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Heurts, glissades et autres perturbations du mouvement au travail

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Ce qu'il faut retenir

Trébuchements, heurts, faux pas, glissades…. Au travail, ces accidents sont souvent considérés comme bénins et inévitables. Ils peuvent pourtant être graves, et parfois même fatals. Ces accidents résultent de la combinaison de plusieurs facteurs de natures différentes (environnementaux, matériels, individuels et collectifs, organisationnels, …) qui occasionne une perturbation du mouvement entraînant une lésion : une tâche urgente, un espace étroit, un matériel inadapté, … Il est donc important d’identifier ces facteurs afin d’aménager l’environnement et organiser le travail pour sécuriser le salarié.

Les accidents avec perturbation du mouvement (APM) recouvrent l’ensemble des accidents au cours desquels le déroulement d’une tâche est perturbé parce que la victime glisse, trébuche, se tord ou se coince le pied ou la main, heurte un élément dans l’environnement, etc. Ces accidents excluent les chutes à partir d’une situation de travail en hauteur (échafaudages, échelles, toitures, …), qu’il convient de considérer distinctement. En effet, la prévention de telles chutes appelle, de manière prioritaire, la mise en place de dispositifs de protection qui renvoie à une réglementation et des normes abondantes.

Chaque année, plus d’un travailleur sur 100 subit une lésion, nécessitant un arrêt de travail, à la suite d’un heurt, d’une glissade ou plus généralement d’une perturbation du mouvement au cours de son activité.
 
Les accidents avec perturbation du mouvement concernent tous les secteurs d’activité et tous les métiers. Cependant les situations sont contrastées. Par exemple, le secteur du BTP est environ 2 fois plus touché que celui de la métallurgie. Et parmi les industries du BTP, les accidents sont 12 fois plus nombreux dans la construction métallique que dans les activités de conseil et d’assistance en décoration intérieure.

Le risque d’accident avec perturbation du mouvement recouvre des réalités différentes au sein d’une même entreprise. Il peut se manifester au cours d’un déplacement, lors de la montée ou descente d’engins mais aussi lors de l’utilisation de machines, lors de la manipulation d’objets ou d’outils par exemple.
Il peut s’agir de trébuchements ou de glissades dans un atelier, dans les escaliers, … pouvant ou non entraîner une chute. Il peut également s’agir d’autres perturbations du mouvement auxquelles on pense moins telles que :

  • Un outil qui ripe ;
  • La main qui glisse sur un objet manipulé ;
  • Une porte qui résiste lors de sa fermeture et soudain se referme sur la main du travailleur ;
  • Un travailleur qui se trouve coincé alors qu’il transporte un objet avec un collègue ;
Heurts, glissades et autres perturbations du mouvement au travail

Dans les cas d’accident avec perturbation du mouvement, la lésion n’est pas systématiquement causée par un élément avec lequel tout contact entraîne une blessure, comme une source haute tension ou les organes en mouvement d’une machine par exemple. Il peut s’agir du sol, d’un chariot, d’une porte… Tout élément de l’environnement physique est a priori susceptible de contribuer à la production d’une lésion si le mouvement d’un travailleur interagissant avec cet élément se trouve perturbé.

L’encombrement du sol, la maladresse ou l’inattention restent encore trop souvent les seuls facteurs évoqués  pour expliquer qu’un travailleur a trébuché contre un équipement posé provisoirement à proximité du poste de travail ou bien qu’une clé a ripé. Or un sol encombré par exemple est rarement suffisant à lui seul pour expliquer l’accident. De plus, cet « encombrement » est parfois nécessité par l’activité elle-même. Enfin, ces accidents peuvent survenir sans qu’intervienne nécessairement une anomalie dans l’environnement matériel (sol encombré ou en mauvais état, outil inadapté, …).
Comme les autres accidents du travail, l’accident avec perturbation du mouvement est le résultat d’une combinaison de facteurs de natures différentes, liés notamment à l’environnement, au matériel, à la tâche et à l’organisation du travail.

Dès qu’un travailleur se déplace ou effectue des mouvements, il est exposé au risque de perturbation du mouvement. Le plus souvent et pour réaliser sa tâche, il ajuste ses mouvements avec succès. Mais dans certaines situations, l’accumulation à un moment donné de plusieurs éléments, souvent habituels, va entraîner une perturbation du mouvement et provoquer un accident.


Les accidents avec perturbation du mouvement se produisent souvent pour des raisons différentes dans des entreprises différentes, voire dans des situations de travail différentes dans une même entreprise. Il est donc illusoire d’envisager une prévention qui ne tiendrait pas compte des caractéristiques propres des situations. En conséquence, il est utile de prendre le temps d’une évaluation locale, réalisée collectivement et de transcrire ce risque dans le document unique. Sur la base de cette évaluation, il est alors possible de chercher à neutraliser les facteurs qui s’avèrent les plus nuisibles, en croisant les logiques de production et de sécurité. Cela suppose de prendre en considération les facteurs liés à l’environnement matériel mais aussi et surtout les facteurs qui relèvent de l’organisation du travail.

Pour en savoir plus
 
Mis à jour le 19/10/2016