Arrimage des charges dans le transport routier de marchandises : état des lieux et méthodologie pour une meilleure prévention

Avec près de 1800 millions de tonnes de fret transportées en France en 2018, la route reste le moyen privilégié pour acheminer des biens. L’arrimage consiste à maintenir le chargement sur un véhicule pour qu’il ne puisse pas glisser, ni basculer ou se renverser sur la route. Il existe une norme de dimensionnement des arrimages (EN 12195-1) qui est censée aider les transporteurs à déployer des moyens pour sécuriser leur chargement. Pourtant, selon nos estimations, il y a, par an, en France, environ 2500 accidents liés à un défaut d’arrimage, 80 à 135 hospitalisations et 12 à 28 tués, professionnels ou usagers de la route. Les chauffeurs sont donc exposés à de nombreux risques dont celui d’être impliqué dans un accident conséquent à un défaut d’arrimage.
Cette étude a pour objectifs de dresser un état des lieux actualisé sur les accidents et les pratiques liés à l’arrimage puis de proposer une méthodologie permettant de progresser sur la prévention des risques. L’étude débutera par une actualisation de la sinistralité en lien avec un défaut d’arrimage (les derniers chiffres datent de 1989). Puis, les pratiques d’arrimage seront observées sur le terrain afin de comprendre les écarts entre les règles et les pratiques. Les limites et hypothèses de la norme EN 12195-1 (dont les calculs sont basés sur une approche statique) seront ensuite discutées. Les situations d’arrimage identifiées sur le terrain permettront de définir des configurations typiques non conformes qui seront simulées numériquement ou lors d’essais afin de montrer concrètement les risques liés à un mauvais arrimage de charge. L’effet des vibrations verticales sur le coefficient de frottement, la prise en compte de matières non rigides et non symétriques, et enfin, l’effet de la souplesse des dispositifs d’arrimage sur la sécurité du chargement seront étudiés.
Valorisations prévues : Les résultats seront publiés dans une revue scientifique. Le groupe de normalisation sera informé des nouvelles connaissances obtenues.