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Poliomyélite

Poliovirus

Sommaire de la fiche

Édition : novembre 2023

Pathologie [10, R1] Guide de lecture

  • Nom de la maladie

    Poliomyélite antérieure aiguë.

  • Synonyme

    • PAA

Transmission

Mode de transmission

La transmission est interhumaine, essentiellement par l’intermédiaire des mains sales (féco-orale), parfois par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés dans les pays où le virus circule. Une transmission par voie respiratoire de type gouttelettes est théoriquement possible du fait de la présence de virus dans les sécrétions rhino-pharyngées des malades.

Période de contagiosité

Les humains infectés hébergent le virus dans les selles pendant plusieurs semaines (en moyenne 2 à 3 mois). La contagiosité est maximale dans un intervalle de 7 à 10 jours avant et après le début des signes cliniques et persiste 2 à 3 mois.

La maladie

Incubation

Elle est très variable, de quelques jours à 1 mois.

Clinique

L’infection est asymptomatique dans plus de 90 % des cas. Seuls 1 à 2 % des patients présentent des paralysies.

La période d’invasion, qui dure 3 à 6 jours, est marquée par de la fièvre, des frissons, des troubles digestifs et certains signes plus évocateurs : myalgies intenses, troubles sphinctériens, céphalées postérieures et syndrome méningé. Dans les formes paralytiques, la période d’état est marquée par l’apparition en 48 heures de paralysies flasques touchant de façon asymétrique les muscles des membres, sans troubles sensitifs, avec abolition des ROT des zones concernées. Une amyotrophie des muscles atteints apparaît secondairement, souvent associée à des troubles vasomoteurs. Les formes respiratoires mettent en jeu le pronostic vital si une ventilation artificielle n’est pas instaurée. Elles peuvent être isolées ou associées à des paralysies des membres. Les atteintes respiratoires régressent le plus souvent tandis que les atteintes des muscles des membres sont irréversibles, laissant des séquelles motrices plus ou moins importantes.

Des paralysies périphériques, asymétriques en contexte fébrile, sans atteinte sensitive sont évocatrices du diagnostic clinique en zone d’endémie (10).

Diagnostic

Le virus peut être détecté par les techniques de RT-PCR sur prélèvement naso-pharyngé au début de la maladie ou dans les selles pendant 2 à 3 mois et le liquide cérébro-spinal. Tout isolement en culture cellulaire d’un PV, qu’il s’agisse de PVwt, cVDPV ou d’une souche vaccinale doit faire l’objet d’un envoi au CNR (R1).

Traitement

Il n’existe pas de traitement spécifique.

Populations à risque particulier

Terrain à risque accru d'acquisition

Pas de terrain à risque particulier.

Terrain à risque accru de forme grave

Les adultes développent plus souvent des formes paralytiques que les enfants (1 % versus 1 pour 1 000).

Par ailleurs, l’excrétion du virus vaccinal est prolongée chez les immunodéprimés chez qui le risque de réversion et de survenue d’une pathologie secondaire est plus élevé que chez les immunocompétents.

Cas particulier de la grossesse

Pas de données particulières à la femme enceinte publiées.

Immunité et prévention vaccinale

Immunité naturelle

Les personnes infectées par un virus sauvage ou vaccinal développent une immunité humorale et muqueuse, spécifique du sérotype du virus infectant. L’immunité muqueuse réduit la réplication et l’excrétion virale, ceci constitue un avantage de la vaccination par voie orale.

Prévention vaccinale
Descriptif du vaccin

Il existe 2 types de vaccins :

  • Le vaccin inactivé est le seul utilisé en France. Il est administré par voie injectable (Souche Salk). Ce vaccin fait partie des vaccins obligatoires en France avant l’âge de 2 ans. Il est obligatoire chez les professionnels de santé. Il n’est plus disponible, en France, sous forme non combiné mais uniquement en association avec le vaccin diphtérique et tétanos.
  • Le vaccin vivant atténué (souche Sabin), qui n’est plus disponible en France et s’administre par voie orale. Il reste utilisé dans les pays endémiques et à bouffées épidémiques. Le virus vaccinal est éliminé dans les selles et contribue à l’immunité de la population. Il peut redevenir virulent par mutation et provoquer une infection avec des complications dans la population réceptive. Cet évènement est très rare (entre 0,2 et 1 cas par million de doses administrées). Les souches contenues dans les nouveaux vaccins antipoliomyélitiques oraux (nVPO) sont des versions modifiées des souches de VPO Sabin qui montrent une meilleure stabilité génétique et qui devraient présenter un risque de réversion considérablement réduit. En novembre 2020, le nVPO de type 2 (nVPO2) a été recommandé dans le cadre d’une utilisation d’urgence pour la riposte aux flambées épidémiques mais son utilisation dans le cadre de la vaccination systématique n’est pas approuvée (1).
Immunité vaccinale

Le vaccin inactivé injectable, seul utilisé en Europe contre la poliomyélite, confère une protection presque parfaite contre la maladie paralytique et une protection partielle contre la transmission (la réponse immunitaire intestinale qu’il induit étant plus faible que celle induite par le vaccin atténué oral). La protection complète est obtenue après la deuxième injection de vaccin. Cette protection repose essentiellement sur l’immunité humorale par le biais d’anticorps neutralisants (2).

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