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Organisation de la maintenance

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Facteurs de risque

De nombreux facteurs de risque peuvent contribuer à placer les personnels de maintenance en situation dangereuse. Ils tiennent aux équipements à maintenir, à l'environnement de l'intervention, mais aussi à la nature des activités et aux organisations actuelles de la maintenance. Ces dernières sont en effet particulièrement complexes et impliquent une multitude d'entités et d'intervenants, ce qui peut engendrer des phénomènes de désorganisation et augmenter les risques.

De nombreux risques

 

Les risques pour la santé et la sécurité des salariés de maintenance sont nombreux et variés. Ils peuvent être regroupés en cinq grandes catégories selon les facteurs les déterminant. Ce sont la combinaison et les interactions entre ces différents facteurs de risque qui contribuent à placer les personnels de maintenance dans des situations dangereuses pour leur santé et leur sécurité.

Risques liés aux machines, équipements, installations, matériels à maintenir

 

Les activités de maintenance nécessitent des interventions manuelles directes sur des installations, machines, équipements, qui peuvent présenter des dangers. Il peut en résulter des risques :

  • mécaniques (liés à la présence d'éléments mobiles, coupants, etc.), liés aux énergies mises en œuvre par les équipements ou installations (électrique, pneumatique, hydraulique…) ou aux matières et produits véhiculés, etc. ;
  • liés à la faible maintenabilité intrinsèque aux équipements (faibles accessibilité, démontabilité, modularité, interchangeabilité, etc.), ce qui peut par exemple occasionner des postures contraignantes.

Voir le dossier web Machines.

Risques liés à l'environnement de l'intervention

 

Il s'agit des risques résultant de :

  • l'ambiance physique à proximité de l'équipement ou l'installation à maintenir (ambiance thermique, sonore, lumineuse), du travail en espaces confinés, des éventuels rayonnements, radiations, produits chimiques ou encore d'un aménagement inadapté de l'atelier de maintenance ;
  • la faible maintenabilité extrinsèque à l'équipement : espace de travail restreint à proximité de l'équipement ; impossibilité d'entreposer des outils, des moyens de manutention ou d'accès ; travail en hauteur ou en fosse…

Risques et contraintes liés à la nature des activités de maintenance

 

Ces risques sont, par exemple, liés :

  • aux déplacements très fréquents à pieds ou en véhicule des personnels de maintenance. Une des spécificités des activités de maintenance est que celles-ci nécessitent, pour être réalisées, de se rendre sur place, à proximité des équipements, installations, machines à maintenir. Contrairement aux personnels de production, ceux de maintenance n'ont par conséquent pas de poste de travail et sont très mobiles ;
  • aux manutentions manuelles de pièces, d'équipements ou de matériels lourds ;
  • à l'incertitude et la grande variabilité des activités de maintenance, ainsi qu'aux aléas fréquents. Les activités de maintenance sont en effet peu répétitives et les personnels doivent souvent faire face à des situations nouvelles ou méconnues. En outre, la diversité des parcs des équipements à maintenir, en termes d'ancienneté, de complexité, de technologies etc., nécessite des adaptations très fréquentes des techniciens de maintenance et peut être source de risques.

Risques liés à l'organisation de la maintenance interne

 

Ils concernent par exemple :

  • une planification serrée ou insuffisante des interventions conduisant à un travail dans l'urgence, une pression temporelle forte, des interruptions d'activités, des interventions imprévues, des situations de coactivité avec la production, une pression psychologique liée à des contraintes de productivité ou encore à la concomitance d'interventions de maintenance différentes sur les mêmes équipements susceptibles d'interférer ;
  • la gestion des interventions : gestion insuffisante des autorisations de travail, manque de préparation des interventions, travail morcelé, absence d'analyses des risques liés aux interventions… ;
  • la politique de maintenance de l'entreprise : part de la maintenance préventive et corrective, importance accordée à la fonction maintenance, par exemple ;
  • les moyens de travail : gestion des pièces de rechange conduisant à des dépannages plutôt que des réparations et occasionnant des états de fonctionnement non optimaux des équipements ; outils inadaptés ou insuffisants, moyens de manutention inappropriés, plans des installations non disponibles ou non mis à jour, travail seul ou isolé par exemple.

Risques liés à la contractualisation et la sous-traitance des interventions

 

La maintenance est une des fonctions les plus contractualisées et sous-traitées. Ces formes d'organisation de la maintenance peuvent engendrer des risques résultant par exemple :

  • de la méconnaissance par les personnels contractants et sous-traitants des sites, des lieux d'intervention, des équipements à maintenir ou encore des personnels de l'entreprise exploitante ;
  • de la perte de connaissance des installations et des savoir-faire de maintenance par les personnels internes ;
  • des interférences entre les activités des personnels de maintenance contractants/sous-traitants et celles des personnels de production ou de maintenance internes ;
  • de l'absence de plan de prévention, d'analyses des risques sur le site des interventions ou de réactualisation des mesures de prévention en fonction de la situation réelle d'intervention ;
  • de la multiplicité des sites et des clients, dans le cas des personnels de maintenance contractants itinérants (nombreux déplacements, variabilité des risques d'un site à l'autre, expositions répétées, planification serrée des différents chantiers à réaliser…).

