50 ans d'affiches de l'IN(R)S.

La société industrielle évolue et, avec elle, les moyens mis à la disposition de ses opérateurs. L'affiche de prévention de l'INRS, présente depuis maintenant 50 ans dans les ateliers, n'échappe pas à cette évolution. Son graphisme et la nature même de ses messages accompagnent le progrès technologique, par le biais d'un mécanisme interactif et cumulatif très fort, la prise de conscience d'un risque s'accompagnant inéluctablement d'une demande accrue de prévention, qui une fois atteinte, suscitera à son tour de nouveaux besoins. Média toujours d'actualité, connu et reconnu dans la plupart des entreprises, l'affiche de sécurité est donc aussi le reflet de l'évolution du monde industriel et de ses mentalités.
C'est ainsi qu'au cours de ce demi-siècle d'existence, l'hyperréalisme des premiers graphismes s'estompera peu à peu au profit d'une vision plus conceptualisée du risque et des modalités de prévention.
A la fin des années 40, la représentation graphique de l'accident est résolument réaliste, ne laissant aucune porte de sortie à la malheureuse victime.
Au milieu des années 50, les conséquences néfastes éventuelles de cet accident commencent à être suggérées, afin d'initier - encore timidement - les destinataires à une approche plus globale, prémisse d'un "esprit de sécurité".
Les premières études de motivation qui caractérisent le début des années 60 conduisent tout naturellement à une nette volonté de responsabilisation du destinataire potentiel. Et à partir de 1968, les messages se focalisent sur des notions plus abstraites de bien-être social, de respect de l'environnement, de liberté gagnée, s'éloignant par là même progressivement du contexte de travail. L'époque est dès lors au conseil, à l'information, à l'incitation sans contrainte.
Les personnages des années 90, à qui il ne semble plus besoin de rappeler les consignes, s'affichent alors beaucoup plus sûrs d'eux-mêmes : l'image se contentera donc de leur suggérer des pistes, à charge pour eux de les optimiser en fonction de leur propre contexte professionnel.