Typologie des bureaux ouverts en vue d'étudier les liens entre les facteurs physiques et la santé des salariés (instruction)

Dans les bureaux ouverts, la qualité de l'environnement est déterminée par un ensemble de paramètres physiques tels que la qualité de l'air intérieur (QAI), l'acoustique, l'éclairage, le confort thermique. S’il est admis que ces facteurs peuvent avoir un effet négatif sur la satisfaction vis-à-vis de l’environnement de travail, il est en revanche difficile d’établir une véritable hiérarchie et leurs interactions sont peu étudiées. Par ailleurs, il est à noter que les espaces ouverts sont en perpétuelle évolution, du fait notamment de contraintes économiques, sanitaires et sociales. L’objectif de cette étude d’instruction était de produire un meilleur état des connaissances sur les facteurs physiques sources de gêne dans les bureaux, et de construire un programme de travail pour une étude future dont l’objectif, à terme, sera de préconiser des solutions de construction et d’aménagement pour les locaux de travail tertiaires, afin de préserver à la fois le confort et la santé et la sécurité des salariés. Pour cela, trois axes de travail ont été identifiés : (1) dresser une typologie des bureaux ouverts au regard des mutations récentes (2) recueillir des informations globales sur les facteurs physiques de gêne sur le terrain, auprès des Carsat et des médecins du travail (3) évaluer les risques de dégradation de la qualité de l'éclairage ou de la QAI dus à la mise en place de solutions acoustiques. Du point de vue de la typologie, il apparait que le flex-office (sous différentes formes) est un mode d'organisation qui se répand de plus en plus, souvent dans un souci d'économie, ceci au détriment de la qualité acoustique. Aussi, le sujet de la surface allouée à chaque salarié devra être un des points de questionnement de la suite donnée à cette étude. Pour ce qui des facteurs physiques, le bruit reste le premier facteur d’insatisfaction dans les bureaux et continuera à être investigué par l'INRS, notamment à travers les indicateurs de qualité acoustique. Pour les autres facteurs physiques, les normes et réglementations en vigueur apparaissent comme suffisantes et facilement applicables dans les bureaux. Du point de vue de la santé, la bibliographie ainsi que les retours des médecins du travail n’ont pas non plus permis de faire ressortir une hiérarchie claire des nuisances en termes d’effets sur la santé. Pour la QAI, une étude en laboratoire a montré que les émissions de produits chimiques par les matériaux acoustiques courants étaient négligeables. Par ailleurs, l'ergonomie visuelle, dont notamment la dimension vue sur l’extérieur, est un élément sensible de l’environnement de travail dans les bureaux ouverts, qui peut de plus être impacté par la mise en place de solutions acoustiques utilisées pour aménager l’espace. Aussi, la recherche de solutions qui optimisent à la fois l’ambiance acoustique et l'ergonomie visuelle pourra être conduite dans le cadre d’une prochaine étude.