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Fluides de coupe

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Démarche de prévention

La démarche de prévention repose en premier lieu sur l’évaluation des risques liés aux fluides de coupe. Le choix des fluides utilisés, leur surveillance régulière ainsi que la mise en œuvre de protections collectives et de mesures d’hygiène contribuent à limiter les risques.

Évaluer les risques causés par les fluides de coupe

 

Comme pour toute démarche de prévention, la prévention des risques liés aux fluides de coupe débute par une évaluation des risques en s'intéressant notamment :

  • aux fluides de coupe présents dans l’entreprise (caractéristiques, dangers, volumes utilisés…) ;
  • aux conditions d’utilisation, d’émission, de stockage, de manipulation ;
  • aux conditions et à la fréquence d’exposition des salariés (exposition cutanée, respiratoire, efficacité des moyens de prévention mis en œuvre…).

Choisir des fluides de coupe les moins dangereux possible

 

Si le choix d’un fluide de coupe doit répondre aux exigences techniques définies par les procédés d’usinage, la dangerosité des produits utilisables doit être prise en compte dans le choix final.

Pour connaître cette dangerosité, les entreprises peuvent utiliser la fiche de données de sécurité (FDS). Compte tenu de la composition complexe de beaucoup de fluides de coupe, les entreprises peuvent se faire aider par leur service de prévention et de santé au travail ou par le service prévention de la Cramif/Carsat/CGSS.

Dans le cas des fluides de coupe aqueux, il est conseillé de choisir des produits ayant un pH modéré de l’ordre de 9 et, lorsque cela est techniquement possible, ne contenant pas :

  • de diéthanolamine ou de morpholine ;
  • d’acide borique ou de borates ;
  • de nitrites (actuellement les produits commercialisés n’en contiennent généralement pas).

Pour les opérations de rectification de carbures frittés (destinées à l’affûtage des outils utilisés pour l’usinage des métaux ou pour d’autres types de découpe), il est conseillé d’utiliser des fluides spécifiques ne dissolvant pas le cobalt.

Pour la dilution des fluides de coupe aqueux contenant des amines secondaires (diéthanolamine…), l’utilisation d’une eau pauvre en nitrate (pas plus de 50 mg/l qui est la limite pour l’eau potable) permettra de minimiser le risque de formation de nitrosamines. Une attention devra également être portée à la présence dans l’atelier de sources de nitrates ou de nitrites comme les bains de traitement thermique ou de sources d’oxydes d’azote telles que le soudage à l’arc ou les moteurs diesel (de chariots élévateurs par exemple). Le cas échéant, il sera nécessaire d’évaluer le risque de contamination des fluides de coupe et, si nécessaire, de mettre en place des mesures permettant d’éviter ce risque (transférer la source hors de l’atelier, capter efficacement les émissions…).

Assurer le suivi des fluides de coupe en utilisation

 

Afin de limiter les risques pour la santé des salariés et pour des raisons techniques, il est conseillé de surveiller différents paramètres en cours d’utilisation :

  • le pH en fonction des recommandations du fournisseur ;
  • la concentration en produit actif en fonction des recommandations du fournisseur ;
  • la teneur en micro-organismes qui ne doit pas dépasser 106 UFC/ml. Ce critère technique est défini pour éviter la dégradation du fluide de coupe mais il permet également de limiter les risques pour la santé ;
  • la teneur en nitrites en cas de présence réelle ou soupçonnée d’amines secondaires. Celle-ci ne doit pas dépasser 20 mg/l.

Pour surveiller ces paramètres, il existe des kits de contrôle, d’utilisation simple, disponibles auprès du fournisseur de fluides de coupe.

En cas de dérive d’un ou plusieurs des paramètres contrôlés, des mesures correctives conformes aux recommandations du fournisseur devront être prises (ajout d’un additif pour corriger le pH, ajustement de concentration en produit actif, ajout d’un biocide, vidange du fluide de coupe et nettoyage complet du circuit…).

