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Disulfure de carbone

Fiche toxicologique n° 12

Sommaire de la fiche

Édition : Mise à jour 2013

Recommandations

Le disulfure de carbone est un solvant toxique et très inflammable. Des mesures strictes de prévention et de protection s'imposent lors de la manipulation et du stoc­kage de ce produit.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le produit à l'air libre ou dans des locaux spé­ciaux munis d'un système de ventilation efficace, à l'abri de toute source d'ignition ou de chaleur et à l'écart des produits incompatibles. Le sol sera imperméable, incom­bustible et formera cuvette de rétention, afin qu'en cas d'écoulement accidentel, le liquide ne puisse se répandre au-dehors.
  • Mettre le matériel électrique, éclairage compris, en conformité avec la réglementation en vigueur.
  • Pour éviter une décomposition, conserver le disulfure de carbone à l'abri de la lumière. Il est par ailleurs recom­mandé de stocker les quantités importantes sous atmosphère inerte ou sous l'eau.
  • Interdire de fumer.
  • Prendre toutes dispositions pour éviter l'accumulation d'électricité statique.
  • Fermer et étiqueter soigneusement les récipients. Reproduire l'étiquetage en cas de fractionnement des emballages.
  • Prévoir des moyens de secours et de lutte contre l'in­cendie adaptés aux dangers particuliers du produit (détection automatique, moyens d'extinction...).
Manipulation

Les prescriptions relatives aux locaux de stockage sont applicables aux ateliers où est manipulé le disulfure de carbone. En outre :

  • Instruire le personnel des grandes toxicité et inflam­mabilité du produit, des précautions à respecter et des mesures à prendre en cas d'accident. Les procédures spéciales en cas d'urgence feront l'objet d'exercices d'entraînement.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités relativement faibles de produit et, de toute manière, ne dépassant pas celles nécessaires au travail d'une journée.
  • Éviter l'inhalation de vapeurs. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s'y prête. Prévoir une aspi­ration des vapeurs à leur source d'émission, ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certains travaux de courte durée à caractère exceptionnel ou pour des interventions d'urgence.
  • Contrôler fréquemment et régulièrement la teneur de l'atmosphère en disulfure de carbone. Le contrôle sera permanent dans les zones particulièrement dangereuses.
  • S'assurer périodiquement du parfait état de fonction­nement des installations (notamment de leur étanchéité) et des dispositifs de sécurité.
  • Éviter tout contact du produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail, tablier, bottes, gants (polyalcool vinylique, Viton® par exemple ; certaines matières telles que caoutchouc naturel, caout­chouc nitrile, le polychlorure de vinyle ne sont pas recommandées [29]) et lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Interdire l'emploi d'air comprimé pour la circulation du produit ou le séchage des installations.
  • Ne pas fumer, boire et manger dans les ateliers. Obser­ver une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte: passage à la douche et changement de vêtements après le travail, rangement séparé des vêtements de ville et des vêtements de travail.
  • Prévoir des douches et fontaines oculaires dans les locaux.
  • Ne pas procéder à des travaux sur et dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du disulfure de carbone sans prendre les précautions d'usage [30].
  • Ne pas rejeter dans l'atmosphère ni à l'égout.
  • En cas de fuite ou de déversement accidentel, évacuer immédiatement le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés, munis d'un équipement de pro­tection approprié. Récupérer le produit en l'épongeant avec un absorbant inerte. Nettoyer et décontaminer les surfaces souillées.
  • Conserver les déchets dans des récipients clos spéciale­ment prévus à cet effet et éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation (incinération dans un incinérateur muni d'un épurateur de fumées ou traite­ment dans un centre spécialisé).

Au point de vue médical

  • À l'embauchage, éviter d'exposer les personnes atteintes d'affections neurologiques ou neuropsychia­triques chroniques, ainsi que d'éthylisme.
  • Au cours des visites périodiques, rechercher particuliè­rement des signes d'atteinte du système nerveux. Des examens complémentaires (tests psychométriques, exa­mens neurophysiologiques) peuvent également être demandés en cas d'exposition fréquente.
  • Avertir les personnes susceptibles de procréer du risque pour la fertilité. Éviter d'exposer les femmes enceintes dès le début de la grossesse.
  • Surveillance biologique : le dosage du TTCA urinaire en fin de poste, paramètre sensible, reflète essentiellement l'exposition du jour même. Une très bonne corrélation existe entre les concentrations atmosphériques de disulfure de carbone et les concentrations urinaires de TTCA. Il peut exister des interférences avec certains médicaments (disulfirame), certains produits chimiques (thiocarbamates, thiourée...) et l'alcool. Le BEI (Biological Exposure Indice) de l'ACGIH est fixé pour le TTCA urinaire en fin de poste de travail, à 0,5 mg/g de créatinine.

  • Lors d'accidents aigus, demander dans tous les cas l'avis d'un médecin ou du centre antipoison régional ou des services de secours d'urgence médicalisés.

  • En cas de contact cutané, laver la peau à grande eau, immédiatement et pendant 15 minutes au moins ; retirer en même temps les vêtements, même faiblement souillés. Si une irritation apparaît ou si la contamination est étendue ou prolongée, consulter un médecin.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l'eau pendant 15 minutes au moins, paupières bien écartées, puis consulter un ophtalmolo­giste.
  • En cas d'ingestion, ne pas tenter de faire vomir. Rincer la bouche à fond avec de l'eau. Faire hospitaliser la victime dans les plus brefs délais.
  • En cas d'inhalation, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour les intervenants. Si besoin, commencer une décontamination cutanée et oculaire.
  • Si la victime est inconsciente, la placer en position laté­rale de sécurité ; en cas d'arrêt respiratoire, commencer les manœuvres de respiration assistée. Transférer en milieu hospitalier par une ambulance médicalisée.
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