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Nettoyage en entreprise

Foire aux questions

Nettoyage ou désinfection ? Comment et quand nettoyer les locaux de travail ? Quels sont les risques liés aux produits ou procédés de nettoyage et de désinfection ? Quelles mesures de prévention ? Cette FAQ propose des réponses aux questions sur le nettoyage les plus souvent posées par les entreprises.

  • 1 - Pourquoi nettoyer les locaux de travail ?

    À l'exception des virus, les micro-organismes se multiplient s'ils trouvent de quoi se nourrir (le plus souvent de la matière organique), ainsi qu'un certain niveau d’humidité et une température ambiante plutôt chaude. Le nettoyage des surfaces permet d'éliminer la matière organique (matières grasses, poussières…) et ainsi limiter le développement des micro-organismes. Le nettoyage enlève également une partie des micro-organismes présents.

  • 2 - Quelle différence entre le nettoyage et la désinfection ?

    Le nettoyage, effectué par essuyage avec un produit contenant des agents tensioactifs, permet d'éliminer les matières grasses, les poussières etc. Grâce à leurs propriétés, les tensioactifs peuvent également solubiliser les lipides de l'enveloppe de certains virus et ainsi les inactiver. Ces tensioactifs se trouvent dans les savons, les dégraissants, les détergents, les détachants, les lessives, les produits pour vaisselle habituellement utilisés.

    Lorsqu'elle est nécessaire, la désinfection est effectuée en complément du nettoyage. Elle se réalise avec des produits contenant au moins une substance biocide, dont la capacité à diminuer de façon importante le nombre de micro-organismes présents au moment de l'opération a été vérifiée. Pour pouvoir revendiquer une activité désinfectante, un produit doit répondre à des normes spécifiques qui sont toutes résumées dans la norme généraliste NF EN 14885.

    Des dispositifs de désinfection par la vapeur (DDV) répondant à la norme NF T 72-110 peuvent également être employés pour désinfecter les surfaces.

  • 3 - Quand nettoyer ou désinfecter (hors milieux de soins) ?

    La réponse (nettoyage ou nettoyage/désinfection) est proportionnelle au risque de contamination d'une surface. Ce risque s'évalue en fonction de l'activité pouvant contaminer la surface et de l'usage de cette surface.

    Lorsque les surfaces présentent un risque faible de contamination, les locaux sont entretenus quotidiennement avec les produits de nettoyage habituels. Ces opérations sont faites en respectant les préconisations indiquées dans la brochure INRS ED 6347.

    Les surfaces présentant un risque de contamination jugé plus important sont traitées plusieurs fois par jour par frottement avec des lingettes imbibées de produits contenant des agents tensioactifs.

    Lorsque les surfaces sont jugées très contaminées, une opération de désinfection peut être effectuée en plus du nettoyage. Cette opération se fait en suivant un protocole particulier tel que décrit dans la brochure INRS  « La désinfection des surfaces en laboratoire de biologie » (ED 6188)

  • 4 - Quels sont les risques liés aux produits de nettoyage ?

    Les produits de nettoyage préconisés pour l’entretien des surfaces sont principalement des détergents aqueux, dont les ingrédients essentiels sont des agents tensioactifs permettant de disperser les corps gras dans l’eau. En complément, les détergents aqueux peuvent contenir :

    • des agents chélatants (EDTA, acide citrique, par exemple),
    • des agents de solubilisation (alcools, éthers de glycol, par exemple) ;
    • des agents conservateurs,
    • des colorants,
    • des parfums…

    Les détergents aqueux sont généralement des produits irritants. La sévérité des symptômes en cas de contact accidentel avec la peau ou les yeux dépend de la concentration des produits et de la durée de contact. Le contact répété avec le détergent dilué entraîne la dissolution de la barrière lipidique de la peau, ceci peut provoquer une sécheresse, des rougeurs, des irritations. Dans les cas les plus extrêmes, des lésions de type « crevasses » peuvent apparaître.

    Les agents conservateurs, tels que les isothiazolinones, les colorants et les parfums présents dans ces produits peuvent également être à l’origine de réactions allergiques cutanées ou respiratoires.

  • 5 - Quels sont les risques liés aux produits de désinfection courants ?

