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Tuberculose

Mycobacterium tuberculosis

Sommaire de la fiche

Édition : septembre 2023

Données épidémiologiques Guide de lecture

Population générale

2

La tuberculose reste une maladie fréquente dans le monde avec, selon l’OMS, un nombre de nouveaux cas estimé à environ 10 millions chaque année.

Durant les 30 dernières années on a observé une tendance à la baisse du nombre de cas déclarés de tuberculose en France, avec cependant une augmentation d’incidence en 2016 et 2017 puis à nouveau une diminution depuis l’épidémie de Covid. En 2021, 4 306 cas ont été déclarés, dont 67 % de formes pulmonaires. Ceci correspond à une incidence annuelle de 6,4 /100 000 au niveau national.

45 % des formes pulmonaires s'accompagnent d'une présence de BK à l'examen direct de l'expectoration.

Il existe une grande hétérogénéité géographique : incidence à Paris et en Île-de-France très supérieure à la moyenne nationale. L'incidence, estimée à partir de la DO (déclaration obligatoire) est de 13,2/100 000 en Île-de-France et inférieure à 6/100 000 hors Île-de-France en métropole. Dans les DOM, les incidences les plus élevées sont relevées en Guyane : 25,5/100 000 et à Mayotte : 12/100 000.

Ce taux varie également selon le pays de naissance : 10 fois plus important chez les personnes nées à l'étranger (32,2/100 000) que chez celles nées en France (2/100 000). Les taux de déclaration les plus élevés sont observés chez les personnes nées en Afrique sub saharienne (107,6 pour 100 000) (2).

On ne dispose pas de donnée sur les infections tuberculeuses récentes.

La proportion de tuberculoses multi-résistantes (MDR* et XDR**) aux antibiotiques reste faible en France (entre 2 et 3 %) malgré une augmentation depuis 2012. En 2022, 54 cas de tuberculose MDR ont été recensés par le CNR (3).

* MDR pour multidrug-resistance : souche résistante à l'isoniazide (INH) et à la rifampicine (RMP).

** XDR pour extensively drug-resistance : souche MDR et résistante aux fluoroquinolones et à au moins un autre antituberculeux du groupe A (bedaquiline ou linezolide) selon la définition de l’OMS de 2021.

Milieu professionnel

Au niveau mondial, le risque de tuberculose chez les soignants dépend de l’incidence de la tuberculose dans la population générale mais surtout de l’organisation des soins et de la mise en œuvre des mesures de protection dans les établissements de santé. L’OMS considère que le ratio du taux de tuberculose chez les soignants /population générale adulte est un indicateur de la qualité de la prise en charge et de la prévention dans le pays considéré. Ainsi ce ratio est très variable d’un pays à l’autre, allant de 1 (incidence équivalente dans les pays où les mesures de prévention et de contrôle sont mises en place et efficaces) à plus de 6 en Inde où l’incidence déclarée chez les soignants était de 1 138 cas pour 100 000 soignants en 2018. La même année ce ratio était supérieur à 2 en Algérie, en Tanzanie et au Burkina Faso et entre 3 et 6 en Colombie et au Honduras (4).

En France, les données de la déclaration obligatoire montrent que le nombre de cas de tuberculose maladie déclarés est relativement stable chez le personnel des établissements de santé, avec un nombre de cas annuel entre 75 et 126 de 2009 à 2019 (5, 6). 89 cas ont été déclarés en 2020 et 86 cas en 2021 (JP Guthmann données non publiées) ce qui représente une incidence inférieure à 10 cas pour 100 000 personnes dans ce milieu professionnel, chiffre à prendre avec prudence, considérant les incertitudes sur le dénominateur (5, 6). Une enquête a été menée auprès des services de médecine du travail de 41 établissements. Au total, 27 cas de tuberculose ont été découverts entre 2010 et 2012, pour 218 835 personnels non médicaux, soit une incidence annuelle à 4,1/100 000 (7). Ces données françaises ne suggèrent donc pas de sur-risque de tuberculose en milieu professionnel.

Des cas ont été décrits chez des thanatopracteurs (8).

Il existe également un risque d'exposition avéré pour d'autres professions : personnels de l'administration pénitentiaire, personnes travaillant auprès des groupes à risque (foyers de migrants...). Cependant, il y a très peu de données épidémiologiques concernant ces groupes professionnels (6).

En laboratoire

Les infections des personnels de laboratoire par Mycobacterium tuberculosis ne sont pas rares puisqu’on dénombre dans la littérature plusieurs centaines de cas, survenus pour la plupart dans des laboratoires de microbiologie (spécialisés ou non dans le domaine des mycobactéries) ou dans des laboratoires d’anatomo-pathologie. Il s’agit soit de tuberculose maladie soit de simple virage des tests tuberculiniques. La contamination est survenue soit par aérosols soit par inoculation avec du matériel souillé. La fréquence de ces infections a décru depuis l'implantation des PSM (postes de sécurité microbiologiques) (69).

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