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Oxyde de propylène

Fiche toxicologique n° 328

Sommaire de la fiche

Édition : Avril 2023

Recommandations

Au point de vue technique

Information et formation des travailleurs

  • Instruire le personnel des risques présentés par la substance, des précautions à observer, des mesures d’hygiène à mettre en place ainsi que des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident.
  • Former les opérateurs à la manipulation des moyens d’extinction (extincteurs, robinet d’incendie armé…).
  • Former les opérateurs au risque lié aux atmosphères explosives (risque ATEX) [37].
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : lavage soigneux des mains (savon et eau) après manipulation et changement de vêtements de travail. Ces vêtements de travail sont fournis gratuitement, nettoyés et remplacés si besoin par l’entreprise. Ceux-ci sont rangés séparément des vêtements de ville. En aucun cas les salariés ne doivent quitter l’établissement avec leurs vêtements et leurs chaussures de travail.
  • Ne pas fumer, vapoter, boire ou manger sur les lieux de travail.

 

Manipulation

  • N’entreposer dans les ateliers que des quantités réduites de substance et ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Éviter l’inhalation de vapeurs. Effectuer en système clos toute opération industrielle qui s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration des vapeurs à leur source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail conformément à la réglementation en vigueur [38].
  • Réduire le nombre de personnes exposées à l'oxyde de propylène.
  • Éviter tout rejet atmosphérique d'oxyde de propylène.
  • Faire évaluer annuellement l’exposition des salariés à l'oxyde de propylène présent dans l’air par un organisme accrédité et s’assurer du respect de la ou des valeurs limites d’exposition professionnelle réglementaire(s) (§ Méthodes d’évaluation de l’exposition professionnelle).
  • Les équipements et installations conducteurs d’électricité utilisant ou étant à proximité de l'oxyde de propylène doivent posséder des liaisons équipotentielles et être mis à la terre, afin d’évacuer toute accumulation de charges électrostatiques pouvant générer une source d’inflammation sous forme d’étincelles [39].
  • Les opérations génératrices de sources d’inflammation (travaux par point chaud type soudage, découpage, meulage…) réalisées à proximité ou sur les équipements utilisant ou contenant de l'oxyde de propylène doivent faire l’objet d’un permis de feu [40].
  • Au besoin, les espaces dans lesquels la substance est stockée et/ou manipulée doivent faire l’objet d’une signalisation [41].
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu de l'oxyde de propylène sans prendre les précautions d’usage [42].
  • Supprimer toute source d’exposition par contamination en procédant à un nettoyage régulier des locaux et postes de travail.

 

Équipements de Protection Individuelle (EPI)

Leur choix dépend des conditions de travail et de l’évaluation des risques professionnels.

Les EPI ne doivent pas être source d'électricité statique (chaussures antistatiques, vêtements de protection et de travail dissipateurs de charges) [43, 44]. Une attention particulière sera apportée lors du retrait des équipements afin d’éviter toute contamination involontaire. Ces équipements seront éliminés en tant que déchets dangereux [45 à 48].

  • Appareils de protection respiratoire : si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type AX lors de la manipulation de la substance [49].
  • Gants : les matériaux préconisés pour un contact prolongé sont les suivants : les matériaux multicouches AlphaTec® 02-100 et Kemblock®. D’autres matériaux peuvent également être recommandés pour des contacts intermittents ou en cas d’éclaboussure : les matériaux multicouches Silver Shied® PE/EVAL/PE. Certains matériaux sont à éviter : les caoutchoucs butyle, naturel, néoprène et nitrile, le polychlorure de vinyle, les élastomères fluorés Viton® et Viton®/caoutchouc butyle [50, 51].
  • Vêtements de protection : quand leur utilisation est nécessaire (en complément du vêtement de travail), leur choix dépend de l’état physique de la substance. Seul le fabricant du vêtement peut confirmer la protection effective d’un vêtement contre les dangers présentés par la substance. Dans le cas de vêtements réutilisables, il convient de se conformer strictement à la notice du fabricant [52].
  • Lunettes de sécurité : la rubrique 8 « Contrôles de l’exposition / protection individuelle » de la FDS peut renseigner quant à la nature des protections oculaires pouvant être utilisées lors de la manipulation de la substance [53].