    Les solutions concentrées d'hypochlorite de sodium (extrait de javel, par exemple) sont corrosives et oxydantes : elles peuvent entraîner des lésions très graves en cas de contact avec la peau ou les yeux. Diluées aux concentrations habituelles d’utilisation, les solutions d’hypochlorite de sodium restent irritantes pour les yeux.
    Le contact de l’hypochlorite de sodium avec une solution acide (un détartrant, par exemple) entraîne un violent dégagement de chlore, gaz toxique qui peut provoquer une forte irritation bronchique voire un œdème aigu pulmonaire d'apparition parfois retardée. Avec l'ammoniaque ou les amines organiques, l’hypochlorite de sodium forme des chloramines, très irritantes pour les yeux et les voies respiratoires.
    Les solutions d’hypochlorite de sodium peuvent également être à l’origine de réactions très vigoureuses (projections, dégagement gazeux, dégagement de chaleur) avec des composés comme par exemple le peroxyde d’hydrogène ou l’éthanol.

    Les dangers principaux associés au peroxyde d'hydrogène sont d'une part, son fort caractère oxydant et d'autre part, sa corrosivité. Aux concentrations habituelles d’utilisation, les solutions de peroxyde d’hydrogène sont irritantes pour les yeux.

    Le peroxyde d’hydrogène peut réagir vigoureusement (projections, dégagement gazeux, dégagement de chaleur) avec certains solvants, dont les alcools, ou avec d’autres oxydants plus puissants tels que l’hypochlorite de sodium.

    En tant que virucide, l’isopropanol ou l’éthanol sont utilisés à forte concentration. Un mélange des deux substances est également proposé. La concentration totale de ces alcools est généralement supérieure à 60%, en masse du produit désinfectant. À ces concentrations, ces deux substances sont dégraissantes : en cas d’application répétée sur la peau, elles dissolvent la barrière lipidique de la peau en entraînant une sécheresse, des rougeurs, des irritations ; dans les cas les plus extrêmes, des lésions de type « crevasses » peuvent apparaître.

    L’éthanol et l’isopropanol sont aussi des dépresseurs du système nerveux central bien connus. Notamment lors de fortes expositions par inhalation, des effets narcotiques, un engourdissement, des maux de tête peuvent apparaître, ceux-ci s’accompagnant généralement d’une irritation des yeux et des voies respiratoires. L’inhalation de concentrations élevées d’isopropanol, en particulier, peut entraîner des effets narcotiques très sévères. Le recours, même de façon intensive (milieu de soins), à la désinfection des mains par  friction hydroalcoolique , n’entraîne pas des niveaux d’exposition capables de provoquer ces effets neurologiques, ce qui n'est pas le cas si ces produits sont appliqués sur les surfaces.
    L’éthanol et l’isopropanol sont incompatibles avec les oxydants forts tels que les solutions concentrées d’hypochlorite de sodium ou de peroxyde d’hydrogène.
    Il faut également garder à l’esprit que les désinfectants à base d’éthanol ou d’isopropanol sont des liquides facilement inflammables et susceptibles d’être à l’origine ou d’alimenter un incendie.

    Les biocides contenus dans les produits détergents-désinfectants sont généralement des substances de la famille des chlorures de benzalkonium. Les chlorures de benzalkonium sont des substances corrosives et sensibilisantes. À la concentration utilisée dans les produits de nettoyage-désinfection, un contact cutané peut se traduire par une forte irritation, une projection dans l’œil peut entraîner une lésion importante. L’inhalation d’aérosols de produits de nettoyage-désinfection peut également provoquer une forte irritation des muqueuses. En cas de contact répété avec les chlorures de benzalkonium, des réactions allergiques cutanées ou respiratoires (notamment à la suite d’inhalation répétée des aérosols de produits pulvérisés) peuvent apparaître.

  • 6 - Quelles mesures de prévention suivre avec les produits de nettoyage ?

    Un protocole de nettoyage doit être établi afin de définir les zones, la périodicité et les moyens mis en œuvre en respectant strictement les indications du fournisseur du produit (concentration, matériel d’application, technique d’application, temps de contact…).

    Le produit de nettoyage doit être choisi en fonction du type de salissure à éliminer, de la nature de la surface à nettoyer et des risques auxquels il peut exposer en raison de ses propriétés physico-chimiques et de son mode d’application. L’étude des fiches de données de sécurité et des fiches techniques des produits doit permettre de sélectionner le produit et le mode opératoire les moins dangereux possibles et les plus adaptés.

