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Infection invasive à méningocoque

Neisseria meningitidis

Sommaire de la fiche

Édition : juin 2022

Que faire en cas d'exposition ? Guide de lecture

Définition d'un sujet exposé

Contact direct buccal ou contact très rapproché (< 1 mètre) avec un sujet atteint d’infection invasive à méningocoque.

Ces expositions pouvant être définies rétrospectivement, dans la limite des 10 jours précédant le diagnostic et jusqu'à la première prise du traitement du sujet source efficace contre le portage (ceftriaxone).

Principales professions concernées
  • Soins à contact rapproché avec des patients infectés telles que manœuvres de réanimation, bouche à bouche... → professionnels de santé et de secours (pompiers, policiers...)
  • Manipulation de prélèvements biologiques contaminés et de cultures de méningocoques → personnels de laboratoires d’analyse et de recherche.

Conduite à tenir immédiate

  • Isolement et traitement immédiat du sujet source.
  • Recensement des sujets contacts et évaluation de leurs risques pour prescription d'une éventuelle prophylaxie.
  • Délai d'intervention : idéalement, dans les 24 à 48 heures suivant le diagnostic : les mesures individuelles n'ont plus de justification au-delà de 10 jours après le dernier contact avec le patient source.

Évaluation du risque

Selon les caractéristiques de la source et le type d'exposition

Produit biologique : salive, sécrétions oropharyngées, ± autres liquides biologiques infectés (LCS...).

Type d'exposition

Contamination par gouttelettes en prenant en compte l’ensemble des critères :

- de proximité : la transmission des sécrétions rhino-pharyngées est facilitée par une distance de moins d'un mètre ;

- du type de contact : il s'agit de contacts en face à face sans protection respiratoire ;

- de durée : à moins d'un mètre, la probabilité de transmission augmentant avec la durée du contact ;

- lors d'un contact "bouche à bouche", le temps importe peu.

Spécificité de l'exposition au laboratoire

Source potentielle : les cultures de méningocoques, et notamment les cultures en milieu liquide, sont particulièrement à risque.
Circonstances d’exposition :
- inhalation d’aérosols, projection sur muqueuses de gouttelettes : lors de manipulations hors PSM et sans protection respiratoire ;
- blessures accidentelles avec des matériels piquants-tranchants souillés pouvant être à l'origine d'une diffusion systémique.

Selon les caractéristiques du sujet exposé

Sujet ayant été exposé directement aux sécrétions rhino-pharyngées sans masque anti-projection et ce quel que soit son statut vaccinal.

Risque accru :

- altérations éventuelles des défenses immunitaires, ou en cas d'atteinte des muqueuses respiratoires, notamment par infection virale récente.

Prise en charge du sujet exposé

Mesures prophylactiques

Antibioprophylaxie :

Rappelons qu’une antibioprophylaxie est indiquée, en population générale, aux personnes ayant été exposées directement aux sécrétions rhino-pharyngées d’un cas dans les 10 jours précédant son hospitalisation. Il s’agit principalement des personnes qui vivent ou sont gardées sous le même toit que le cas index pendant sa période de contagiosité.

En milieu professionnel : une antibioprophylaxie n'est indiquée qu’en cas de contacts très exposants lors de soins :
- personnes ayant réalisé un bouche à bouche, une intubation ou une aspiration endotrachéale… ;
- sans masque de protection ;
- avant le début du traitement antibiotique du malade et jusqu'à la première prise d'un antibiotique efficace sur le portage (cf. fiches 8-1, 8-2 et 8-3 annexe de l’instruction DGS/SP/2018/163 du 27 juillet 2018).
L'antibioprophylaxie doit être instaurée dans les 24 à 48 heures et au plus tard dans les 10 jours après le dernier contact avec le cas :
- Rifampicine (Rifadine®) pendant 2 jours : 600 mg (2 gélules de 300 mg) per os toutes les 12 heures chez l'adulte (possède l'AMM dans cette indication).

Attention aux effets secondaires de la rifampicine :

  • diminution temporaire d'efficacité des œstro-progestatifs ;
  • teinte rouge - orangée des urines et des larmes (coloration définitive des verres de contact).

Si contre-indications, allergie ou résistance prouvée du méningocoque à la Rifampicine :

  • Ceftriaxone par voie injectable en dose unique (250 mg) ;
  • ou Ciprofloxacine par voie orale en dose unique (500 mg).

Vaccinations des sujets contacts :

Elle complète l’antibioprophylaxie pour protéger d’éventuels cas secondaires en cas de sérogroupes A,C, W, Y (mais pas pour le sérogroupe B) dans l’entourage personnel d’un cas : famille et personnes vivant sous le même toit – mais elle ne concerne pas les professionnels (fiches 9-1, 9-2 et 9-2bis annexe de l’instruction DGS/SP/2018/163 du 27 juillet 2018)

Cas particulier du laboratoire

Indication à une antibioprophylaxie par Ceftriaxone (même chez un sujet vacciné) après exposition accidentelle
- lors de la manipulation de prélèvements et surtout de cultures en milieu liquide hors PSM ;
- ou de blessures avec des matériels piquants-tranchants souillés pouvant être à l'origine d'une diffusion systémique.

Suivi médical

Enregistrement des données d'évaluation des risques lors d'expositions au méningocoque et des traitements prophylactiques éventuellement prescrits dans les dossiers médico-professionnels des personnels concernés.

En cas de grossesse

Si traitement prophylactique envisagé : prescription à adapter.

Pour l'entourage du sujet exposé

Information sur les modes de transmission, la justification ou non de proposer un traitement prophylactique, et sur les mesures inefficaces et inutiles, à proscrire telles que : prélèvements et désinfections rhinopharyngées des sujets contacts et de leur entourage personnel, désinfection ou fermeture des locaux, éviction de la collectivité, en particulier scolaire, des sujets contacts et/ou de la fratrie...

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