Etude de l’évolution chimique des polluants déposés sur les surfaces

De nombreuses activités génèrent des dépôts chimiques sur les surfaces et les objets professionnels. Cette pollution surfacique peut conduire à une contamination des organismes humains par passage percutané et par ingestion, et avoir un effet sur la santé des travailleurs. Jusqu’à présent, seule la pollution surfacique initiale a été prise en compte et mesurée. Or, durant les longs temps de résidence sur les surfaces, une évolution chimique et toxicologique des molécules initiales pourrait avoir lieu. Ces potentielles réactions de dégradation hétérogènes, mises en évidence dans l’air ambiant par exemple, n’ont jamais été étudiées en environnement professionnel. Cette possible évolution chimique des molécules présentes sur les surfaces en divers produits d’oxydation et de dégradation entraîne deux conséquences directes pouvant influer sur le risque lié à l’exposition des salariés à ces surfaces : la modification de la toxicité et de la capacité au passage percutané. Ces évolutions peuvent alors créer les conditions favorables à une exposition plus importante des salariés si le passage percutané est favorisé et/ou si la toxicité augmente.
L’objectif de cette étude sera de caractériser l’évolution chimique de la pollution surfacique initiale au cours du temps, d’évaluer l’évolution de la toxicité et de la capacité au passage percutané de la pollution surfacique et, au final, d’évaluer une possible évolution du risque encouru par les salariés au cours du temps. Cette étude concernera des composés organiques répondant à deux critères essentiels : une présence abondante observée sur les surfaces de travail et une tendance connue et documentée à la dégradation ou l’oxydation dans d’autres environnements.
Les travaux consisteront en une double approche expérimentale et de validation terrain. Dans une première phase, des expériences d’exposition des pollutions surfaciques dans des atmosphères réalistes caractérisées permettront d’identifier les produits d’oxydation en fonction des scenarios (nature des surfaces, concentrations en oxydants, paramètres environnementaux tels que la température, l’humidité, le rayonnement, etc.). Ensuite, afin d’aller vers des caractérisations chimiques, biologiques et toxicologiques, et des mécanismes réactionnels les plus réalistes possibles, le même type d’expériences d’exposition, ainsi que des prélèvements surfaciques seront réalisés dans des ambiances de travail réelles.