    Les modes opératoires minimisant les contacts avec les produits et la mise en suspension des particules doivent être privilégiés. Le recours aux pulvérisateurs doit être évité. Il est recommandé d'imbiber une lingette ou une bande de nettoyage avec le produit pour limiter la formation d’aérosols.
    Les conditionnements doivent être adaptés aux opérations et, si une dilution doit être effectuée, des systèmes de dosage sans transvasement (centrale de dilution, pompes doseuses, unidoses à diluer...) permettent d’éviter les éclaboussures.

    Ces mesures de prévention collective doivent être complétées par le port de protections cutanées. La tenue de base comprend un vêtement de travail à manches et jambes longues, des chaussures couvrantes fermées, des gants épais offrant une protection contre le produit manipulé. Cette tenue doit être complétée le cas échéant en fonction des recommandations fournies dans la fiche de données de sécurité (FDS) et des risques d’exposition identifiés (par exemple des lunettes de protection ou un écran facial s’il existe un risque de projection vers le visage, notamment lors de la dilution du produit…). Les vêtements de travail et les équipements de protection doivent être changés fréquemment et dès qu’ils présentent un signe de détérioration (risque de passage du produit).

    Enfin, les opérateurs en charge du nettoyage doivent être formés et informés sur la procédure ainsi que sur les risques et les mesures de prévention inhérentes.

  • 7 - Quelles mesures de prévention suivre avec les produits désinfectants ?

    Quand une telle intervention s’avère nécessaire, un protocole de désinfection doit être établi afin de définir les zones, la périodicité et les moyens mis en œuvre, en respectant strictement les indications du fournisseur du produit (concentration, qualité de l’eau de dilution, température, matériel d’application, technique d’application, temps de contact…).

    Le désinfectant doit être choisi, d’une part, en fonction de son efficacité contre le ou les micro-organismes ciblés et de sa compatibilité avec les surfaces à désinfecter et, d’autre part, en fonction des risques auxquels il peut exposer en raison de ses propriétés physico-chimiques et de son mode d’application. L’étude des fiches de données de sécurité et des fiches techniques des produits doit permettre de sélectionner le produit et le mode opératoire les moins dangereux possibles et les plus adaptés.

    Les modes opératoires minimisant les risques de contact et d'inhalation doivent être privilégiés. La ventilation des locaux à désinfecter doit permettre d’éviter l’exposition par inhalation des opérateurs au produit désinfectant. Les conditionnements doivent être adaptés aux opérations et, si une dilution doit être effectuée, des systèmes de dosage sans transvasement (centrale de dilution, pompes doseuses, unidoses à diluer...) permettent d’éviter les éclaboussures.

    Par ailleurs, certains produits désinfectants étant inflammables, toutes les sources d’inflammation présentes dans le local doivent être éliminées.

    Ces mesures de prévention collective doivent être complétées par le port de protections cutanées. La tenue de base comprend un vêtement de travail à manches et jambes longues, des chaussures couvrantes fermées, des gants épais offrant une protection contre le produit manipulé, voire des lunettes de protection ou un écran facial s’il existe un risque de projection vers le visage. Cette tenue peut être adaptée suivant le contexte de la désinfection (agro-alimentaire, électronique…) et doit être complétée en fonction des risques d’exposition identifiés. Les vêtements de travail et les équipements de protection doivent être changés fréquemment et dès qu’ils présentent un signe de détérioration (risque de passage du produit).

    En dehors de son utilisation, le désinfectant doit être conservé dans un local adapté. Les conditions de stockage sont définies à l’aide de la fiche de données de sécurité du produit.

    Enfin, les opérateurs en charge de la désinfection doivent être formés et informés sur la procédure ainsi que sur les risques et les mesures de prévention inhérentes.

  • 8 - Qu'est-ce que la désinfection des surfaces par voie aérienne (DSVA) ?

    La désinfection des surfaces par voie aérienne (DSVA) n'est pas un procédé de désinfection de l'air.

