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Ornithose-psittacose

Chlamydia psittaci (souches aviaires)

Sommaire de la fiche

Édition : juin 2023

Pathologie Guide de lecture

  • Nom de la maladie

    Ornithose-psittacose
  • Synonyme(s)

    • Les termes "ornithose" et "psittacose" sont utilisés pour décrire une infection causée par Chlamydia psittaci chez l'homme. "Psittacose" est utilisé pour décrire une maladie contractée à partir d'un psittacidé
    • tandis que "ornithose" est utilisé pour décrire une maladie contractée à partir d'un oiseau non psittacidé. La chlamydiose aviaire est le terme utilisé pour définir une infection à C. psittaci chez les oiseaux mais aussi pour définir une infection chez les oiseaux par une espèce de Chlamydiaceae autre que C. psittaci (C. gallinacea
    • C. buteonis
    • C. avium
    • C. abortus sbp. avium…).

Transmission

Mode de transmission

Le plus souvent par inhalation de poussières infectantes contaminées par des fientes d’oiseaux :

  • lors de la manipulation d’un oiseau infecté ou de ses plumes ou de ses tissus ;
  • lors de la mise en suspension de poussières dans un environnement contaminé (manipulation de fumier, nettoyage de cage…).

Plus rarement, par contact direct de type « bec à bouche », voir par une plaie par morsure (1).

Une transmission interhumaine a très rarement été mise en évidence (1, 11, 1213).

Aucune transmission par ingestion ou manutention de produits alimentaires issus des oiseaux (viande, œuf) n’a été rapportée (7).

La maladie

Incubation

5 à 19 jours.

Clinique

Non spécifique.

La forme la plus évocatrice est une pneumopathie atypique révélée par un syndrome pseudo-grippal le plus souvent avec fièvre (39 - 40°C), frissons, céphalées intenses, myalgies (> 95 %), toux sèche, conjonctivite.
Complications : respiratoires (détresse respiratoire aiguë), digestives avec diarrhée (35 %) dans les formes typhoïdes, neurologiques (troubles de la conscience, méningite lymphocytaire, encéphalite) et plus tardivement cardiaques.
Des atteintes hépatiques, rénales, cutanéo-muqueuses, hématologiques ont été également décrites.
La radiographie pulmonaire est anormale (opacités alvéolaires) dans 75 % des cas. Létalité : 10 à 20 % en l’absence de traitement, < 1 % sous traitement.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la suspicion clinique et sur la mise en évidence de la présence de l'agent pathogène ou d'anticorps spécifiques. Une exposition à risque au cours des 3 semaines précédentes sera très évocatrice mais n’est pas toujours retrouvée.

1. Diagnostic biologique direct par :

  • isolement sur culture cellulaire : difficile, nécessite le plus souvent un examen invasif (lavage broncho-alvéolaire, mais également possible sur crachat et hémoculture) ;
  • PCR à partir d'échantillons respiratoires (écouvillonnage pharyngé), réalisée seulement par un laboratoire spécialisé pendant la période fébrile.

2. Diagnostic biologique indirect : recherche d'IgG et d'IgM. Résultats interprétés avec précaution, notamment si titres <1/128, car leur spécificité est limitée (réaction croisée avec les autres Chlamydia dont C pneumoniae et C. trachomatis). La réalisation de 2 sérologies à 5 semaines d'intervalle est nécessaire pour objectiver une élévation significative des anticorps.

Des outils de typage moléculaires sont disponibles afin de déterminer le génotype impliqué, et donc identifier préférentiellement la source de contamination (14).

Définition des cas :

Signe(s) ou histoire(s) clinique(s) compatible(s) (a fortiori si en plus une exposition à risque a été identifiée) :

  • cas possible (titre IgG ⩽ 64 sans IgM ou lien épidémiologique avec un cas confirmé) ;
  • cas probable (présence d'IgM ou titre IgG ⩽ 128) ;
  • cas confirmé (recherche directe positive ou séroconversion ou augmentation de quatre fois le titre des IgG) (12).

La recherche de l’agent pathogène chez les animaux (notamment par PCR) peut participer à l’orientation du diagnostic (notamment si la PCR ou la sérologie chez le malade reste négative) et contribuer au choix d’une antibiothérapie probabiliste adaptée. Elle permet aussi d’établir la chaîne de transmission zoonotique pour orienter les premières mesures de prévention (3).

Traitement

Antibiotique de la famille des cyclines pendant 14 jours. En cas de contre-indication, un macrolide peut être utilisé. Les fluoroquinolones (lévofloxacine ou moxifloxacine) pendant 10 à 14 jours peuvent également être utilisées.

Populations à risque particulier

Terrain à risque accru d'acquisition

Pas de facteur de risque individuel identifié.

Terrain à risque accru de forme grave

Âge élevé, alcoolisme, diabète, insuffisance respiratoire, déficit immunitaire.

Cas particulier de la grossesse

Quelques cas de formes sévères décrits chez la femme enceinte (15) (mais pour les cas les plus anciens sans distinction avec certaines souches d’autres Chlamydia non aviaires comme C. abortus).

Immunité et prévention vaccinale

Immunité naturelle

Réinfections possibles.

Prévention vaccinale
Vaccin non disponible.
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