Voir le dossier web Entreprises extérieures

  • Réglage d'une machine par un opérateur de production

  • Intervention de maintenance sur une vanne

  • Stockage de pièces détachées

Des organisations complexes de la maintenance et des risques de désorganisation

 

Les organisations de la maintenance d'aujourd'hui sont particulièrement complexes. Les tâches de maintenance des équipements d'une entreprise exploitante sont en effet assurées par de multiples acteurs :

  • les personnels de maintenance internes ;
  • les personnels de production, notamment pour la maintenance de premier niveau ;
  • les personnels des entreprises contractantes avec lesquels des contrats de maintenance ont été conclus pour la maintenance des équipements de l'entreprise exploitante. Ce sont souvent de très nombreuses entreprises contractantes qui interviennent, des dizaines, quelquefois même des centaines : entreprises spécialisées en maintenance, constructeurs, loueurs des équipements, etc. ;
  • d'éventuels personnels d'entreprises sous-traitantes. Les entreprises contractantes peuvent faire appel à de nouvelles entreprises, sous-traitantes, pour tout ou partie du contrat conclu avec l'entreprise exploitante.

Ces organisations se caractérisent ainsi par :

  • des réseaux complexes d'entreprises et le fait que de multiples parties prenantes contribuent aux activités de maintenance des équipements d'une entreprise exploitante. Ces réseaux sont de surcroît évolutifs en fonction des contrats de maintenance conclus. Ainsi, il peut devenir particulièrement difficile pour les responsables de maintenance interne d'avoir une vision globale de l'ensemble des interventions de maintenance menées à un moment donné ;
  • une fragmentation du management des tâches de maintenance, celui-ci étant assuré par les responsables de maintenance internes, par ceux des entreprises contractantes et sous-traitantes et par les responsables de production ;
  • une distribution, voire un éclatement, des tâches de maintenance sur de nombreux intervenants ;
  • une instabilité et une fragilisation des collectifs de travail ;
  • une réalisation des interventions en des lieux et temps multiples.

 

Schématisation des multiples entreprises et parties prenantes contribuant à la                               maintenance des équipements d'une entreprise exploitante

 

Schématisation des multiples entreprises et parties prenantes contribuant à la maintenance des équipements d'une entreprise exploitante
 

Il peut résulter de cette complexité, des phénomènes de « désorganisation », par exemple :

  • des faiblesses dans la planification des différentes interventions, dans la coordination des décisions et des différentes tâches de maintenance ;
  • des répartitions des tâches complexes, ambiguës ou modifiées sans réévaluation des risques et des mesures de prévention ;
  • des difficultés à effectuer un suivi de l'avancement réel des différentes interventions et à les coordonner tout en gérant leur sécurité ;
  • des défauts d'information ou des incompréhensions dans la communication entre les différentes parties prenantes ;
  • une gestion de la santé et de la sécurité des différents personnels qui peut être fragilisée…

Ces phénomènes de désorganisations peuvent engendrer des risques liés par exemple à :

  • la coactivité des différents personnels : cas par exemple d'un arrêt de production utilisé à la fois par les personnels de production pour réaliser des activités de maintenance de premier niveau et par des personnels de maintenance internes pour réaliser une intervention corrective. Les activités des uns et des autres, parce qu'elles ont lieu au même moment dans la même zone de travail, peuvent interférer ou présenter un risque pour les activités d'autrui ;
  • des ambiguïtés dans la répartition des tâches : par exemple, une intervention par une entreprise contractante nécessite préalablement des activités de démontage, mais ces dernières n'ont pas fait l'objet d'échanges entre l'entreprise contractante et l'entreprise exploitante. Cela peut conduire à la prise en charge non prévue de ces tâches de démontage par l'entreprise contractante, sans évaluation des risques liés à ces activités et sans disposer des moyens de travail nécessaires ;
  •  la succession des activités : par exemple, une entreprise contractante est amenée à intervenir sur un équipement, qui a fait l'objet de modifications dans le cadre d'une intervention effectuée précédemment par une autre entreprise contractante, sans disposer d'informations sur ces modifications ;
  • la concomitance d'un très grand nombre d'interventions simultanées par différentes entreprises contractantes, conduisant à des incompatibilités entre les activités des uns et des autres ;
  • des interférences entre les activités des personnels contractants/sous-traitants et les personnels internes.
     
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Mis à jour le 24/10/2023