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Agents sensibilisants

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Effets sur la santé

Les agents sensibilisants peuvent avoir plusieurs types d’effets sur la santé : manifestations cutanées (dermatite de contact allergique ou eczéma, urticaire de contact allergique…) et respiratoires (rhinite et asthme allergiques, pneumopathie d’hypersensibilité).

Lors de contacts souvent répétés, les agents sensibilisants ou allergènes, de nature chimique ou protéique, peuvent induire une sensibilisation (initiation de la réponse immunologique, asymptomatique), principalement par voie cutanée ou respiratoire en milieu professionnel. Lors de contacts ultérieurs, ils peuvent éventuellement provoquer une réaction allergique (déclenchement de la réponse immunologique et des signes cliniques).

Les manifestations allergiques professionnelles les plus fréquentes sont cutanées (dermatite de contact allergique, urticaire de contact et dermatite de contact aux protéines) et respiratoires (rhinite, asthme, pneumopathie d’hypersensibilité).

Certaines caractéristiques sont communes aux allergies d’origine professionnelle :

  • existence d’une période de latence sans symptôme (période dite de « sensibilisation ») ;
  • atteinte uniquement d’une partie des travailleurs soumis à une même exposition (contrairement aux effets toxiques, observés chez la plupart des personnes soumises à une même exposition) ;
  • déclenchement ou aggravation des symptômes rythmés par l’activité professionnelle (amélioration ou guérison pendant les périodes de non-exposition) ;
  • possibilité de sensibilisation et de survenue de symptômes même à de très faibles niveaux d’exposition à l’agent responsable.

Manifestations cutanées

Dermatite de contact allergique (eczéma)

 

La dermatite de contact allergique est une dermatose inflammatoire qui se manifeste par des lésions papulo-vésiculeuses prurigineuses localisées le plus souvent aux mains et pouvant s’étendre aux poignets et aux avant-bras. À la suite d’une phase de sensibilisation, le plus souvent après des contacts répétés d’un haptène avec la peau, un nouveau contact avec le même agent va déclencher l’apparition de lésions cutanées en 24 à 72 h (mécanisme d’hypersensibilité retardée). Les haptènes sont des molécules chimiques de bas poids moléculaire qui nécessitent, dans la majorité des cas, une liaison avec une protéine épidermique pour provoquer une réaction immunitaire.

Parmi les agents les plus souvent en cause en milieu professionnel peuvent être cités les métaux (nickel, chrome…), les biocides, les produits de coiffure (colorations capillaires), les résines et colles, les gants de protection (additifs du caoutchouc), les cosmétiques.

Plus fréquente, la dermatite de contact d’irritation, qui peut être difficile à distinguer d’une dermatite de contact allergique, est provoquée par l’exposition prolongée ou répétée à des agents irritants. Il ne s’agit pas d’une réaction immuno-allergique spécifique. Cependant, les lésions cutanées irritatives fragilisent la peau et facilitent la pénétration cutanée des agents, ce qui peut favoriser la mise en place de la phase de sensibilisation.

Urticaire de contact allergique

 

L’urticaire de contact allergique se caractérise par des lésions érythémato-œdémateuses prurigineuses qui apparaissent quelques minutes après le contact avec la substance en cause (mécanisme d’hypersensibilité immédiate). 

Les agents impliqués en milieu professionnel sont notamment les protéines d’origine animale (viande, poissons et crustacés dans le secteur agroalimentaire, petits mammifères de laboratoire…) et végétale (latex, légumes, fruits, céréales…), plus rarement des substances chimiques de bas poids moléculaire (persulfates d’ammonium dans la coiffure, antibiotiques chez les infirmiers et les personnels de laboratoires pharmaceutiques, anhydrides d’acides dans l’industrie des matières plastiques…).

Dermatite de contact aux protéines

 

La dermatite de contact aux protéines se présente le plus souvent sous la forme d’un eczéma chronique ou récidivant. Des lésions urticariennes ou vésiculeuses peuvent être observées quelques minutes après le contact avec la protéine en cause. 

Des protéines d’origine végétale ou animale rencontrées dans l’industrie agroalimentaire sont le plus souvent impliquées. 

Manifestations respiratoires

Rhinite allergique

 

La rhinite allergique se manifeste par un prurit nasal (sensation de démangeaison), des éternuements, une rhinorrhée (écoulement nasal) et une obstruction nasale. Elle s’accompagne souvent d’une conjonctivite. Les fosses nasales étant le premier filtre de l’appareil respiratoire aux aérocontaminants, la rhinite constitue la première manifestation d’une maladie respiratoire et peut précéder l’apparition d’un asthme.

Asthme allergique

 

L’asthme en relation avec le travail comprend à la fois l’asthme professionnel causé par le travail et l’asthme aggravé par le travail, asthme préexistant ou concomitant exacerbé par les expositions professionnelles.

L’asthme professionnel peut être allergique ou non allergique. Ses manifestations cliniques sont similaires à celles de l’asthme non professionnel et dépendent de la gravité de la pathologie : toux sèche, sifflements respiratoires, oppression thoracique, essoufflement à l’occasion d’une exposition au travail, voire persistant en dehors du travail dans des cas plus sévères. 

L’asthme professionnel allergique se caractérise par une période latente d’exposition, cliniquement asymptomatique, pendant laquelle la sensibilisation à l’agent a lieu. Les agents responsables peuvent être des agents de haut poids moléculaire (protéines du latex, d’animaux de laboratoire, de la farine…) et certains agents de bas poids moléculaire (sels de platine, anhydrides d’acides, colorants réactifs…). Il s’agit le plus souvent d’une réaction d’hypersensibilité immédiate liée à la production d’immunoglobulines de type E (Ig-E) par l’organisme. 

L’asthme professionnel non allergique se caractérise par l’absence de période de latence. Une hyperréactivité bronchique non spécifique se développe dans les heures suivant une exposition unique à des irritants respiratoires à une concentration élevée sur le lieu de travail ou suite à une exposition répétée à des concentrations faibles (asthme induit par les irritants).

Pneumopathie d’hypersensibilité

 

La pneumopathie d’hypersensibilité est une pathologie pulmonaire rare de mécanisme immuno-allergique due à l’inhalation chronique d’agents bactériens (actinomycètes thermophiles, mycobactéries atypiques…) ou de spores de moisissures, plus rarement de substances protéiques animales (protéines aviaires) ou de substances chimiques (isocyanates, anhydrides d’acide, cobalt, fumées de zinc…). L’affection la plus connue est la maladie du poumon de fermier due à l’exposition au foin et à d’autres végétaux contaminés par des moisissures. 

La forme aiguë apparaît 4 à 8 h après l’exposition avec fièvre, toux sèche et dyspnée (difficulté respiratoire), parfois céphalées (maux de tête), douleurs articulaires et musculaires persistant quelques jours. Des formes subaiguës (apparaissant en quelques semaines) et chroniques (sur plusieurs années) sont également décrites avec une évolution vers une insuffisance respiratoire. 

Pour en savoir plus
 
Mis à jour le 14/06/2021