Données épidémiologiques Guide de lecture
Population générale
La zone d’endémie de la tularémie s’étend dans tout l’hémisphère nord, notamment dans la plupart des pays européens, en Asie et en Amérique du Nord, mais a été détectée également en Australie . Les cas humains de tularémie sont le plus souvent sporadiques. Des épidémies peuvent survenir dans certains pays où le réservoir aquatique est prépondérant, par consommation d’eau non potable (ex. Turquie) ou par piqûres de moustiques (ex. Suède et Finlande) (5-8).
La tularémie est une maladie à déclaration obligatoire en France, où cette zoonose est rare (80 à 120 cas déclarés annuellement), bien que la zone d’endémie soit étendue (9). Il s’agit le plus souvent de cas sporadiques, survenant tout au long de l’année. La maladie prédomine actuellement en Bretagne et dans les pays de Loire.
Les facteurs d’exposition sont nombreux et variés : contact avec la faune sauvage (chasseurs), morsures animales rarement, morsures de tique (promenade en forêt), piqûres de moustiques (Suède et Finlande), contact avec un environnement hydro-tellurique contaminé (loisirs de plein air tels que le jardinage, la pratique du VTT, le canyoning, etc.), consommation de produits alimentaires insuffisamment cuits (surtout de gibiers), consommation d’eau non potable (eaux de source le plus souvent).
Milieu professionnel
La tularémie est une maladie professionnelle chez les personnes exposées au réservoir animal, aux produits alimentaires dérivés des animaux infectés ou aux morsures de tiques (éleveurs, vétérinaires, travailleurs des abattoirs, gardes-chasse, gardes-forestiers, etc.) et chez le personnel de laboratoire (1). Parmi 433 cas de tularémie documentés en France de 2002 à 2012, 79 (18 %) avaient une activité professionnelle à risque, notamment 38 éleveurs, 12 forestiers, 4 bouchers ou 4 vétérinaires (9).
En laboratoire
En laboratoires d’analyses médicales ou vétérinaires, et en laboratoires de recherche, les contaminations chez le personnel manipulant les cultures de cet agent infectieux ou des animaux infectés sont classiques, mais rares actuellement (10). Ces contaminations peuvent survenir par voie cutanée, oculaire, orale ou respiratoire. Les cultures de F. tularensis et les animaux infectés par ce pathogène doivent être manipulés en laboratoire de niveau 3 de sécurité biologique (L3 ou A3).