, dont :- l’état de propreté de la surface – la surface à désinfecter doit être parfaitement nettoyée, afin que la substance active soit totalement dirigée vers les micro-organismes visés et non captée par les salissures présentes sur la surface ;
- l’application du désinfectant sur l’intégralité de la surface ;
- le temps de contact ;
- la température...
Enfin, si une personne est infectée par le SARS-CoV-2, une désinfection de surface ne l'empêchera pas d'émettre des particules virales (voir « Covid-19 et entreprises » Question n°1 « Quels sont les modes de transmission du Covid-19 ? » ).Ainsi, les tunnels ou portiques de désinfection ne peuvent en aucun cas aider à prévenir la contagion et exposent les usagers à des risques liés aux agents de désinfection mis en œuvre. La prévention de la transmission du SARS-CoV-2 passe avant tout par la mise en place et le strict respect de mesures organisationnelles et d’hygiène (mesures « barrière »).
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15 - Quels sont les risques liés à la désinfection par UV-C ?
Le rayonnement UV-C, émis par les lampes dites « germicides » (émission à des longueurs d’onde comprises entre 200 nm et 280 nm), est capable d’interagir avec les molécules du vivant et, à partir d’une certaine dose, de détruire les micro-organismes pathogènes, comme le SARS-CoV-2.
Cependant il représente également un danger pour les autres êtres vivants, notamment pour les utilisateurs. Le Circ a d’ailleurs classé le rayonnement UV-C comme « agent cancérogène avéré ».
Les personnels exposés au rayonnement UV-C encourent les risques suivants :- Au niveau de la peau : « coup de soleil » allant du simple érythème à des lésions plus importantes.
- Au niveau des yeux : inflammation de la cornée et de la conjonctive (kérato-conjonctivite se traduisant par une impression de sable dans les yeux).
Afin de protéger le personnel, le code du travail fixe des Valeurs limites d’exposition (VLE).
Par exemple, une exposition de l’ordre de la minute, de la peau ou des yeux, à 1m d’une lampe standard (20w = fréquemment rencontrée sur le marché) amène à un dépassement de la VLE journalière.
En outre, les lampes UV peuvent émettre de l’ozone, gaz qui peut entraîner, en particulier, des atteintes respiratoires sévères. De plus, certains produits chlorés peuvent se décomposer sous l’action des UV en substances dangereuses (chlorites, chlorates, etc.).
Il convient de s’assurer de l’efficacité de ces systèmes en choisissant un dispositif de désinfection UV-C satisfaisant à la norme NF T72-281 pour les micro-organismes ciblés. Toutefois, seules des surfaces préalablement nettoyées (voir « Nettoyage en entreprise » Question n°2) et accessibles au rayonnement pourront être considérées comme désinfectées. A noter : certains matériaux transparents tels que le verre ou le polycarbonate ne sont pas transparents aux UV-C.
En conclusion :- la désinfection par UV-C ne doit s’envisager que lorsqu’aucune autre technique de désinfection moins exposante ne peut être mise en œuvre,
- l’efficacité du dispositif doit être évaluée sur les micro-organismes ciblés selon la norme NF T 72-281,
- l’acheteur doit s’assurer de la conformité CE de l’appareil émettant des UV-C,
- les lampes doivent être mises en services par des personnels avertis,
- elles ne doivent jamais être en fonctionnement en présence de personnel (mise en œuvre d’un dispositif de coupure du fonctionnement en cas d’ouverture de la porte).
Pour plus d'informations
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DOSSIER 12/2022
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Article de revue 10/2022 | DC 34
Risques photobiologiques liés aux équipements de désinfection UV-C et mesures de prévention
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16 - Quel est l'intérêt des revêtements biocides dans la lutte contre la Covid-19 ?
Des produits de revêtement à fonction biocide sont proposés pour lutter contre la Covid-19. Ils peuvent prendre la forme de membranes ou de films adhésifs ou encore de vernis à appliquer sur les surfaces.
Ces produits revendiquent une action désinfectante permanente et de longue durée vis-à-vis de différents micro-organismes, dont les coronavirus.
Une telle action supposerait au minimum que :
- le biocide contenu dans le revêtement ait un effet sur le micro-organisme ciblé (en l'occurrence, le SRAS-CoV-2) ;
- l'effet biocide soit rapide - à titre de comparaison, la norme NF EN 14 476 concernant les désinfectants chimiques, exige un effet virucide en moins de 5 minutes pour les surfaces à fort risque de contamination ;
- la surface à désinfecter soit préalablement nettoyée et parfaitement recouverte par ce revêtement ;
- aucune substance ou salissure ne puisse "masquer" le biocide, empêchant ainsi un contact direct avec le micro-organisme ciblé.
