Données épidémiologiques Guide de lecture
Population générale
Dans le monde, le dernier cas de variole naturelle a été diagnostiqué en octobre 1977 en Somalie. Les derniers cas de variole dans le monde ont été diagnostiqués en 1978 (souche provenant d'un laboratoire de l’université de Birmingham, Angleterre) 4, 5.
En France, la dernière grande épidémie de variole est survenue en 1870-71, durant la guerre contre la Prusse au cours de laquelle plus de 20 000 décès ont été recensés dans les rangs de l'armée française. La dernière épidémie de variole majeure (variole "classique"), de novembre 1954 à mai 1955, amenée d’Indochine en Bretagne par un soldat, a été à l'origine de 98 cas (dont 20 morts) et 250 000 vaccinations.
Cette maladie a été déclarée éradiquée de la surface du globe par l’OMS en 1980, après quoi les stocks de virus ont été détruits à l’exception, officiellement, de deux souches conservées dans des laboratoires de sécurité aux États-Unis d'Amérique et en Russie. La réapparition de la variole ne pourrait résulter que d'un accident de laboratoire, de l'échappement d'un virus issu de la biologie de synthèse par génétique inverse ou d'un acte criminel (bioterrorisme). Ce risque de réintroduction du virus de la variole à partir des collections ou d'un virus de synthèse est considéré comme non nul mais très faible. En France, les mesures pour réduire ce risque ont été définies en 2019 par le Conseil National Consultatif pour la Biosécurité. Le risque d'une réintroduction naturelle est considéré comme encore plus faible. Dans les deux cas, l’absence d’immunité vis-à-vis de cette maladie, en raison de l’arrêt de la vaccination, constitue un risque épidémique.
Le Plan gouvernemental de réponse à une réintroduction du virus de la variole (N°10073/SGDSN/PSE/DTS/CD-SF du 27 septembre 2019), classé NRBC, "CONFIDENTIEL DÉFENSE") constitue le document de référence d’aide à la préparation et à la décision en cas de résurgence de la variole.
Milieu professionnel
Absence de données fiables récentes.
En laboratoire
En août et septembre 1978, deux cas de variole majeure (variole "classique") sont survenus à Birmingham, ayant pour origine un laboratoire de haute sécurité travaillant sur le virus de la variole. Une femme de 40 ans, photographe scientifique travaillant à proximité de ce laboratoire, est morte de variole et a contaminé sa mère qui a survécu. La photographe n'ayant jamais pénétré dans le laboratoire, l'enquête a conclu que la voie aéroportée avait été la voie de contamination la plus vraisemblable 5.
Sur recommandation de l’OMS, cet accident a déclenché la destruction des nombreuses collections de souches virales disséminées dans les laboratoires un peu partout dans le monde, et la constitution de deux stocks officiels de virus, à Atlanta et à Moscou.