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Travail sur écran

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Risques pour la santé

 

Si la situation de travail n'est pas adaptée, le travail sur écran peut être à l’origine d’effets sur la santé tels que des troubles musculosquelettiques, des troubles liés aux postures sédentaires, de la fatigue visuelle et du stress.

Troubles musculosquelettiques (TMS)

 

Les TMS sont des atteintes des muscles, des tendons, des nerfs, des ligaments et des vaisseaux sanguins. Lors d’un travail sur écran, ils peuvent survenir au niveau du cou, du bas du dos ou concerner les membres supérieurs (épaules, coudes, poignets, mains). Ils se manifestent par une gêne, des engourdissements ou des picotements, quelquefois par une perte de souplesse, de dextérité ou de force, ou encore par des douleurs plus ou moins intenses (voir le dossier Troubles musculosquelettiques).

Ces effets sont liés aux caractéristiques du travail sur écran. En effet, il :

  • implique le plus souvent l’adoption d’une posture statique prolongée des bras, des épaules et du cou susceptible d’engendrer une fatigue musculaire par la sollicitation permanente des muscles. C’est le cas notamment lors d’une consultation de l’écran ou d’une utilisation prolongées du clavier ou de la souris ;
  • implique l’adoption de postures sédentaires associées au maintien prolongé de la posture assise et à une faible dépense énergétique ;
  • peut engendrer des mouvements répétitifs des doigts, que ce soit pour la frappe au clavier ou pour les clics avec la souris ;
  • peut entraîner l’adoption de postures contraignantes en cas d'aménagement inadapté du poste de travail. Par exemple :
    • un écran positionné trop haut, lorsque le moniteur est placé sur une unité centrale, ou trop bas, lorsque le salarié utilise un ordinateur portable, peut être à l’origine de douleurs cervicales,
    • un clavier éloigné de l’utilisateur, lorsque des documents papier sont placés entre le clavier et le salarié, peut engendrer une sursollicitation des épaules,
    • une utilisation du clavier ou de la souris sans aucun appui des avant-bras sur le plan de travail peut également entraîner une sursollicitation des épaules,
    • le positionnement de la souris trop éloigné de son utilisateur peut être à l’origine d’une sursollicitation de l’épaule,
    • un appui continu du poignet pendant la frappe peut être à l’origine d’une atteinte du canal carpien.

Les TMS associés au travail sur écran peuvent également être liés à l’activité en elle-même. Par exemple, les tâches monotones sont plus génératrices de douleurs cervicales que les tâches variées. Les tâches demandant une concentration intense ou entraînant des situations stressantes sont susceptibles de générer une augmentation de la contraction musculaire, principalement au niveau du cou. Les muscles ne se relâchant pas complètement favorisent l’apparition de TMS.

Enfin, les TMS peuvent également être liés aux caractéristiques individuelles des salariés. Par exemple, l’existence d’une presbytie, nécessitant de regarder l’écran à travers la partie basse des verres progressifs, peut entraîner une extension du cou excessive si la hauteur de l’écran n’est pas adaptée, ce qui peut générer des douleurs cervicales.

Risques liés aux postures sédentaires

 

Une posture sédentaire est définie comme une posture assise ou allongée maintenue dans le temps et associée à une très faible dépense énergétique, en situation d’éveil (voir la brochure Les postures sédentaires au travail ED 6494). Au travail, les postures sédentaires se caractérisent par le maintien prolongé de la posture assise lors d’activités nécessitant un effort physique très léger au niveau des membres inférieurs et supérieurs. C’est le cas lors du travail sur écran.

Ces postures sédentaires ont des conséquences sur la santé, avec notamment une augmentation du taux de mortalité toutes causes confondues, du risque de survenue de pathologies cardio-vasculaires, de diabète de type 2, de certaines formes de cancers, d’obésité, de TMS (notamment des lombalgies), et enfin d'effets sur la santé mentale.

Mécanismes physiopathologiques liés aux postures sédentaires

Au vu des données scientifiques actuelles, il apparaît que les mécanismes physiopathologiques à l’origine des effets sur la santé associés aux postures sédentaires sont principalement liés à la trop faible dépense énergétique. Celle-ci peut notamment engendrer une hyperglycémie (excès de sucre dans le sang) et une hypertriglycéridémie (excès de triglycérides – graisses – dans le sang). Ces désordres métaboliques peuvent être impliqués dans le développement de diverses pathologies telles que l’obésité, le diabète de type 2 ou encore des maladies cardiovasculaires. L’excès d’adiposité (accumulation de graisse dans l’organisme) induit par ces désordres métaboliques est également un élément pouvant être impliqué dans la survenue et la progression de certains cancers. Plus spécifiquement, la posture assise prolongée peut perturber le débit sanguin, contribuant au développement de pathologies cardiovasculaires. Enfin, le maintien de la posture assise peut également générer des contraintes au niveau des disques intervertébraux et réduire l’activité des muscles du dos, ce qui peut participer à la survenue de lombalgies.