    La DSVA ne se pratique pas dans les milieux autres que les salles propres ou les laboratoires.
    Il s'agit d'une désinfection des surfaces se réalisant hors présence humaine, à l'aide d'un automate pulvérisant un produit désinfectant. Le couple appareil-produit doit satisfaire aux essais décrits dans la norme NF T72-281 ou dans la norme NF EN 17272 pour revendiquer une activité sur les micro-organismes.

    La DSVA comporte plusieurs étapes qu'il est important de respecter (voir ED 6188) :

    • Ranger la pièce, pour limiter l'encombrement et rendre toutes les surfaces accessibles au produit. Nettoyer et désinfecter puis sortir de la pièce le matériel électronique (ordinateur) avant la DSVA.
    • Nettoyer au préalable les surfaces horizontales et verticales.
    • Rendre parfaitement étanches les locaux (ruban adhésif), ce qui implique de couper les systèmes de ventilation.
    • Respecter le temps de contact préconisé par le fabricant.
    • Remettre la ventilation en marche pour évacuer le produit avant l'entrée du personnel dans le local. La personne chargée de cette tâche doit porter des vêtements de protection, des gants, des lunettes de protection et un appareil de protection respiratoire adaptés aux produits utilisés.
  • 9 - Quels sont les recommandations concernant l’usage des dispositifs de désinfection par la vapeur ?

    Les dispositifs de désinfection par la vapeur (DDV) doivent satisfaire aux essais décrits dans la norme NF T72-110.
    L’efficacité du DDV dépendant de nombreux facteurs (pression, température, type d'accessoire, distance entre l'accessoire et la surface à traiter, vitesse de passage), il appartient au fabricant de préciser les limites et précautions d’utilisation et de veiller à ce que les utilisateurs aient été correctement formés à l’utilisation du DDV dans les conditions d’application recommandées.
    Concernant les défroisseurs de textiles utilisant la vapeur, il n'existe aucun protocole (température, type d'accessoire, distance entre l'accessoire et la surface, vitesse de passage) permettant de revendiquer une activité biocide de ces appareils.

  • 10 - Quels sont les risques liés à la désinfection par UV-C ?

    Le rayonnement UV-C, émis par les lampes dites « germicides » (émission à des longueurs d’onde comprises entre 200 nm et 280 nm), est capable d’interagir avec les molécules du vivant et, à partir d’une certaine dose, de détruire les micro-organismes pathogènes .

    Cependant il représente également un danger pour les autres êtres vivants, notamment pour les utilisateurs. Le Circ a d’ailleurs classé le rayonnement UV-C comme « agent cancérogène avéré ».

    Les personnels exposés au rayonnement UV-C encourent les risques suivants :

    • Au niveau de la peau : « coup de soleil » allant du simple érythème à des lésions plus importantes.
    • Au niveau des yeux : inflammation de la cornée et de la conjonctive (kérato-conjonctivite se traduisant par une impression de sable dans les yeux).


    Afin de protéger le personnel, le code du travail fixe des Valeurs limites d’exposition (VLE).
    Par exemple, une exposition de l’ordre de la minute, de la peau ou des yeux, à 1m d’une lampe standard (20w = fréquemment rencontrée sur le marché) amène à un dépassement de la VLE journalière.

    En outre, les lampes UV peuvent émettre de l’ozone, gaz qui peut entraîner, en particulier, des atteintes respiratoires sévères. De plus, certains produits chlorés peuvent se décomposer sous l’action des UV en substances dangereuses (chlorites, chlorates, etc.).

    Il convient de s’assurer de l’efficacité de ces systèmes en choisissant un dispositif de désinfection UV-C satisfaisant à la norme NF T72-281 pour les micro-organismes ciblés. Toutefois, seules des surfaces préalablement nettoyées  (voir « Nettoyage en entreprise » question n°2) et accessibles au rayonnement pourront être considérées comme désinfectées. À noter : certains matériaux transparents tels que le verre ou le polycarbonate ne sont pas transparents aux UV-C.


    En conclusion :

    • la désinfection par UV-C ne doit s’envisager que lorsqu’aucune autre technique de désinfection moins exposante ne peut être mise en œuvre,
    • l’efficacité du dispositif doit être évaluée sur les micro-organismes ciblés selon la norme NF T 72-281,
    • l’acheteur doit s’assurer de la conformité CE de l’appareil émettant des UV-C,
    • les lampes doivent être mises en services par des personnels avertis,
    • elles ne doivent jamais être en fonctionnement en présence de personnel (mise en œuvre d’un dispositif de coupure du fonctionnement en cas d’ouverture de la porte).
    Pour plus d'informations
  • 11 - Quel est l'intérêt des revêtements biocides ?

