Mesure des diisocyanates totaux dans l’air : méthode indirecte et méthode semi-temps réel

Les diisocyanates sont des sensibilisants cutanés et respiratoires qui peuvent avoir des effets nocifs sur la santé respiratoire tels que l’asthme, la sensibilisation à l’isocyanate, l’hyperréactivité bronchique et le développement de maladies cutanées.
La Directive (UE) 2024/869 du parlement européen et du conseil du 13 mars 2024 établit une valeur limite d’exposition professionnelle contraignante de 6 µg NCO/m3 sur 8 heures et 12 µg NCO/m3 sur 15 min où NCO renvoie aux groupes fonctionnels isocyanate des composés diisocyanate. Compte-tenu de la difficulté de mesurer ces faibles concentrations, une valeur limite de 10 µg NCO/m3 par rapport à une période de référence de 8 heures et une valeur limite d’exposition de courte durée de 20 µg NCO/m3 s’appliquent jusqu’au 31 décembre 2028. Le caractère contraignant de cette nouvelle VLEP rendra obligatoire le contrôle des expositions des salariés aux diisocyanates et nécessite donc de disposer de méthodes de mesure répondant aux exigences de sensibilité.
Il apparaît également important de pouvoir détecter rapidement une exposition professionnelle aux diisocyanates ; la détection en temps réel, ou quasi temps réel du groupe fonctionnel NCO, sans discrimination des diisocyanates telle que le prévoit la future réglementation, peut répondre à cette problématique.
L’objectif de cette étude est dans un premier temps d’adapter la méthode de prélèvement indirecte existante pour mesurer l’ensemble de la fonction NCO en atteignant la sensibilité requise. La seconde partie de l’étude consistera à développer un dispositif de mesure en temps réel, ou quasi temps réel des diisocyanates dans l’air des lieux de travail. Pour mener ces développements, il est nécessaire de réaliser une nouvelle enceinte de génération des aérosols de diisocyanates pour que les méthodes soient validées en termes de sensibilité, temps de réponse, répétabilité et robustesse.