Fatigue visuelle

 

Actuellement, il n’a pas été démontré que le travail sur écran engendre des pathologies visuelles. Cependant, travailler devant un écran pendant plusieurs heures peut entraîner une fatigue visuelle, qui se traduit par des sensations de lourdeur des globes oculaires, des rougeurs, des picotements des yeux, une vision floue temporaire, un syndrome de l’œil sec (manque de larmes lié au défaut de clignement des paupières), des maux de tête. La plupart de ces symptômes sont réversibles et disparaissent après le repos.

Les facteurs de risque de survenue de la fatigue visuelle sont liés :

  • à la conception du poste de travail : local climatisé, éclairement inapproprié, écran mal positionné à l’origine de reflets, écran placé trop haut entraînant une réduction du clignement des paupières, écran placé trop près de l’utilisateur, mauvaise qualité de l'affichage, hétérogénéité des contrastes (couleur sombre vs couleur claire) entre les différentes surfaces (plan de travail, mur, plafond, …), etc. ;
  • à l’organisation du travail : temps excessif passé devant l’écran entraînant une réduction du clignement des paupières, absence de pauses visuelles, etc. ;
  • au choix du matériel : écran brillant à l’origine de reflets importants, éclairages artificiels inadaptés, fenêtres non équipées de stores, etc. ;
  • aux caractéristiques individuelles : âge du salarié, troubles visuels (astigmatie, myopie, hypermétropie, presbytie) non ou mal corrigés, syndrome de l’œil sec préexistant, etc.

Éclairage led

Les leds, ou Light Emitting Diodes, sont des dispositifs d’éclairage enrichis en bleu offrant de nombreux avantages : compacité, rendement lumineux, flux lumineux instantanément disponible, durée de vie…

Chez l’homme, cette lumière bleue a des effets spécifiques : atteintes de la rétine et perturbation de l’horloge biologique.

Pour prévenir ces effets, les leds ont été classées dans quatre groupes de risque de 0 (exempt de risque) à 3 (risque élevé) (norme NF EN 62471).

Les leds présentes dans les dispositifs d’éclairage des locaux de bureau et celles présentes comme rétroéclairage des écrans d’ordinateur, de tablette ou de téléphone portable ont des niveaux d’émission très faibles et sont classées dans le groupe 0. Dans ces conditions, et compte tenu des données scientifiques actuelles, elles ne représentent pas de risque pour la rétine.

Cependant, l’exposition à des écrans à led en fin de journée peut perturber l’horloge biologique et avoir des effets négatifs sur le sommeil. Il est donc conseillé de ne pas regarder son écran d’ordinateur, sa tablette ou son smartphone au minimum une heure avant le coucher.

Stress et risques psychosociaux (RPS)

 

Les RPS correspondent à des situations de travail où sont présents, combinés ou non, du stress, des violences internes et des violences externes (voir le dossier Risques psychosociaux).

Ils peuvent être provoqués par l’activité elle-même ou par l’organisation et les relations de travail. Par exemple, le manque d’autonomie exécutive et décisionnelle ou la pression temporelle peuvent générer des RPS. Ils peuvent avoir des conséquences sur la santé ou sur le fonctionnement de l’entreprise.
Le travail sur écran peut générer en particulier du stress chronique induit par des facteurs de risques spécifiques tels que :

  • la surcharge cognitive : par exemple, la répétition de tâches de contrôle nécessitant de la concentration et l’utilisation intensive de l’ordinateur, ou l’augmentation de la quantité d’informations traitées par l’utilisation des technologies de l’information et de la communication ;
  • la saisie sous contrainte de temps ;
  • l’initiation à un nouveau logiciel ;
  • l’utilisation d’un logiciel inadapté aux tâches à réaliser ;
  • les difficultés de fonctionnement du matériel ;
  • le contrôle de l’exécution de tâches par l’ordinateur ;
  • les temps d’attente aux réponses de l’ordinateur ;
  • la surconnexion : augmentation des temps de connexion liée à l’usage des technologies de l’information et de communication et à l’essor du travail à distance.

RPS et télétravail

Le télétravail désigne « toute forme d'organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l'employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon volontaire en utilisant les technologies de l'information et de la communication » (article L. 1222-9 du Code du travail). Il est actuellement de plus en plus pratiqué et peut générer des effets sur la santé, qui peuvent s’expliquer par des facteurs de risques psychosociaux spécifiques. Il est important de les repérer et de les évaluer :

  • l’augmentation de la charge de travail et l’enchaînement de longues journées de travail ;
  • l’accès plus complexe aux informations ;
  • les problèmes techniques lors de l’utilisation des outils numériques, avec une moindre possibilité d’avoir de l’aide ;
  • l’isolement et le manque de soutien face au travail et aux problèmes éventuels ;
  • le contrôle et le reporting excessifs ;
  • la complexification des interactions sociales nécessaires à la réalisation du travail ;
  • l’érosion des moments de convivialité, la perte du sentiment d’appartenance, l’isolement du collectif et une augmentation des questionnements sur le sens du travail ;
  • la porosité entre la sphère professionnelle et la sphère privée.
Pour en savoir plus
 
Mis à jour le 14/06/2023