    Les revêtements à fonction biocide prennent la forme de membranes ou de films adhésifs ou encore de vernis à appliquer sur les surfaces.
    Ces produits revendiquent une action désinfectante de longue durée vis-à-vis de différents micro-organismes qui pourraient s'y déposer.
    Une telle action supposerait au minimum que :

    • le revêtement ait un effet sur le micro-organisme ciblé (à l'heure actuelle il n'existe qu'une seule norme relative aux revêtements : la norme NF S 90-700, permettant de tester l'activité bactéricide mais ne permettant pas de revendiquer une activité désinfectante) ;
    • l'effet biocide soit rapide - à titre de comparaison, la norme NF EN 14 476 concernant les désinfectants chimiques, exige un effet virucide en moins de 5 minutes pour les surfaces à fort risque de contamination ;
    • la surface à désinfecter soit préalablement nettoyée et parfaitement recouverte par ce revêtement ;
    • aucune substance ou salissure ne puisse "masquer" le biocide, empêchant ainsi un contact direct avec le micro-organisme ciblé.

    Rappelons que la désinfection ne s'envisage que pour les surfaces présentant un fort risque de contamination et touchées par de nombreuses personnes. De telles surfaces sont rapidement recouvertes de squames, de graisse et autres salissures. Pour qu’un revêtement biocide puisse maintenir son activité, il est donc essentiel qu’il soit nettoyé très fréquemment.  
    Ainsi, au regard des incertitudes sur l'efficacité de ces revêtements à fonction biocide et des conditions nécessaires pour qu'ils puissent agir, ces produits ne peuvent pas être préconisés comme moyen de lutte contre la contamination des surfaces.

  • 12 - L’ozone peut-il être utilisé en DSVA ?

    L'ozone est un puissant gaz oxydant, très réactif et instable. Il est ainsi capable d’altérer les molécules du vivant. Cette propriété est mise à profit notamment dans le secteur du traitement de l’eau : l’ozonation y est employée en complément d’autres procédés de désinfection.

    Ce pouvoir oxydant fait néanmoins de l’ozone un agent chimique dangereux. Il est irritant pour la peau et surtout les muqueuses oculaires et respiratoires. L’inhalation d’ozone à la concentration de quelques ppm peut causer des lésions pulmonaires sévères (pouvant se traduire par un œdème aigu du poumon), ainsi qu’une atteinte neurologique (baisse de la vigilance, altération de la coordination des mouvements, céphalées, vertiges, etc.). Même à de faibles concentrations (inférieures au ppm), une exposition prolongée et/ou répétée à l'ozone peut porter atteinte à la santé (dyspnée asthmatiforme, troubles neurologiques…). C’est pourquoi, en France, l’ozone fait l’objet de deux valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) indicatives :

    • VLEP-8h : 0,1 ppm ;
    • VLCT-15min. : 0,2 ppm.


    En dehors du traitement de l’eau, d’autres usages biocides de l’ozone se développent, dont la désinfection de surfaces par diffusion du gaz dans un local ou une enceinte (« armoire » de traitement, par exemple). Une telle mise en œuvre s’apparente à un procédé de désinfection de surfaces par voie aérienne (DSVA) (voir « Nettoyage en entreprise »,  question n°8).

    Les études sur l’action biocide de l’ozone en DSVA sont peu nombreuses. Dans tous les cas, ces études mettent en œuvre des concentrations en ozone élevées, très supérieures aux VLEP, variant de quelques ppm à plusieurs centaines de ppm, avec une humidité relative également très élevée et un temps de contact important variant de 20 minutes à plus d’1h30. Malgré cela, à ce jour aucun de ces procédés n’a pu atteindre l’efficacité attendue pour revendiquer une activité désinfectante selon la norme NF T72-281 ou la norme NF EN 17272.

    Ainsi, bien que l’ozone soit en théorie capable de détruire de nombreux micro-organismes, son efficacité en désinfection de surface reste à démontrer dans des conditions réelles d’application.

