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Infection invasive à méningocoque

Neisseria meningitidis

Sommaire de la fiche

Édition : juin 2022

Pathologie Guide de lecture

  • Nom de la maladie

    Infection invasive à méningocoque (IIM)

  • Synonyme(s)

    • Méningite à méningocoque
    • méningite cérébro-spinale
    • infection méningococcique
    • méningococcémie

Transmission

Mode de transmission

Par l'intermédiaire des gouttelettes provenant des voies aériennes supérieures du sujet infecté :
- par contact proche (< 1 m) ;
- prolongé (le risque augmente avec la durée du contact) ;
- ou par contact intime quelle qu’en soit la durée (bouche à bouche ou ventilation).

Plus rarement, transmission par voie sexuelle R1

Période de contagiosité

De 10 jours avant les premiers signes cliniques jusqu'à la première administration parentérale de ceftriaxone ou 24 heures après l'administration d'un autre antibiotique efficace contre le portage.

La maladie

Incubation
De 2 à 10 jours, avec une moyenne de 7 jours.
Clinique

L'infection se produit par l'acquisition d'une souche au niveau du rhinopharynx qui conduit le plus souvent à un portage asymptomatique.
L'infection invasive à méninogocoque (IIM) survient le plus souvent chez les nourrissons < 1 an et les jeunes adultes (18-20 ans), sa survenue étant liée à la virulence de la souche, l'altération des défenses immunologiques de l'hôte et l'état des muqueuses respiratoires.

Dans ses formes habituelles, l’IIM se traduit par :
- une méningite, dont le tableau typique associe fièvre à début brutal, céphalées, vomissements et photophobie - le purpura, la raideur méningée et l’altération de la conscience survenant plus tardivement ;
- et/ou une septicémie.
D’autres formes cliniques peuvent survenir (arthrite, péricardite septique…).
La forme la plus sévère est le purpura fulminans (20 % des IIM environ) avec choc septique et purpura extensif et nécrotique.

Évolution : la létalité globale des IIM est évaluée à 12 % en 2019, variable en fonction du sérogroupe, de 7 % pour le sérogroupe B à 27 % pour le sérogroupe W (1).
La létalité est plus élevée en présence (21 %) qu'en absence (5 %) de purpura fulminans.
10 à 20 % des patients ayant eu une IIM en gardent des séquelles, en particulier auditives.

Diagnostic

Identification du méningocoque à partir d'un site normalement stérile (sang, LCS, liquide articulaire, pleural, péricardique) ou à partir d'une lésion cutanée purpurique par :

  • culture : difficile car germe très fragile (positive dans 70 % des cas en l'absence d'antibiothérapie précoce) mais permet un typage complet et indispensable pour l'obtention d'un antibiogramme ;
  • PCR : plus sensible et plus rapide que la culture, permet également la détermination du sérogroupe et le typage de la souche.

NB : toute souche ou tout matériel positif pour le méningocoque (échantillon clinique ou extrait d’ADN) doit être envoyé au CNR pour typage complet.

 

Rappel : définition des cas d'infection invasive à méningocoque (cf. instruction du 27 juillet 2018).

Présence d'au moins l'un des critères suivants necessitant un signalement immédiat à l'ARS :

  • Isolement bactériologique de méningocoques ou PCR positive à partir d'un site normalement stérile (sang, LCS, liquide articulaire, liquide de la chambre antérieure de l’œil) ou à partir d'une lésion cutanée purpurique ;
  • Présence de diplocoques Gram négatif à l'examen microscopique du LCS ;
  • LCS évocateur de méningite bactérienne purulente (à l'exclusion de l'isolement d'une autre bactérie) ET présence d'éléments purpuriques cutanés, quel que soit leur type ;
  • Présence d'un purpura fulminans (purpura dont les éléments s'étendent rapidement en taille et en nombre, avec au moins un élément nécrotique ou ecchymotique de plus de trois millimètres de diamètre, associé à un syndrome infectieux sévère, non attribué à une autre étiologie).
Traitement

Antibiothérapie parentérale immédiate, dès la suspicion clinique.
Antibiotiques : céphalosporines de 3ème génération : ceftriaxone (de préférence) ou céfotaxime.

Populations à risque particulier

Terrain à risque accru d'acquisition

Facteurs de risques :
- déficit en fraction terminale du complément ou traitement anti-C5 et anti-C3 ;
- déficit en properdine ;
- asplénie anatomique ou fonctionnelle ;
- greffe de cellules souches hématopoïétiques.

Susceptibilité accrue en cas d'infection virale respiratoire préalable ou concomitante (grippe par exemple).

Terrain à risque accru de forme grave

La létalité diminue avec l'âge: en 2019, 9 % chez les moins de 1 an pour 4 % chez les 15-19 ans) ; elle augmente ensuite pour atteindre 23 % chez les 60 ans et plus.

Cas particulier de la grossesse

Femmes enceintes : pas de risque particulier mais spécificités de prise en charge thérapeutique.

Immunité et prévention vaccinale

Immunité naturelle
Définitive et spécifique pour le sérogroupe.
Prévention vaccinale
Vaccin disponible, consultez le Calendrier vaccinal.
Descriptif du vaccin

Plusieurs types de vaccins anti-méningococciques sont disponibles : 
- sérogroupe C : vaccin conjugué monovalent (Neisvac®, Menjugate®) ;
- sérogroupes ACYW : vaccin polyosidique conjugué tétravalent (Menveo®, Nimenrix®, MenQuadfi®)
- sérogroupe B : vaccin protéique recombinant (Bexsero®, Trumemba®).

NB : la vaccination contre les IIM de sérogroupe B et de sérogroupes A, C, Y, W est recommandée ches les personnels de laboratoire de recherche travaillant spécifiquement sur le méningocoque.

Immunité vaccinale

Chez les personnes à risque élevé et durable d’IIM (cf ci-dessus), un rappel est recommandé tous les 5 ans par les vaccins ACWY et B (avis HAS).

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