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Peste

Yersinia Pestis

Sommaire de la fiche

Édition : décembre 2023

Pathologie [2, 3] Guide de lecture

  • Nom de la maladie

    Peste

  • Synonyme

    • Aucun

Transmission

Mode de transmission

L’être humain peut être contaminé :

  • Le plus souvent après piqûre par des puces infectées ou exceptionnellement morsure par un animal infecté ;
  • Par contact cutané non protégé (excoriations cutanées) lors de la manipulation d’animaux infectés ou de produits biologiques contaminés (sang, pus de bubon…) ;
  • Par contact avec les conjonctives ou inhalation de gouttelettes respiratoires émises lors de la toux d’un patient atteint de peste pulmonaire, voire de certains animaux domestiques (chat, jeune chien) ;
  • Exceptionnellement par consommation de viande d’animal infecté et insuffisamment cuite.

Période de contagiosité

Les puces demeurent infectieuses pendant des mois. La peste pulmonaire est très contagieuse pendant toute la durée de son évolution et jusqu’à 3 jours après le début d’un traitement efficace. La peste bubonique n'est pas habituellement transmise directement d'une personne à l'autre (R1).

La maladie

Incubation

Incubation de 1 à 7 jours, plus courte en cas de peste pulmonaire : de quelques heures à 2 jours.

Clinique
  • Peste bubonique

C’est la forme clinique la plus fréquente. Elle survient après piqûre par une puce infectée. Une atteinte inflammatoire douloureuse des ganglions lymphatiques proximaux (bubon) apparaît, accompagnée de signes généraux très marqués : fièvre élevée d’apparition brutale, malaise général, céphalées et troubles du comportement (agitation, délire, tuphos). Sans traitement, la létalité est de 50 à 60%.

  • Peste pulmonaire

Cette forme est due à une atteinte pulmonaire directe par inhalation d’aérosols infectieux (peste pulmonaire primitive) ou alors fait suite à une dissémination de la bactérie dans la circulation sanguine puis aux poumons à partir d’une peste bubonique (peste pulmonaire secondaire). Les signes cliniques sont d’emblée sévères : fièvre élevée, altération profonde de l’état général et tableau de pneumonie rapidement évolutive avec toux, insuffisance respiratoire, hémoptysie et un choc. Sans traitement, cette forme est mortelle ; la mise en route précoce d’un traitement antibiotique approprié est déterminante pour améliorer le pronostic. Cette forme est hautement transmissible.

  • Peste septicémique

Elle traduit la dissémination de la bactérie dans la circulation sanguine, le plus souvent suite à une peste bubonique. Elle peut cependant survenir d’emblée après l’injection de bactéries directement dans le sang par piqûre de puce. Elle se manifeste par l’apparition brutale d’une forte fièvre, d’un malaise général avec douleurs abdominales, puis installation rapidement progressive d’une défaillance multiviscérale. Sans traitement, cette forme est systématiquement mortelle ; la mise en route précoce d’un traitement antibiotique approprié est déterminante pour améliorer le pronostic. La mortalité des formes septicémiques traitées reste toutefois élevée, proche de 40 à 50 %.

Diagnostic

La confirmation du diagnostic de peste repose sur l’identification de Y. pestis dans un échantillon de pus provenant d’un bubon, dans le sang ou dans les expectorations.

Des tests rapides de diagnostic (TDR), en particulier sur aspirat de bubon, sensibles et spécifiques, existent qui permettent de détecter un antigène spécifique (F1) avec un résultat en 15 minutes (R2). Les tests rapides sont utilisés principalement au lit du malade, et leur résultat doit être confirmé par un test plus robuste : une PCR ciblant des gènes spécifiques de Y. pestis et/ou l’identification de la bactérie après culture.

Ces tests de confirmation sont réalisés dans un laboratoire spécialisé et peuvent prendre quelques heures pour la PCR ou quelques jours pour l’identification par culture. Le traitement antibiotique doit être initié sans attendre le résultat (1, 2, 3).

Un diagnostic indirect fondé sur la recherche d’anticorps circulants spécifiques (anti AgF1) peut être utile pour un diagnostic rétrospectif. Une séroconversion ou une élévation par 4 du titre d’anticorps confirmera une peste récente.

Traitement

La peste peut être traitée efficacement avec des antibiotiques à condition qu’ils soient administrés précocement. L’OMS recommande l’utilisation des fluoroquinolones en première intention tant pour les formes buboniques que pulmonaires (R211).

Populations à risque particulier

Terrain à risque accru d'acquisition

RAS

Terrain à risque accru de forme grave

Femmes enceintes

Cas particulier de la grossesse

La peste est particulièrement grave en cas de grossesse avec des taux de mortalité élevés ainsi que des morts fœtales et néo-natales.

La transmission materno-foetale est discutée (12).

Immunité et prévention vaccinale

Immunité naturelle

Un patient malade de peste fabrique des anticorps anti-F1 qui sont protecteurs. Cependant la durée de protection chez l’homme n’a pas été étudiée.

Prévention vaccinale
Vaccin non disponible.
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