Exposition aux risques
Sources et niveaux d’exposition
Il y a trois sources principales d’exposition :
- naturelle ;
- industrielle ou médicale ;
- environnementale du fait des activités humaines impliquant la radioactivité.
Sont présentés ci-après quelques ordres de grandeurs de niveaux d’exposition couramment rencontrés, dans la vie de tous les jours ou en milieu professionnel.
Quelques niveaux d’exposition rencontrés dans la vie de tous les jours |
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Niveau d’exposition |
Nature de l’exposition |
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Doses efficaces en milliSievert (mSv) |
0,05 mSv |
Radiographie pulmonaire de face (exposition du patient) |
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0,08 mSv |
Trajet Paris-New-York en avion aller-retour |
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1,6 mSv |
Irradiation médicale moyenne de la population générale en France (dose estimée par an et par personne) |
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2 mSv |
Irradiation cosmique du personnel navigant de l’aviation civile (dose estimée par an et par personne) |
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2,9 mSv |
Irradiation naturelle moyenne de la population générale en France (dose estimée par an et par personne) |
D’après les données de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN, 2018)
Niveaux d’exposition externe rencontrés en milieu professionnel
D’après les données de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN, 2018, expositions 2017). Les valeurs sont mesurées par des dosimètres individuels portés au niveau de la poitrine (mesurant une dose de rayonnements X, gamma et neutrons, représentative de la dose efficace reçue par le porteur).
© B. Fournier / INRS
(a) Le domaine nucléaire inclut également le transport de matières radioactives dans les activités liées à ce domaine. (b) Le domaine de la recherche et de l’enseignement inclut la recherche médicale, les activités au sein des installations de recherche liées au nucléaire, la recherche (autre que médicale et nucléaire) et l’enseignement. (c) La catégorie « Autres » regroupe les secteurs d’activité suivants : la gestion des situations de crise, l’inspection et le contrôle, les activités à l’étranger, les activités de transports de sources dont l’utilisation n’est pas précisée ainsi que les activités non classées d’après la nomenclature. Le secteur des activités à l’étranger n’est encore que peu identifié en termes de classification des travailleurs, avec la difficulté supplémentaire dans le cadre du bilan annuel que les activités à l’étranger sont souvent conduites une partie seulement de l’année.
Ces ordres de grandeurs, donnés pour situer les principaux niveaux d’exposition rencontrés, doivent être mis en perspective avec les limites d’exposition fixées par la réglementation française.
Limites d’exposition aux rayonnements ionisants, en dose efficace |
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Domaine d’application |
Limite |
Public |
1 mSv/an * |
Professionnel (travailleurs exposés) |
Sur 12 mois consécutifs, 6 mSv en catégorie B ou 20 mSv en catégorie A ** |
* La limite réglementaire pour le public doit être comprise comme venant en plus des expositions d’origine naturelle (non liées aux activités humaines impliquant la radioactivité).
** Voir chapitre réglementation.
Exposition naturelle
L’irradiation naturelle externe trouve son origine dans le rayonnement cosmique (résultant du choc de particules de haute énergie provenant du soleil et des étoiles avec les atomes de l’atmosphère) et le rayonnement tellurique (lié aux radioéléments présents dans la croûte terrestre).
L’exposition au rayonnement cosmique augmente avec l’altitude. Elle est en moyenne égale à 0,26 milliSieverts (mSv) par an au niveau de la mer et d’environ 0,86 mSv par an à Mexico (2,25 km d’altitude).
L’exposition au rayonnement tellurique est surtout liée à la présence d’uranium et de thorium dans le sol. En France, elle varie de 0,2 à 0,8 mSv par an (avec une moyenne de 0,62 mSv). Elle est surtout élevée dans les régions granitiques de Bretagne et du Massif central. Dans d’autres régions du monde où le sol est riche en thorium, elle peut dépasser 15 mSv par an.
L’exposition interne d’origine naturelle est due aux radioéléments présents dans le sol et qui se retrouvent en petite quantité dans les aliments et l’eau potable (exposition interne par ingestion) et au radon présent dans l’air inspiré (exposition interne par inhalation).
L’irradiation naturelle totale est variable selon la localisation géographique. En France, elle est estimée à 2,89 mSv par an et par habitant.
Radon dans l’atmosphère des locaux de travail |
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Depuis le 1er juillet 2018, l’employeur doit évaluer les risques liés aux émanations de radon sur le lieu de travail. Le territoire national est divisé en trois zones à potentiel radon définies en fonction des flux d’exhalaison du radon des sols :
Un arrêté du 27 juin 2018 fixe la répartition des communes entre ces trois zones dites « à potentiel radon », sur lesquelles des mesures d’information, d’évaluation ou de mesurage et des mesures de prévention de l’exposition au radon doivent être mises en œuvre par les publics concernés. Pour les activités professionnelles exercées au sous-sol ou au rez-de-chaussée de bâtiments situés dans une zone 2 ou 3, des mesures de l’activité volumique du radon sont à privilégier afin d’évaluer précisément le risque. Dans le cas de la zone 1, les mesures ne sont pas nécessaires à moins que l’employeur ait connaissance d’informations laissant supposer que le seuil réglementaire soit dépassé. Si l’activité volumique moyenne annuelle de radon dépasse 300 becquerels/m3 (Bq/m3), il doit mettre en œuvre les actions nécessaires pour réduire l’exposition des travailleurs au radon. |
Exposition professionnelle
Le secteur médical a été historiquement le premier à utiliser couramment des rayonnements ionisants (radiothérapie, radiodiagnostic). Aujourd’hui, de nombreuses techniques utilisant ce type de rayonnements ont des applications industrielles et sont très répandues : radiographie, analyse et contrôle, jauges et traceurs, stérilisation par irradiation, conservation des aliments, chimie sous rayonnement, détection de masses métalliques dans les aéroports, etc.