Lorsque les conditions d’usinage sont sévères, les huiles entières peuvent s’enrichir en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Ces conditions se signalent par le rougeoiement des copeaux, des dégagements de fumées importants au niveau de l’outil ou une température de l’huile supérieure à celle préconisée par le fournisseur. Dans de telles conditions d’usinage, il est nécessaire soit de renouveler régulièrement l’huile, soit de réaliser des analyses de l’huile visant à déterminer le moment où le changement du bain est nécessaire. Le benzo-a-pyrène (BaP) pourra être utilisé comme traceur des HAP. La teneur en BaP qu’il est conseillé de ne pas dépasser est de 100 µg/kg.

En utilisation, les fluides de coupe se chargent en particules de l’alliage usiné qui peut contenir des métaux dangereux (cobalt, nickel, chrome, béryllium, plomb...). Il est donc nécessaire de connaître la présence de métaux dangereux issus des alliages utilisés. Les fiches de données de sécurité des alliages usinés renseignent sur leur présence. À défaut, une déclaration de présence ou d’absence de métaux dangereux dans les alliages utilisés pourra être demandée au fournisseur ou au donneur d’ordres en cas de sous-traitance.

Une filtration ou une décantation du fluide en continu permet d’éliminer une bonne partie de ces particules, même si les plus fines restent en suspension dans le fluide.

Mesures de protection collective

 

Le capotage des machines et le captage des aérosols à la source avec rejet de l’air à l’extérieur après filtration, éventuellement complétés par une ventilation générale, permettent de réduire l’exposition des opérateurs.

Les installations de ventilation doivent être contrôlées et entretenues conformément à la réglementation.

 
  • Fraisage des pièces en carbure de tungstène fritté avec du cobalt dans une enceinte confinée

  • Machine d'usinages dans une enceinte confinée reliée à une unité centralisée d'aspiration des brouillards d'huile générés par l'utilisation de fluides lubrifiants

En cas d’utilisation de procédés générant peu d’aérosols, comme les techniques de microlubrification ou d’usinage à sec, il est nécessaire d’être vigilant sur l’émission de poussières.

En France, il n’existe pas de valeurs limites d’exposition professionnelle pour les aérosols d’huiles ou de fluides de coupe (huiles entières ou fluides aqueux). Cependant, dans l’air inhalé par les opérateurs, il est recommandé de ne pas dépasser une concentration de 0,5 mg/m3 en moyenne, sur la durée d’un poste de travail de 8 heures (Voir la recommandation de la Cnam R 451).

En cas de présence de substances dangereuses dans les fluides de coupe utilisés ou de métaux dangereux dans les alliages usinés, il est nécessaire de respecter les valeurs limites d’exposition professionnelle concernant ces composés.

L’automatisation des procédés de manutentions des pièces sortant d’usinage permet d’éviter des contacts avec les fluides de coupe.

Mesures d’hygiène

 

Il est nécessaire de :

  • se laver les mains, notamment avant le repas et les pauses, en proscrivant les solvants et les détergents trop alcalins ainsi que ceux chargés en particules abrasives ;
  • changer de vêtements en fin de poste ;
  • se doucher le cas échéant en fin de journée de travail.

Mesures d’organisation

 

Des mesures organisationnelles sont également à appliquer :

  • limiter le nombre de salariés exposés ;
  • informer et former les salariés exposés aux risques ;
  • gérer les déchets : les fluides de coupes sont considérés comme des déchets dangereux, il est nécessaire de les gérer conformément à la réglementation applicable (stockage, étiquetage, transport, valorisation ou élimination).

Équipements de protection individuelle

 

Pour éviter les contacts cutanés avec les fluides de coupe, on utilisera :

  • des gants de protection en nitrile pour manutentionner les pièces couvertes de fluide. En présence d’organes mécaniques en mouvement, une analyse des risques sera nécessaire afin de prendre en compte le risque pour les gants d’être happés. Les gants en caoutchouc naturel (latex) sont à proscrire à cause de leur mauvaise résistance aux huiles et des risques d’allergies qu’ils entraînent ;
  • des vêtements de travail couvrant les bras, à changer périodiquement et rapidement lorsqu’ils sont souillés ;
  • si nécessaire, des tabliers et des lunettes ou des visières de protection.

Le port d’une protection respiratoire ne devrait pas être nécessaire dans un atelier d’usinage de métaux. Cependant, en cas de besoins ponctuels, une protection respiratoire au minimum de type FFP2 protégera l’opérateur des aérosols de fluides de coupe.

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Mis à jour le 02/11/2022