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Tularémie

Francisella tularensis

Sommaire de la fiche

Édition : février 2019

Que faire en cas d'exposition ? Guide de lecture

Définition d'un sujet exposé

  • Personnel exposé lors de la manipulation de cultures de F. tularensis ou d’animaux infectés de façon expérimentale en laboratoire (8) ;
  • Les autres modes d’exposition sont aléatoires car la source infectieuse est habituellement évoquée a postériori chez un patient infecté. Contexte éventuel : collègue ayant travaillé dans les mêmes conditions qu’une personne présentant une tularémie.
Principales professions concernées

Personnels de laboratoire manipulant des cultures de F. tularensis ou des animaux infectés expérimentalement.

Éleveurs, gardes-chasse, gardes-forestiers, bouchers, vétérinaires…

Conduite à tenir immédiate

En cas d’exposition avérée, il est nécessaire de déclarer l’incident au médecin du travail et de consulter rapidement un infectiologue pour définir la nécessité ou non d’une antibioprophylaxie.

Évaluation du risque

Selon les caractéristiques de la source et le type d'exposition

Le risque le plus élevé correspond à la manipulation d’une culture de F. tularensis, en dehors d’un poste de sécurité microbiologique et sans précaution particulière. Seules les souches de type B sont responsables de la tularémie en France. Les souches de type A (parfois manipulées en laboratoire de recherche) sont plus virulentes que celles de type B.

Type d'exposition

Le risque maximum correspond à l’inhalation d’un aérosol infectieux formé à partir des cultures de F. tularensis ou plus rarement lors de la manipulation d’un animal infecté.

Spécificité de l'exposition au laboratoire

La manipulation des cultures de F. tularensis expose à un risque d’infection par voie cutanée, orale, conjonctivale ou respiratoire. L’inoculum infectieux peut parfois être élevé. Rappelons que les cultures de F. tularensis et les animaux infectés par ce pathogène doivent être manipulés en laboratoire de niveau de confinement 3.

Selon les caractéristiques du sujet exposé

Le risque d’infection grave et de mortalité est plus élevé chez un patient immunodéprimé.

Prise en charge du sujet exposé

Mesures prophylactiques

Après une exposition avérée à F. tularensis, il est possible de proposer une antibioprophylaxie (9). L’administration de ciprofloxacine (500 mg x 2 fois par jour, per os, pendant 10-15 jours) est actuellement préconisée. Cette antibioprophylaxie est habituellement réservée aux personnes présentant un risque élevé d’exposition à un aérosol de F. tularensis, en particulier s’il s’agit d’une souche de type A.

Suivi médical

Après exposition avérée, un suivi médical est nécessaire. Une sérologie de la tularémie doit être pratiquée le plus tôt possible puis 2 à 3 semaines plus tard. L’incubation de la tularémie étant assez courte (21 jours maximum), ce suivi médical peut être limité dans le temps.

En cas de grossesse

La femme enceinte pose le problème d’un risque théorique de complications obstétricales et de la contre-indication des traitements antibiotiques de première ligne. La ciprofloxacine est contre-indiquée en cas de grossesse. Le risque infectieux après manipulation fortuite d’une souche de type B est faible et ne justifie qu’une surveillance médicale. La manipulation de souches de type A en France n’est réalisée que dans certains laboratoires de recherche possédant une autorisation spécifique. La manipulation de cultures de F. tularensis est à proscrire chez la femme enceinte.

Pour l'entourage du sujet exposé

La tularémie n’est pas une maladie de transmission interhumaine (hormis les cas très spécifiques déjà évoqués, cf. modes de transmission). L’entourage du patient exposé ne présente donc pas de risque significatif de développer une tularémie.

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