Rappelons que la désinfection ne s'envisage que pour les surfaces présentant un fort risque de contamination, c'est-à-dire approchées et touchées par de nombreuses personnes (voir "Nettoyage en entreprise " Question n° 3). De telles surfaces sont rapidement recouvertes de squames, de graisse et autres salissures. Pour qu’un revêtement biocide puisse maintenir son activité, il serait donc essentiel qu’il soit nettoyé très fréquemment. Ceci revient à effectuer des opérations de nettoyage qui sont, dans tous les cas, préconisées dans le contexte sanitaire actuel, même sans revêtement biocide. En effet, les tensio-actifs présents dans les produits de nettoyage détruisent l'enveloppe lipidique des coronavirus et permettent déjà de les inactiver.
Ainsi, au regard des incertitudes sur l'efficacité de ces revêtements à fonction biocide et des conditions nécessaires pour qu'ils puissent agir (notamment leur nettoyage fréquent), ces produits ne peuvent pas être préconisés comme moyen de lutte contre la transmission du SRAS-CoV-2.
Lorsque l’évaluation des risques de transmission du SRAS-CoV-2 a mis en évidence la nécessité de compléter le nettoyage des surfaces par une désinfection, il est conseillé d’avoir recours à des procédés de désinfection à l’efficacité démontrée contre les coronavirus (voir « Nettoyage en entreprise » Question n°2), en respectant leur protocole d’application.
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17 – L’ozone peut-il être utilisé comme désinfectant de surface dans la lutte contre la Covid-19 ?
Dans les conditions normales de températures et de pression, l’ozone se présente sous la forme d’un gaz. C’est un agent d’oxydation puissant, très réactif et instable. Il est ainsi capable d’altérer les molécules du vivant. Cette propriété est mise à profit notamment dans le secteur du traitement de l’eau : l’ozonation y est employée en complément d’autres procédés de désinfection.
Ce pouvoir oxydant fait néanmoins de l’ozone un agent chimique dangereux. Il est irritant pour la peau et surtout les muqueuses oculaires et respiratoires. L’inhalation d’ozone à la concentration de quelques ppm peut causer des lésions pulmonaires sévères (pouvant se traduire par un œdème aigu du poumon), ainsi qu’une atteinte neurologique (baisse de la vigilance, altération de la coordination des mouvements, céphalées, vertiges, etc.). Même à de faibles concentrations (inférieures au ppm), une exposition prolongée et/ou répétée à l'ozone peut porter atteinte à la santé (dyspnée asthmatiforme, troubles neurologiques…). C’est pourquoi, en France, l’ozone fait l’objet de deux valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) indicatives :- VLEP-8h : 0,1 ppm ;
- VLCT-15min. : 0,2 ppm.
En dehors du traitement de l’eau, d’autres usages biocides de l’ozone se développent, dont la désinfection de surfaces par diffusion du gaz dans un local ou une enceinte (« armoire » de traitement, par exemple). Une telle mise en œuvre s’apparente à un procédé de désinfection de surfaces par voie aérienne (DSVA) (voir « Nettoyage en entreprise », question n°9).
Les études sur l’action virucide de l’ozone en DSVA sont peu nombreuses. Dans tous les cas, ces études mettent en œuvre des concentrations en ozone élevées, très supérieures aux VLEP, variant de quelques ppm à plusieurs centaines de ppm, avec une humidité relative également très élevée et un temps de contact important variant de 20 minutes à plus d’1h30. Malgré les conditions très sévères de ces protocoles d’étude, à ce jour aucun n’a permis d’atteindre l’efficacité attendue pour revendiquer une activité virucide en désinfection de surface (d’après la norme NF T72-281 ou la norme NF EN 17272).
Ainsi, bien que l’ozone soit en théorie capable de détruire de nombreux virus, dont les coronavirus, son efficacité en désinfection de surface à visée virucide reste à démontrer dans des conditions réelles d’application.
Pour conclure, en raison de la dangerosité de l’ozone et de l’absence de preuve de son efficacité virucide en DSVA, la diffusion d’ozone dans des locaux ou des armoires dans l’objectif de désinfecter des surfaces potentiellement contaminées par des virus est déconseillée. Une opération de désinfection, si elle est jugée nécessaire doit être menée en respectant les protocoles de procédés éprouvés (voir "Nettoyage en entreprise " Question n° 3).
Pour plus d’informations
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Article de revue 07/2021 | DC 30
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Brochure 01/2020 | ED 6347
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Brochure 11/2014 | ED 6188
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base de données 05/2023
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Fiche 11/2009 | ED 4225
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Fiche 02/2022 | ED 4222
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Fiche 05/2020 | ED 6393