Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. Publications et outils
  3. Bases de données
  4. Fiches toxicologiques
  5. Dioxyde de titane (FT 291) (rubrique sélectionnée)

Dioxyde de titane

Fiche toxicologique n° 291

Sommaire de la fiche

Édition : Octobre 2025

Valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) [3, 18, 20-23, 105-107]

Des VLEP dans l’air des lieux de travail ont été établies par plusieurs pays pour le dioxyde de titane.

Nom Détails
Dioxyde de titane
  • Pays

    France (VLEP admise - 1987)

  • VLEP 8h (mg/m3)

    10

  • Commentaires

    En Ti

Titanium dioxide
  • Pays

    Allemagne (valeurs MAK)

  • VLEP 8h (mg/m3)

    0,3 x densité du matériau

  • VLEP CT (mg/m3)

    2,4 x densité du matériau

  • Commentaires

    Fraction alvéolaire, sauf particules ultrafines (*)

Titanium dioxide
  • Pays

    États-Unis (NIOSH)

  • VLEP 8h (mg/m3)

    2,4 (fraction alvéolaire) ; 0,3 (fraction alvéolaire, particules ultrafines*)

  • Commentaires

    VLEP 10h, 40 h/sem

Titanium dioxide
  • Pays

    États-Unis (ACGIH)

  • VLEP 8h (mg/m3)

    2,5 (fraction alvéolaire, particules fines) ; 0,2 (fraction alvéolaire, particules nanométriques)

(*) : particules ultrafines : particules primaires de diamètre inférieur à 100 nm, leurs agrégats et leurs agglomérats.

En France, il existe, pour les poussières inhalables de TiO2, une valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP - 8h) admise non règlementaire de 10 mg/m3 en Ti.

  • Pour rappel, l’article R. 4222-10 du Code du travail établit, dans les locaux à pollution spécifique, des concentrations moyennes en poussières totales (inhalables) et alvéolaires de l’atmosphère inhalée par un travailleur à ne pas dépasser respectivement de 4 et 0,9 mg/m3 sur 8 heures. Ces dispositions s’appliquent à toutes les poussières inhalables et alvéolaires, y compris celles de dioxyde de titane.
  • Des recommandations de VLEP pour les poussières alvéolaires de dioxyde de titane ont été émises en Allemagne par la DFG (Deutsche Forschungsgemeinschaft) en 2019 [105], ainsi qu’aux États-Unis par le NIOSH (National Institute for Occupational Safety and Health) en 2011 [3] et par l’ACGIH (American Conference of Governmental Industrial Hygienists) en 2021. Ces différentes VLEP prennent en compte l'influence de la taille des particules et de leur surface spécifique sur leur toxicité. Le NIOSH précise que le respect des VLEP qu’il recommande devrait permettre de réduire les risques associés au développement de l'inflammation pulmonaire et du cancer.
  • Dans le cadre de rapports d’expertise collective, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a émis plusieurs avis relatifs à une forme spécifique de dioxyde de titane nanométrique : le TiO2-NP, P25. L’Agence a, dans un premier temps, défini, en 2019, une valeur toxicologique de référence (VTR) chronique par voie respiratoire de 0,12 µg/m3 pour la population générale [106]. Dans la continuité de cette expertise, l'Anses recommande, depuis 2020, une VLEP 8h de 0,80 µg/m3 [23] : le respect de cette valeur permettrait de prévenir l'inflammation pulmonaire. Faute de données disponibles sur les effets immédiats du P25, l’Agence recommande également une VLEP court terme (VLEP CT) de 4 µg/m3. Néanmoins, l’Agence constate, dans un troisième rapport d’expertise collective publié en 2024 [107], l’absence de méthode de mesure validée pour le contrôle des concentrations en P25 dans l'air des lieux de travail au regard de ces préconisations de VLEP.

Méthodes d’évaluation de l’exposition professionnelle

Dans les environnements de travail où la présence de « dioxyde de titane ultra-fin » peut être exclue de manière certaine, les méthodes validées, décrites ci-dessous, s’appliquent [91 à 99] :

  • Prélèvement de la fraction inhalable des particules en suspension dans l'air par pompage de l’air au travers d’un dispositif adapté (cassette porte filtre munie d’un filtre ou d’une capsule interne, cassette IOM, …) ;
  • Mise en solution du dioxyde de titane avec des acides ou mélanges d’acide selon le protocole retenu ;
  • Analyse de l’élément titane par spectrométrie d’absorption atomique flamme (SAAF) ou d’atomisation électrothermique (SAA-AET) ; spectrométrie d’émission à plasma (ICP-AES) ou de masse avec plasma à couplage inductif (ICPMS).

Lorsque la présence de « dioxyde de titane ultra-fin » ne peut être exclue de manière certaine, l’évaluation quantitative des expositions doit reposer sur une approche à plusieurs niveaux permettant de caractériser l’ensemble des particules d’échelle nanométrique sous leur forme individuelle, agrégée ou agglomérée [99 à 103].

En outre, au regard des relations observées entre le paramètre de surface des particules et la toxicité, la métrique « surface » devrait être préférée à celle de la masse pour l’évaluation des expositions. Cependant, les méthodes associées de prélèvement et d’analyse ne sont pas disponibles. Il est recommandé que la métrique « masse » reste la référence, à condition qu’une information relative a minima à la taille des particules qui composent l’aérosol, soit apportée.

Dans ce contexte, le NIOSH [103] recommande une approche basée sur des prélèvements individuels de la fraction alvéolaire de l’aérosol, simultanément sur différents supports de collecte couplés à différentes techniques d’analyses (microscopie électronique à transmission et microanalyse EDS, spectrométrie d’émission à plasma).

Cette approche permet théoriquement d’aboutir aux concentrations en dioxyde de titane qui correspondent respectivement à la fraction ultra-fine et fine et de les comparer aux valeurs guides correspondantes. Toutefois, il n’existe à ce jour aucun retour d’expérience publié sur cette recommandation du NIOSH relative au dioxyde de titane.

EN SAVOIR PLUS SUR LES FICHES TOXICOLOGIQUES