Étude Diisocyanates (Projet HBM4EU) – Protocole de recherche pour une étude collaborative européenne de biosurveillance humaine des expositions professionnelles

Les diisocyanates ont longtemps été une cause majeure d'asthme professionnel en Europe, et ils ont fait l'objet, récemment, d'une restriction conformément à la réglementation REACH. Dans le cadre du projet européen de biosurveillance humaine (HBM4EU), nous présentons un protocole d'étude pour évaluer l'exposition professionnelle aux diisocyanates dans cinq pays européens. Les objectifs de l'étude sont d'évaluer l'exposition dans des secteurs qui n'ont pas fait l'objet d’un grand nombre d’études par le passé (par exemple, la fabrication de gros engins, telle que dans l'aérospatiale ; le secteur de la construction, où il y a potentiellement plusieurs sources d'exposition (par exemple, l'isolation projetée, les chapes) ; l'utilisation de colles à base de méthylène diphényle diisocyanates (MDI), et la fabrication d'adhésifs ou de revêtements), et ce afin de tester l'utilité de différents biomarqueurs dans l'évaluation de l'exposition aux diisocyanates et pour fournir des données à des fins réglementaires. A cet effet, il est envisagé de recueillir des échantillons d'urine (analyse des métabolites des diisocyanates et des adduits lysine i.e. respectivement, les diamines et l'acétyl-MDI-lysine), des échantillons de sang (dosage des immunoglobulines de type E (IgE) et G (IgG) spécifiques aux diisocyanates, des marqueurs de l’inflammation et les adduits hémoglobine), des cellules buccales (recherche des micronoyaux) et de mesurer la fraction exhalée du monoxyde d’azote. En outre, des mesures d'hygiène professionnelle (prélèvements individuels atmosphériques et essuyages cutanés au moyen de lingettes) et un questionnaire seront réalisés. Le protocole est harmonisé entre les pays participants afin de faciliter la mise en commun des données, permettant ainsi d'obtenir des informations et des recommandations de meilleure qualité et plus robustes.