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Chromate de zinc

Fiche toxicologique n° 256

Sommaire de la fiche

Édition : Juillet 2017

Recommandations

En raison de la toxicité du chromate de zinc, des mesures très sévères de protection collective, ou à défaut indivi­duelle, s’imposent lors de la manipulation de cette sub­stance. Chaque fois que l’usage et le procédé le permettent, il est recommandé d’utiliser un autre produit moins dangereux, après une étude comparative approfon­die des risques encourus.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le chromate de zinc dans des locaux frais, secs, bien ventilés et à l’écart des matières combustibles ou réductrices.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter correctement. Reproduire l’étiquetage en cas de fraction­nement des emballages.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé le chromate de zinc. En outre :

  • Instruire le personnel des dangers présentés par le chromate de zinc, des moyens de prévention et des règles strictes d’hygiène individuelle à respecter.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités de produit relativement faibles et de toute manière ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Empêcher l’inhalation de poussières. Effectuer en appa­reil clos toute opération industrielle qui s’y prête. Éviter la formation de poussières. Prévoir une aspiration des pous­sières à leur source d’émission ainsi qu’une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certains travaux de courte durée, à caractère exceptionnel ou pour des interventions d’urgence.
  • Éviter tout contact du produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail, gants imperméables et lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers. Obser­ver une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : passage à la douche, lavage soigneux des mains après manipulation et changement de vêtements après le tra­vail, rangement séparé des vêtements de ville et des vête­ments de travail. L’employeur assurera l’entretien et le lavage fréquent des vêtements de travail qui devront res­ter dans l’entreprise.
  • Contrôler régulièrement la teneur de l’atmosphère en chromate de zinc.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du chromate de zinc sans prendre les précautions d’usage [19].
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le chromate de zinc.
  • En cas de fuite ou de déversement accidentel, récupérer immédiatement les déchets dans des récipients prévus à cet effet. Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée. Si le déversement est important, aérer la zone, évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opé­rateurs entraînés munis d’un équipement de protection approprié.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions auto­risées par la réglementation (incinération contrôlée, par exemple).

Au point de vue médical

Lors des visites initiales et périodiques:

  • Examen clinique : Rechercher particulièrement une dermatose chronique ou récidivante, des troubles respiratoires et ORL, des troubles du tractus digestif supérieur ou une sensibilisation préalable au chrome.
  • Examens complémentaires : l’examen clinique initial peut être complété par une radiographie pulmonaire et des épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) de base qui servira d’examens de référence. La fréquence des examens médicaux périodiques  et la nécessité ou non d’effectuer d’autres examens complémentaires (radiographie de thorax, EFR, …) seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
  • Surveillance biologique de l'exposition

Les valeurs biologiques d’interprétation de la population professionnellement exposée concernent le plus souvent l'exposition au chrome VI et ne sont applicables que pour certaines expositions. Le dosage du chrome urinaire en fin de poste et fin de semaine de travail est le paramètre à privilégier pour apprécier l’exposition au chrome. Des taux non nuls de chrome urinaire sont retrouvés chez des sujets non professionnellement exposés.

Le CES VLEP de l'ANSES recommande une valeur limite biologique (VLB) pour le chrome urinaire (basée sur une exposition au chrome hexavalent et à ses composés  à la VLEP-8h de 1 µg/m3)  de 2,5 µg/L (ou 1,8 µg/g. de créatinine) en fin de semaine. Cette valeur ne s'applique qu'au chrome hexavalent dans le secteur du chromage. Le BEI (Biological Exposure Indice) de l'ACGIH a été fixé pour le chrome total urinaire à 25 µg/L en fin de poste et fin de semaine (augmentation de 10 µg/L au cours du poste), pour une exposition au chrome (VI), fumées solubles dans l'eau.

La valeur biologiques d’interprétation  finlandaise (BAL Biological Action Level) proposée, lors d'une exposition au chrome VI et ses composés inorganiques (quel que soit le type d'activité), pour le chrome urinaire est de 10,4 µg/L en fin de poste et fin de semaine avec une valeur cible de 0,52 µg/L (cette dernière est basée sur une DNEL (derived no-effect level) ou dose calculée sans effet).

  • Autres : Recommander aux porteurs de lentilles de contact d’utiliser des verres correcteurs lors des travaux où ils peu­vent être exposés à des aérosols acides.
  • Conduite à tenir en cas d'urgence: 
    • En cas de contact cutané, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes. Si une irritation apparaît, consulter rapidement un médecin. 
    • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant 15 minutes au moins, paupières bien écartées. En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Si une irritation oculaire apparait, consulter un ophtalmologiste et le cas échéant lui signaler le port de lentilles.
    • En cas d’ingestion, appeler immédiatement un SAMU ou un centre antipoison, faire transférer la victime en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, ne pas tenter de provoquer des vomissements. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation
    • En cas d’inhalation, appeler rapidement un centre anti poison. Transporter la victime en dehors de la zone polluée  en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes). En cas de symptômes, consulter rapidement un médecin.
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