 

Stockage

  • Stocker l'oxyde de propylène dans des locaux frais et sous ventilation mécanique permanente. Tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes, de toute source d’inflammation (étincelles, flammes nues, rayons solaires…).
  • Prendre toutes les dispositions pour s’assurer de la compatibilité des matériaux des récipients de stockage avec l'oxyde de propylène (en contactant par exemple le fournisseur de la substance ou celui du matériau envisagé).
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter conformément à la réglementation. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement.
  • Le sol des locaux sera imperméable et formera une cuvette de rétention afin qu’en cas de déversement, la substance ne puisse se répandre au dehors.
  • Mettre le matériel électrique et non-électrique, y compris l’éclairage et la ventilation, en conformité avec la réglementation concernant les atmosphères explosives.
  • Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.
  • Séparer l'oxyde de propylène des produits comburants. Si possible, la stocker à l’écart des autres produits chimiques dangereux.

 

Déchets

  • Le stockage des déchets doit suivre les mêmes règles que le stockage des substances à leur arrivée (§ stockage).
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par de l'oxyde de propylène.
  • Conserver les déchets et les produits souillés dans des récipients spécialement prévus à cet effet, clos et étanches. Les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation en vigueur.

 

En cas d’urgence

  • En cas de déversement accidentel de liquide, récupérer le produit en l’épongeant avec un matériau absorbant inerte. Laver à grande eau la surface ayant été souillée [54].
  • Si le déversement est important, aérer la zone et évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entrainés et munis d’un équipement de protection approprié. Supprimer toute source d’inflammation potentielle.
  • Des appareils de protection respiratoire isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.
  • Prévoir l’installation de fontaines oculaires et de douches de sécurité [55].
  • Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au site.

Au point de vue médical

  • Lors des visites initiale et périodiques 
    • Rechercher particulièrement lors de l'interrogatoire et l'examen clinique, des antécédents ou symptômes évocateurs de pathologies respiratoires, oculaires et allergiques ainsi que des signes d’irritation des muqueuses respiratoires et oculaires.
    • L'examen clinique pourra être complété par la réalisation d’une exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) qui servira de référence.
    • La périodicité des examens médicaux et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires (EFR,…) seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
    • Déconseiller le port de lentilles de contact souples hydrophiles lors de travaux pouvant potentiellement exposer à des vapeurs ou aérosols de la substance.

 

  • Surveillance biologique 

Le dosage de la N-(2-hydroxypropyl)valine intraérythrocytaire (après une exposition d’au moins 3 mois) et de l’acide 2-hydroxypropylmercapturique dans les urines (en fin d’exposition ou fin de poste, après plusieurs postes en cas d’exposition au long cours) sont proposés pour la surveillance biologique de l’exposition à l’oxyde de propylène. Des valeurs biologiques d’interprétation (VBI) professionnelles et/ou issues d’études sur des sujets non professionnellement exposés sont établies par la Commission allemande DFG pour ces indicateurs.

 

  • Surveillance post-exposition et post-professionnelle 

En l’absence de recommandations de bonne pratique concernant la surveillance post-exposition ou post-professionnelle des travailleurs ayant été exposés à cette substance, le médecin considèrera le profil toxicologique de la substance, en particulier les organes cibles, les scénarios d’exposition, l’état de santé et l’âge des travailleurs concernés.

 

Conduites à tenir en cas d’urgence 

  • En cas de contact cutané : appeler immédiatement un SAMU ou un centre antipoison, faire transférer la victime en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes.  Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation.
  • En cas de projection oculaire : rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes, paupières bien écartées. En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Si une irritation oculaire apparait, consulter un ophtalmologiste et le cas échéant lui signaler le port de lentilles.
  • En cas d'inhalation : appeler immédiatement un SAMU ou un centre antipoison, faire transférer la victime en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant toutes les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes).
  • En cas d'ingestion : appeler rapidement un centre anti poison. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, ne pas tenter de provoquer des vomissements. En cas de symptômes, consulter rapidement un médecin.
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