    Pour conclure, en raison de la dangerosité de l’ozone et de l’absence de preuve de son efficacité en DSVA, la diffusion d’ozone dans des locaux ou des armoires dans l’objectif de désinfecter des surfaces potentiellement contaminées par des micro-organismes est déconseillée. Une opération de désinfection, si elle est jugée nécessaire doit être menée en respectant les protocoles de procédés éprouvés (voir « Nettoyage en entreprise », question n° 3).

  • 13 - Qu’est-ce que l’eau ozonée ? Son utilisation est-elle sans risques dans les opérations de nettoyage voire de désinfection ?

    Dans les conditions normales de température et de pression, l’ozone se présente sous la forme d’un gaz. C’est un agent d’oxydation puissant, très réactif et instable. L’inhalation de fortes concentrations de ce gaz peut provoquer des lésions respiratoires sévères, tandis qu’une exposition répétée à de faibles concentrations peut porter atteinte à la santé (voir « L'ozone peut-il être utilisé en DSVA ? » question 12). Les effets à long terme de l'ozone chez l'homme sont encore mal connus.

    Des fabricants proposent de mettre l’ozone en solution dans l’eau et d’appliquer cette eau « ozonée » sur une surface pour en éliminer les salissures par oxydation.
    Plusieurs équipements et dispositifs sont actuellement commercialisés pour les activités de nettoyage voire de désinfection de locaux de travail ou d’objets, mais aussi dans le secteur de la blanchisserie tels que :

    • des dispositifs de production et de soutirage d’eau ozonée (pour une application à l’aide de serpillières, lavettes…) ;
    • des appareils de pulvérisation, de nettoyage haute-pression ou des auto-laveuses avec dispositif de génération et d’injection continue d’ozone dans le flux d’eau de lavage ;
    • des dispositifs de génération et d’injection d’ozone dans le circuit d’eau d’un lave-linge ou d’un lave-vaisselle.


    Dans la majorité des équipements et dispositifs utilisés, l’ozone est généré à partir d’oxygène par décharge électrique dans un flux d’air ambiant, puis injecté dans l’eau. Cependant, l’air ambiant contient, outre l’oxygène, de l’azote et des gaz rares, mais aussi des polluants tels que des composés organiques volatils (COV). L’azote et les COV en particulier réagissent également sous l’effet de la décharge électrique et se combinent pour former une multitude de produits chimiques dont certains peuvent être dangereux pour la santé des travailleurs exposés : des oxydes d’azotes, irritants puissants pour les yeux et les voies respiratoires mais aussi, en fonction de la composition de l’air ambiant, des produits de dégradation des COV…

    Les effets possibles d’expositions répétées à de faibles concentrations d’ozone et éventuellement à d’autres substances formées lors du procédé de génération de l’eau ozonée soulèvent des interrogations pour la santé des travailleurs.

    Par ailleurs, l’efficacité de l’eau ozonée en désinfection de surface, de textile ou de vaisselle reste à démontrer. En effet, outre le respect des conditions de mise sur le marché, définies au niveau européen par le règlement (UE) n° 528/2012, dit règlement « produits biocides », la revendication d’une activité désinfectante s'appuie sur des résultats d’essais menés en suivant l’approche présentée dans la norme européenne NF EN 14885. Or, à ce jour, les publications des fabricants qui commercialisent ces équipements ne permettent pas d’étayer leurs revendications d’efficacité en désinfection de surface, de textile ou de vaisselle.

    En conclusion, en raison de ces incertitudes quant aux dangers, il est conseillé de ne pas opter pour les procédés utilisant de l'eau ozonée, mais de mettre en œuvre des procédés de nettoyage physiques ou chimiques classiques en sélectionnant les produits les moins dangereux et les techniques de nettoyage les moins exposantes (pour le nettoyage des surfaces des locaux de type « tertiaire », voir « Nettoyage des locaux de travail. Que faire ? », ED 6347, INRS).

    Si l’évaluation des risques biologiques conduit à préconiser une désinfection en complément du nettoyage (voir « Quelle différence entre le nettoyage et la désinfection ? » question 2), il est conseillé d’avoir recours à des procédés et produits de désinfection à l’efficacité démontrée contre les micro-organismes ciblés (voir « Quand nettoyer ou désinfecter (hors milieux de soins) ? » question 3).

Pour plus d’informations
Mis à jour le 14/09/2023