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Perturbateurs endocriniens et santé au travail : état des lieux

Les perturbateurs endocriniens suscitent en milieu professionnel de nombreuses questions quant aux risques pour la santé des salariés et à la démarche de prévention à déployer. Pour y répondre, l’INRS vient de publier dans sa revue Hygiène et sécurité du travail un dossier sur les perturbateurs endocriniens, axé sur le repérage et les expositions en entreprise. Les explications de Myriam Ricaud, expert d’assistance conseil à l’INRS, co-auteur et coordinatrice de ce dossier.

L’INRS poursuit ses travaux engagés il y a de nombreuses années sur la prévention des risques professionnels associés aux perturbateurs endocriniens (PE). L’objectif est de développer et de diffuser des connaissances et des outils pour aider les entreprises à repérer les perturbateurs endocriniens, à évaluer les expositions professionnelles et les dangers associés et à mettre en place une démarche de prévention adaptée (évaluer les risques, supprimer ou substituer, mettre en place des mesures de protection collective, former et informer les salariés…).

Pourquoi ce dossier sur les perturbateurs endocriniens ?

Ce dossier intitulé « Les perturbateurs endocriniens en entreprise » (DO 40), publié dans la revue technique de l’INRS Hygiène et sécurité du travail, permet de dresser un état de l’art des pratiques actuelles en termes de repérage des PE, de l’estimation des expositions en milieu professionnel et de l’intégration de cette problématique dans la démarche de prévention des risques chimiques.


Il propose plus précisément un point sur :

  • la définition et le repérage des PE en entreprise en vue de mieux évaluer et prévenir les risques associés,
  • la réalité actuelle des expositions professionnelles aux PE (en compilant et interprétant les résultats de mesures réalisées en entreprise),
  • l’exposition professionnelle aux PE dans le secteur de la coiffure (et plus particulièrement au résorcinol, très présent dans les colorations capillaires),
  • une action régionale conduite par des services de prévention et de santé au travail, la Carsat, la DREETS et la MSA, visant à établir une cartographie des PE mis en œuvre et des secteurs d’activité concernés,
  • un retour d’expérience d’un service de prévention et de santé au travail sur la démarche de prévention des risques chimiques intégrant les PE.


Les entreprises n’ont pas forcément conscience d’être concernées par les risques liés aux perturbateurs endocriniens. Cet éclairage sur les secteurs concernés et les niveaux d’exposition que l’on peut rencontrer en milieu professionnel peut les aider à mieux prendre en compte cette problématique.

Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les entreprises pour prendre en compte ce risque ?

On constate aujourd’hui de grandes difficultés pour les entreprises à repérer les perturbateurs endocriniens et les produits qui en contiennent dans leur activité et à les intégrer dans la démarche de prévention des risques chimiques.

En effet, jusqu’à présent, le cadre réglementaire était limité notamment en terme d’étiquetage. La réglementation relative au règlement européen CLP (qui porte sur la classification, l’emballage et l’étiquetage des substances chimiques) a récemment évolué, en proposant une classification et un étiquetage qui permettront d’identifier plus facilement les perturbateurs endocriniens en entreprise et de facto les situations d’exposition professionnelles associées.

Quels outils utiliser actuellement pour repérer les perturbateurs endocriniens en entreprise ?

En attendant la mise en place de la nouvelle réglementation sur l’étiquetage des PE, les entreprises peuvent notamment s’appuyer sur la « ED Lists », liste institutionnelle établie par un consortium d’agences de sécurité sanitaires européennes, permettant d’identifier les perturbateurs endocriniens avérés ou en cours d’évaluation à l’échelle communautaire. Cette liste constitue une bonne base de travail pour repérer des PE en entreprise et ainsi mettre en place des actions de prévention adaptées. D’autres listes telles que la liste des substances d’intérêt en raison de leur activité endocrinienne potentielle de l’Anses ou la base DEDuCT (Database of endocrine disrupting chemicals and their toxicity profiles) peuvent également être consultées.


La présence d'une substance sur les listes de perturbateurs endocriniens sus-citées est d’ores et déjà mentionnée dans plusieurs outils et bases de données de l'INRS tels que les fiches toxicologiques, Mixie France et le logiciel Seirich.

Pour en savoir plus
Mis à jour le 06/09/2023