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Utilisation d’une méthode mixte pour l’évaluation du processus d’apprentissage d’un nouveau geste technique : application à différents gestes de coupe chez des coiffeuses

Communication scientifique

Introduction : Le secteur de la coiffure est le deuxième secteur d’artisanat, comptant plus de 178 000 actifs. Le métier de coiffeur est associé à différents risques professionnels dont les troubles musculo-squelettiques (TMS) du membre supérieur. Ces derniers seraient en partie liée aux gestes de coupe réalisés avec des ciseaux historiquement non destinés au métier de coiffeur. Ces derniers de par leur conception vont impliquer des postures contraignantes qui en lien avec la répétitivité de l’activité risque de favoriser la survenue de TMS. Un des leviers de prévention est alors d’introduire un nouvel outil de travail permettant d’adopter une nouvelle gestuelle moins contraignante. Toutefois, ce changement de gestuelle nécessite une période d’apprentissage, souvent associée à une perte temporaire de savoir-faire et pouvant s’accompagner d’une diminution de performance. Dans ce contexte, il est nécessaire de s’interroger sur les modalités du processus d’apprentissage, afin de mieux accompagner les transitions de savoir-faire des professionnels. Différents champs scientifiques se sont intéressés à la question de l’apprentissage d’un geste technique, que ce soit l’anthropologie, la psychologie, la didactique, l’ergonomie ou encore la physiologie. On y trouve aussi différentes postures épistémologiques qui possèdent chacune leurs avantages et leurs inconvénients, menant à des approches variées de l’apprentissage d’un geste technique. Par ailleurs, plusieurs auteurs ont obtenu des résultats convaincants en adoptant une méthode mixte reposant sur la complémentarité entre mesure physiologique et biomécanique objective et mesure subjective (Amalberti et al., 1999; Bril & Roux, 2002). Cadre théorique et méthodologie : En se focalisant sur l’aspect moteur du geste, il sera tout d’abord question de s’intéresser à des paramètres objectifs issus de la biomécanique et de la physiologie dont la fluidité du mouvement (Balasubramanian et al., 2015), les synergies articulaires et musculaires (Lambert-Shirzad & Van der Loos, 2017), les variations du centre de pression, ainsi que la variabilité cardiaque. Bien que généralement non conscientisés, ces derniers permettront de déterminer un ou plusieurs indices d’acquisition du geste. Il sera ensuite question d’établir des corrélats subjectifs à l’aide d’entretien et d’échelle de Borg portant sur l’aisance, le confort et le niveau de douleur. 12 coiffeuses réaliseront en laboratoire, pendant 4 jours consécutifs, trois gestes de coupes pratiqués habituellement en salon. Elles travailleront tout d’abord avec leurs ciseaux traditionnels, puis avec des ciseaux à prise en main modifiée jusqu’alors jamais utilisés. Résultats et discussion : Les premiers résultats sont attendus pour mars 2023. Parmi les différents paramètres étudiés, on s’attend à observer une augmentation de la fluidité et de la variabilité cardiaque ainsi que des modifications des synergies articulaires et musculaires au cours de l’apprentissage. Parallèlement on s’attend à observer une amélioration de l’aisance et du confort perçu. Conclusion et perspective : L’intérêt principal d’opter pour une méthode mixte est de renforcer l’interprétation des données objectives informant sur l’évolution de l’apprentissage d’un nouveau geste à la lumière du ressenti de leurs performatrices.

Disciplines de recherche
Ergonomie
Etudes Publications Communications
Biomécanique
Etudes Publications Communications
Physiologie du travail
Etudes Publications Communications