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Persulfate d'ammonium - Persulfate de potassium - Persulfate de sodium

Fiche toxicologique n° 260

Sommaire de la fiche

Édition : Mars 2025

Recommandations

En raison des propriétés comburantes et sensibilisantes des persulfates, des mesures strictes de prévention et de protection s'imposent lors de leur stockage et de leur manipulation.

Au point de vue technique

Information et formation des travailleurs

  • Instruire le personnel des risques présentés par les substances, des précautions à observer, des mesures d’hygiène à mettre en place ainsi que des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident.
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : lavage soigneux des mains (savon et eau) après manipulation et changement de vêtements de travail. Ces vêtements de travail sont fournis gratuitement, nettoyés et remplacés si besoin par l’entreprise. Ceux-ci sont rangés séparément des vêtements de ville. En aucun cas les salariés ne doivent quitter l’établissement avec leurs vêtements et leurs chaussures de travail.
  • Ne pas fumervapoterboire ou manger sur les lieux de travail.
  • Lutte contre l'incendie : former les opérateurs à la manipulation des moyens de première intervention (extincteurs, robinets d’incendie armés…).

 

Manipulation

  • N’entreposer dans les ateliers que des quantités réduites de substances et ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeuxÉviter l’inhalation de poussières. Effectuer en système clos toute opération industrielle qui s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration des poussières à leur source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail conformément à la réglementation en vigueur [25].
  • Réduire le nombre de personnes exposées aux persulfates.
  • Éviter tout rejet atmosphérique de persulfates.
  • Evaluer régulièrement l’exposition des salariés aux persulfates présents dans l’air Méthodes de l’évaluation de l’exposition professionnelle).
  • Au besoin, les espaces dans lesquels la substance est stockée et/ou manipulée doivent faire l’objet d’une signalisation [26].
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu des persulfates sans prendre les précautions d’usage [27].
  • Supprimer toute source d’exposition par contamination en procédant à un nettoyage régulier des locaux et postes de travail, en utilisant un système d'aspiration.

 

Équipements de Protection Individuelle (EPI)

Leur choix dépend des conditions de travail et de l’évaluation des risques professionnels. Une attention particulière sera apportée lors du retrait des équipements afin d’éviter toute contamination involontaire. Ces équipements seront éliminés en tant que déchets dangereux [28 à 31].

  • Appareils de protection respiratoire : si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type P2 (voire P3 compte tenu du caractère sensibilisant respiratoire) lors de la manipulation de ces substances [32].
  • Gants : le matériau préconisé pour un contact prolongé est le caoutchouc néoprène. La section 8 de la FDS peut renseigner quant à la nature des matériaux pouvant être utilisés pour la manipulation de ces substances [6, 33].
  • Vêtements de protection : quand leur utilisation est nécessaire (en complément du vêtement de travail), leur choix dépend de l’état physique de la substance. Seul le fabricant du vêtement peut confirmer la protection effective d’un vêtement contre les dangers présentés par la substance. Dans le cas de vêtements réutilisables, il convient de se conformer strictement à la notice du fabricant [34].
  • Lunettes de sécurité : la rubrique 8 « Contrôles de l’exposition / protection individuelle » de la FDS peut renseigner quant à la nature des protections oculaires pouvant être utilisées lors de la manipulation de la substance [35].

 

Stockage

  • Stocker les persulfates dans des locaux frais, à l'écart de l'humidité et sous ventilation mécanique permanente. Tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes et de toute autre source d’inflammation (étincelles, flammes nues, rayons solaires…).
  • Le stockage des persulfates s'effectue habituellement dans des fûts en fibre possédant un revêtement en polyéthylène ou des sachets en polypropylène. De manière plus globale, les contenants doivent être étanches à l'humidité pour prévenir le risque de décomposition du produit. Dans tous les cas, il convient de s’assurer auprès du fournisseur de la substance ou du matériau de stockage de la bonne compatibilité entre le matériau envisagé et la substance stockée.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter conformément à la réglementation. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement.
  • Le sol des locaux sera imperméable et formera une cuvette de rétention afin qu’en cas de déversement, la substance ne puisse se répandre au dehors.
  • Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.
  • Séparer les persulfates des produits combustibles, des réducteurs, des oxydants, des acides et des bases. Si possible, les stocker à l’écart des autres produits chimiques dangereux.

 

Déchets

  • Le stockage des déchets doit suivre les mêmes règles que le stockage des substances à leur arrivée (§ stockage).
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par les persulfates.
  • Conserver les déchets et les produits souillés dans des récipients spécialement prévus à cet effet, clos et étanches. Les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation en vigueur.

 

En cas d’urgence

  • En cas de déversement accidentel de poudre ou de poussières, le balayage et l’utilisation de la soufflette sont à proscrire. Récupérer la substance en l’aspirant avec un aspirateur industriel.
  • Des appareils de protection respiratoire isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.
  • Prévoir l’installation de fontaines oculaires et de douches de sécurité [36].
  • Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au site.

Au point de vue médical

Lors des visites initiale et périodiques

  • Rechercher particulièrement lors de l'interrogatoire et l'examen clinique, des antécédents d’allergie aux persulfates, de pathologies respiratoire, cutanée ou oculaire chroniques, ainsi que des signes d’irritation ou d’allergie de la peau, des muqueuses oculaire et respiratoire.
  • L'examen clinique pourra être complété par la réalisation d'épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) qui serviront d’examen de référence.
  • La périodicité des examens médicaux et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires (EFR, tests allergologiques, etc.) seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
  • Déconseiller le port de lentilles de contact souples hydrophiles lors de travaux pouvant potentiellement exposer à des aérosols de persulfates.

 

Conduite à tenir en cas d’urgence

  • En cas de contact cutané, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes. Si une irritation ou une réaction allergique apparaît, ou si la contamination est étendue ou prolongée, consulter rapidement un médecin.
  • En cas de projection oculaire, rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes, paupières bien écartées. En cas de port de lentilles de contact, les retirer pendant le rinçage. Si une irritation oculaire apparait, consulter un ophtalmologiste et le cas échéant lui signaler le port de lentilles.
  • En cas d’inhalation, appeler rapidement un centre antipoison ou un SAMU. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes). En cas de symptômes respiratoires, consulter rapidement un médecin. 
  • En cas d’ingestion, appeler rapidement un centre antipoison. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, ne pas tenter de provoquer des vomissements. En cas de symptômes, consulter rapidement un médecin.
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