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Polyesters insaturés

UP

Sommaire de la fiche

Édition : décembre 2023

Risques chimiques

Risques spécifiques liés au polymère

Totalement polymérisés (procédé nécessitant 24 à 48 heures), les polyesters insaturés ne présentent pas de risque toxicologique particulier à température ambiante, à l’exception du danger dû au dégagement, lors de l’usinage, de poussières d’adjuvants et de produits de dégradation en particulier. Avant durcissement par contre, donc tout au long de la mise en œuvre, les risques sont importants. Ils sont dus principalement :

a) Aux résines polyesters insaturés.

Ces résines sont inflammables. Elles peuvent être à l’origine de certaines sensibilisations de contact notamment si de petites quantités des produits de départ (diacides, diols) y subsistent.

b) Aux monomères.

Les plus couramment utilisés sont le styrène (FT-2) et le méthacrylate de méthyle (FT-62) qui sont des produits très réactifs, inflammables, susceptibles de former avec l’air des mélanges explosifs. Ils se dégagent au cours de la polymérisation en particulier pendant les premières heures. Le styrène est nocif, irritant pour les yeux, les voies respiratoires et la peau. À forte concentration, ses vapeurs peuvent exercer une action dépressive sur le système nerveux central. Il est également classé toxique pour la reproduction de catégorie 2 par le règlement CLP. Le méthacrylate de méthyle est un irritant cutané et respiratoire, il peut être sensibilisant et exercer une action narcotique. Le méthacrylate de méthyle est suspecté d'être la cause de réactions allergiques fortes (œdème de Quincke). Parmi les composés « allyle » parfois utilisés, le phtalate de diallyle et le cyanurate de triallyle sont considérés comme nocifs par ingestion.

c) Aux catalyseurs.

Les peroxydes organiques sont très dangereux, car ce sont des composés instables pouvant donner lieu à des décompositions explosives. Il est impératif de respecter certaines règles relatives à leur stockage et leur manipulation. Se reporter au chapitre "Catalyseurs, initiateurs, inhibiteurs et accélérateurs" du document "Les additifs".

d) Aux accélérateurs.

Les sels de cobalt, notamment le naphténate couramment utilisé, peuvent avoir une action sensibilisante.

Produits de dégradation décrits dans la bibliographie

a) Au cours de la mise en œuvre.

Le durcissement par réticulation étant exothermique, il se produit des dégagements importants des monomères : styrène, méthacrylate de méthyle et de certains adjuvants.

b) En cas de pyrolyse ou de combustion.

Les produits qui se dégagent lors de la combustion sont ,  :

— Le dioxyde de carbone (FT-238), le monoxyde de carbone (FT-47), et des hydrocarbures divers ;

— les acides chlorhydrique (FT-13) et bromhydrique (FT-311) corrosifs, et autres dérivés dans le cas des produits ignifugés respectivement avec des retardateurs de flamme chlorés ou bromés.

Risques en cas d'incendie / explosion

Il est impératif de ne jamais mettre en contact le catalyseur et l’accélérateur avant leur introduction dans le mélange, sinon la décomposition immédiate du catalyseur se fait d’une manière explosive. Les polyesters réticulés après durcissement peuvent brûler. 

Les polyesters insaturés et les monomères dans lesquels ils sont livrés sont inflammables. Les polyesters réticulés rigides le sont aussi. Toutefois, il existe certains polyesters difficilement inflammables :

— ceux fabriqués à partir de certains produits de base contenant des atomes de chlore ou de brome ;

— ceux renfermant des retardateurs de combustion (trioxyde d’antimoine, FT-198, notamment). 

Il faut noter alors la plus grande toxicité des fumées (présence d’acide chlorhydrique ou bromhydrique, etc.) lorsque l’incendie se déclenche malgré la présence des ignifugeants ou en cas de pyrolyse sans air (feux qui couvent).

Risques associés aux additifs

  • Kaolin calciné

    Le kaolin est susceptible de contenir des quantités variables de silice cristalline, pouvant provoquer la silicose et jouant également un rôle certain dans le développement de cancers pulmonaires.
  • Silice

    La silice amorphe n'a pas d'effet spécifique sur la santé. En revanche la silice cristalline peut provoquer la silicose et joue également un rôle certain dans le développement de cancers pulmonaires.
  • Fibres de verre

    Danger d'irritation de la peau et des voies respiratoires, notamment au moment de leur incorporation dans les résines.
  • Sels de cobalt

    L’exposition chronique au cobalt en milieu professionnel peut être à l’origine de pathologies respiratoires (asthme, altérations fonctionnelles respiratoires, maladie des métaux durs) et cutanées (dermatite de contact allergique).
    Fiche toxicologique : FT-128
  • Dioxide de titane

    Le dioxyde de titane sous la forme d'une poudre contenant 1% pilus de particules d'un diamètre inférieur ou égal à 10µm est classé cancérogène de catégorie 2 par le règlement CLP. Selon le CIRC il est classé comme cancérogène possible pour l'homme (groupe 2B).
    Fiche toxicologique : FT-291
  • Benzophénone (stabilisants UV)

    Légèrement irritante
  • Hydroquinone

    Elle est classée comme cancérogène et mutagène catégorie 2. Elle est nocive en cas d'ingestion, elle peut provoquer des allergies et des lésions oculaires graves.
    Fiche toxicologique : FT-159