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Infections à bactéries multirésistantes (BMR) digestives

Entérobactéries productrices de ß-lactamases à spectre étendu (E-BLSE), entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC) et entérocoque résistant à la vancomycine (ERV).

Sommaire de la fiche

Édition : septembre 2023

Agent pathogène Guide de lecture

Descriptif de l'agent pathogène

E. Coli (BMR dig)

  • Nom

    Entérobactéries productrices de ß-lactamases à spectre étendu (E-BLSE), entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC) et entérocoque résistant à la vancomycine (ERV).

  • Synonyme

    • Entérocoques résistants aux glycopeptides (ERG). BMR digestives
  • Type

    Bactérie
  • Groupes de classement

    • 2
  • E-BLSE : bacilles à Gram négatif, entérobactéries, commensales du tube digestif. Toutes les espèces d'entérobactéries peuvent être productrices de BLSE, par acquisition de matériel génétique sur un plasmide conférant une résistance aux pénicillines à large spectre et aux céphalosporines de 3e génération (céfotaxime, ceftriaxone, ceftazidime) et 4e génération (céfépime);
  • EPC : bacilles à Gram négatif, entérobactéries, commensales du tube digestif. Toutes les espèces d'entérobactéries peuvent être productrices de carbapénémases, qui confèrent la résistance aux carbapénèmes (ertapénème, imipénème, méropénème). Les espèces les plus souvent retrouvées sont Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Enterobacter du complexe cloacae.
  • ERV : cocci à Gram positif, espèce Enterococcus faecium (très rarement Enterococcus faecalis), commensale du tube digestif.

Les EPC et les ERV sont classées comme des bactéries hautement résistantes aux antibiotiques émergentes (BHRe), dont le contrôle de la dissémination est impératif (R1).

Réservoir et principales sources d'infection

Réservoir
  • Type(s)

    • Animal
    • Environnement
    • Homme

Les BMR peuvent être présentes dans le tube digestif de l'homme et de l'animal (plus particulièrement les animaux d'élevage comme les volailles ou les porcs et les animaux domestiques) (1) mais également dans l'environnement (eaux usées notamment dans les pays en développement). Les mécanismes qui déterminent l'émergence et la dissémination des BMR sont connus. Il s'agit de l'apparition de la résistance d'une bactérie par acquisition de matériel génétique codant pour la résistance. Ce matériel génétique peut provenir de bactéries naturellement résistantes ou d'échanges de résistance entre bactéries de la même espèce ou d'espèces proches. La dissémination est ensuite assurée par transfert entre personnes par voie féco-orale ou par manuportage, ingestion d'aliments ou d'eau contaminés. Les antibiotiques jouent un rôle de pression de sélection dans l'émergence de la résistance, et surtout dans l'amplification de la colonisation digestive des BMR, facilitant ainsi la dissémination et l'infection de la personne colonisée.

La politique d'antibiothérapie en santé humaine et animale ainsi que la gestion des effluents entraînent des concentrations d'antibiotiques non négligeables dans l'environnement. Les bactéries du tube digestif sont les plus exposées à ces antibiotiques et élaborent des mécanismes de résistance tels que la production de BLSE afin de survivre.

Les personnes ayant voyagé dans des pays avec une prévalence élevée des E-BLSE dans la population générale ou ayant reçu une antibiothérapie récente sont de ce fait plus à risque d'être colonisées au niveau du tube digestif par des E-BLSE (2).

Principales sources d'infection

Les selles sont la principale source de BMR : le tube digestif contient environ 108 entérobactéries et 106 entérocoques par gramme de selles. Une personne colonisée par une BMR digestive en excrète de grandes quantités lors de l'émission de selles et peut s'infecter avec ses propres bactéries, avec principalement des infections urinaires hautes ou basses chez la femme en situation communautaire et, plus rarement, des infections d'origine digestive. Cependant, tous les sites d'infection peuvent également être source de contamination.

Vecteur(s)
Pas de vecteur.

Viabilité et infectiosité

Viabilité, résistance physico-chimique

Les entérobactéries et les entérocoques se multiplient à des températures allant de 20°C à 40°C avec une température optimale de croissance de 37°C.
Ils sont détruits par la chaleur.
Leur pH optimal est compris entre 6,5 et 7,5. Les produits hydro-alcooliques, les produits détergents-désinfectants utilisés en milieu hospitalier et les antiseptiques classiques les inactivent. À ce jour, les BMR et BHRe restent toujours sensibles aux antiseptiques et désinfectants utilisés.

Infectiosité
La dose infectieuse de BMR est inconnue.
En savoir plus

Le site internet du réseau des Cpias (Repias, www.preventioninfection.fr) comprend une base documentaire actualisée et d’accès facile avec de nombreux outils de communication et formation sur les BMR, à destination des professionnels de santé et des patients/usagers.

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