[Recherche] Doctorants : une contribution indispensable aux études de l’INRS

L’INRS conduit des recherches dans des domaines variés, pour répondre à la diversité des risques professionnels, que ceux-ci soient d’origine chimique, biologique, physique, mécanique ou liés à l’organisation et aux situations de travail.  L’objectif de ces études est d’apporter des connaissances utiles à la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, à court ou moyen terme.

Environ 80 études sont conduites chaque cette année par l’INRS au sein de 20 laboratoires de recherche spécialisés. 40 % d’entre elles impliquent des entreprises, via le recueil de données ou la mise en œuvre d’essais lors d’interventions extérieures. Et pour moitié elles s’opèrent en collaboration avec des organismes nationaux de recherche (CNRS, Inserm, Inra…), des universités, ou des organismes étrangers homologues de l’INRS.   

Dans ce cadre, l'accueil de doctorants à l'INRS est propice à l’établissement de liens avec ces partenaires, il permet un enrichissement scientifique réciproque et une mutualisation de moyens au service de l’amélioration des connaissances. Parmi les études conduites chaque année, plus d’un quart fait l’objet d’une thèse. En 2024, 17 sont ainsi en cours, dont 6 seront soutenues cette année et au moins 4 nouveaux projets débuteront en cours d’année. 

Les thèses concourent de manière significative à la production scientifique de l’INRS, qui veille à valoriser ces travaux via ses canaux de diffusion (publications, communications…). 
 

14e journée des doctorants de l’INRS

Chaque année, la journée des doctorants organisée par l’INRS, a pour objectif de mettre en lumière le travail conduit dans le cadre des thèses, et en perspective leurs apports pour la prévention des risques professionnels.

« Placée sous le thème des Jeux olympiques, cette édition 2024 permet à 13 doctorants de relever le défi d’une présentation de leurs travaux de thèse, sous les encouragements de leurs tuteurs » a indiqué Agnès Aublet-Cuvelier, adjointe au Directeur des études et recherche, qui ouvrait les débats de la journée du 28 mars.

« Les doctorants qui développent dans nos laboratoires leurs capacités d’innovation, de réflexion et d’esprit critique, pour acquérir des compétences nouvelles et produire des savoirs en santé et sécurité au travail, sont un atout précieux pour l’INRS et sa mission de prévention des risques professionnels » a ensuite souligné Louis Laurent, Directeur des études et de la recherche à l’INRS.
Sur les 17 thèses en cours, 13 d’entre elles ont donc été présentées sous quatre formats originaux (flash poster, duo, bande dessinée ou présentation classique). Elles s’inscrivent dans le cadre d’études en cours, dédiées à divers domaines de santé et sécurité au travail :

• l’impact de nouveaux process et outils : étude qui a pour but d’analyser le processus d’apprentissage d’un nouveau geste technique visant à améliorer la santé des salariés, appliqué au secteur de la coiffure, activité présentant un taux important de troubles musculosquelettiques (TMS) des membres supérieurs ;
• la caractérisation des aérosols : étude consacrée à l’analyse des caractéristiques physiques et chimiques des aérosols émis, avec pour objectif de fournir des méthodes standardisées pour évaluer le risque d’exposition par inhalation à un aérosol, issu de la manipulation de poudres ;
• les polluants et bioallergènes : étude visant à caractériser les agents biologiques et chimiques présents dans l’atmosphère des caves d’affinage de fromage et les conditions de leur transfert dans l’environnement de travail pour mieux évaluer les risques pour les opérateurs, étudier les moyens de prévention, notamment la ventilation, et proposer des pistes d’amélioration pour réduire l’exposition des travailleurs aux polluants et bioallergènes ;
• la conception de locaux : étude visant à mieux intégrer, dès la conception, les modalités d’intervention ultérieures sur un ouvrage, en modélisant les éléments du bâtiment liés à une activité de travail. Elle prévoit une étude bibliographique ainsi qu’une étude expérimentale reposant sur des cas d’usage du BIM, méthode de travail basée sur la collaboration autour d’un outil numérique ;
• la perception des risques : étude qui a pour objectif d’analyser les manières dont les acteurs de la prévention composent avec les perceptions et les représentations des risques de leurs interlocuteurs pour agir dans la filière du recyclage des déchets d’équipements électriques et électroniques, puis d’évaluer les effets de ces pratiques, pour documenter quelles formes peut prendre le travail de prévention pour être efficace ; 
• l’intégration d’exosquelettes : une première étude vise à formaliser les mécanismes cognitifs et psychosociaux d’adoption d’un exosquelette, en particulier les mécanismes de son acceptation ou de son rejet par les utilisateurs ; une seconde étude a pour objectifs de suivre l’évolution d’indicateurs biomécaniques lors d’un protocole d’entraînement à l’utilisation d’un exosquelette et d’identifier ceux qui pourraient caractériser un état de familiarisation ;
• les vibrations transmises par les machines portatives : étude ayant pour objectif de comprendre et quantifier l’influence des efforts de préhension d’outils vibrants et de poussée sur la propagation des vibrations dans la main, et de mieux connaître l’effet des vibrations hautes fréquences et des chocs à des fins d’amélioration de la prévention ;
• les expositions à des polluants : étude proposant de compléter le panel d’outils et méthodes utilisés pour estimer et prédire les concentrations atmosphériques en polluants atmosphériques par la réalisation de cartographies spatio-temporelles sur les lieux de travail, en intégrant des données, telles que celles issues de la géolocalisation des équipements de mesure et de la numérisation 2D/3D des environnements de travail ;
• la robotique collaborative : étude visant à développer des modèles et algorithmes pour la conception d’applications robotiques collaboratives sûres grâce aux outils de simulation interactive, de réalité étendue et d’intelligence artificielle, permettant de tester et valider des choix de dispositifs de sécurité (barrières immatérielles, scrutateurs laser, etc.) ainsi que leur positionnement ;
• les nouveaux statuts entrepreneuriaux : étude visant à évaluer les conséquences en termes de santé au travail et de risques psychosociaux, d’entreprises ayant adopté le modèle d’entreprise à mission (institué par la loi PACTE) ;
• les outils d’analyse toxicologique : étude consacrée au développement d’outils adaptés à l’analyse du cadmium dans l’organisme, pour caractériser les expositions et améliorer le suivi en entreprise ;
• les données et profils de polyexpositions : étude ayant pour objectif de produire de nouvelles connaissances sur les polyexpositions, en assemblant les informations provenant de différentes bases de données et en construisant des profils répondant aux attendus de la prévention, ou mettant en évidence de nouvelles données d’intérêt.

Pour aller plus loin