© Gaël Kerbaol / INRS
Dans l’industrie, les sources de rayonnements ionisants trouvent de nombreuses applications. Ici, un appareil de gammagraphie utilisé pour la vérification des soudures métalliques.
Sources radioactives : caractéristiques et utilisation | |||
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Type de source |
Caractéristique |
Exemples d’utilisations |
Principaux CONTEXTES d’exposition |
Sources scellées |
Constituées de substances radioactives scellées dans une enveloppe inactive qui empêche leur dispersion dans les conditions normales d’utilisation. |
- Jauges d’épaisseurs (ß, γ) |
- Appareils défectueux |
Sources non scellées |
Constituées de substances radioactives (solides, liquides ou gazeuses) contenues dans des enveloppes non étanches et présentant un risque de dissémination dans des conditions normales d’utilisation. |
- Traceurs industriels |
Dissémination possible des produits (dispersion, mise en suspension dans l’air, contaminations diverses) |
Appareils électriques générateurs X et accélérateurs de particules |
Produisent un rayonnement par des procédés physiques (tels les tubes radiogènes ou les accélérateurs de particules) |
- Radiologie industrielle et médicale (X) |
Mêmes circonstances que les sources scellées, mais il n'y a pas de risque d'expositions si l’appareil n'est pas en fonctionnement |
Pour rappel, l’exposition professionnelle aux rayonnements ionisants peut se produire dans les cas suivants :
- localisation des lieux de travail soumis à une source naturelle (rayonnements cosmiques pour les personnels navigants, radon pour les lieux de travail situés dans les zones à risque) ;
- utilisation professionnelle de matières contenant naturellement des radioéléments et utilisées pour d’autres propriétés que leur radioactivité (production d’engrais phosphatés ou de céramiques réfractaires, traitement de terres rares ou des eaux souterraines…);
- travail en présence ou à proximité de sources de rayonnements ionisants ;
- accident ou incident, dont les principales causes sont des défaillances du matériel (fuites radioactives) ou un manque de formation des personnels utilisateurs du matériel.
Selon les circonstances, cette exposition peut être externe et/ou interne (ingestion, inhalation ou pénétration cutanée par contact de substances radioactives).
A noter, l’exposition aux rayonnement ionisants en milieu professionnel concerne plus de 360 000 travailleurs (Bilan IRSN 2018).
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Ressources INRS
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Brochure 05/2013 | ED 4440
Retrait des détecteurs de fumée à chambre d'ionisation (DFCI)
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Brochure 12/2013 | ED 4441
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Brochure 06/2014 | ED 4442
Équipements de contrôle qualité par rayons X dans l'industrie
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Brochure 02/2006 | ED 958
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Article de revue 09/2013 | TM 28
Recherche documentaire sur les risques liés aux rayonnements ionisants
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Article de revue 06/2014 | NT 13
Rôle et missions de la personne compétente en radioprotection (PCR)
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Liens utiles
Sites d’organismes français
- Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)
- Autorité de sûreté nucléaire (ASN)
- Légifrance
- Société française de radioprotection (SFRP)
- Retours d'expériences sur les incidents radiologiques (RELIR)
Sites d’organismes internationaux
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Autres références bibliographiques
- Exposition professionnelle aux rayonnements ionisants en France. Bilan 2012». Rapport PRP-HOM / 2013-008. Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), 2012, 104 p.
Rapport téléchargeable sur le site de l'IRSN : www.siseri.irsn.fr - DELACROIX D., GUERRE J.P., LEBLANC P. « Guide pratique. Radionucléides et radioprotection. Manuel pour la manipulation de substances radioactives dans les laboratoires de faible et moyenne activité ». 4e édition mise à jour. EDP Sciences, 2004, 262 p. Edité en collaboration avec le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), la Société française de radioprotection (SFRP) et la revue Radioprotection.
- GAMBINI D.J., GRANIER R., BOISSIERE G. « Manuel pratique de radioprotection ». 3e édition. Technique et documentation Lavoisier, 2007, 666 p.
- « Symboles graphiques et pictogrammes. Couleurs et signaux de sécurité ». Norme française homologuée. NF X08-003. Association française de normalisation (AFNOR), 1994 (erratum de mars 1995), 47 p.
- « Signalisation des rayonnements ionisants. Schéma de base ». Norme française homologuée. NF M 60-101. Association française de normalisation (AFNOR), 1972, 2 p.
- Exposition professionnelle aux rayonnements ionisants en France. Bilan 2012». Rapport PRP-HOM / 2013-008. Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), 2012, 104 p.