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Addictions

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Quelques données chiffrées

Quels sont les différents modes de consommation et facteurs de risque associés ? Quels niveaux de consommation sont observés dans la population et quel impact a eu la crise sanitaire sur ces pratiques ? Quelles structures d’aide sont adaptées à la prise en charge ?

Définitions

Alcool, cannabis, médicaments… Il existe plusieurs types de substances psychoactives (SPA). Il existe également plusieurs modes de consommation que l’on peut classer en fonction de leur retentissement chez l’individu :

  • usage simple : consommation de SPA n’entraînant pas de dommages à court terme. Il n’est pas considéré comme pathologique. Toutefois, il n’est pas exempt de complications à moyen ou long terme ;
  • usage nocif : consommation épisodique ou intermittente responsable de dommages à la santé physique ou mentale du consommateur (cancer, dépression, accident…), ou à autrui (violence…) ;
  • dépendance : consommation répétée ou continue pour laquelle le patient est soumis à une forte volonté interne de consommer. Malgré les dommages ou les conséquences négatives de cette consommation, le sujet présente une capacité réduite à la contrôler. Les activités sociales sont délaissées. Des sensations intenses d’envie de consommer peuvent survenir. Enfin, des symptômes de sevrage peuvent apparaître après l'arrêt ou une réduction de la consommation de la SPA.

L’addiction est un terme répandu, mais il ne concerne que la dépendance, stade ultime de la consommation de substances psychoactives. Les pratiques addictives, quant à elles, regroupent l’usage nocif et la dépendance.
Mener des actions de prévention des pratiques addictives, et non uniquement centrées sur la dépendance, permet une approche plus pertinente de l’ensemble des facteurs qui amènent un consommateur occasionnel, ou une personne abstinente, à une consommation dangereuse pour sa santé et sa sécurité.

Facteurs de risque

Le passage de l’usage simple à l’usage nocif et à la dépendance résulte de l’interaction de facteurs personnels, de facteurs liés à l’environnement dans lequel évolue le consommateur et de facteurs propres à la (aux) substance(s)

psychoactive(s).

 

 

Facteurs de risque personnels

Il existe plusieurs catégories de facteurs de vulnérabilité personnelle. Parmi eux, peuvent être cités les évènements traumatisants (deuil, rupture, maltraitance…), l’existence d’une maladie psychiatrique, certains traits de caractère (faible estime de soi, recherche de sensations…), ainsi que certains facteurs neurobiologiques et génétiques.
De même, débuter la consommation d’une substance psychoactive avant l’âge de 20-25 ans est un facteur de risque de dépendance.

Facteurs de risque lié à l’environnement
  • Les facteurs environnementaux interviennent dans l’expérimentation d’une substance psychoactive et son usage répété.
  • L’éducation familiale joue un rôle important dans la prévention ou, au contraire, dans l’initiation à la consommation de substances psychoactives. C’est notamment le cas pour le tabac et l’alcool.
  • L’influence des amis, des personnes côtoyées en milieu scolaire ou étudiant, les sollicitations dans des contextes festifs interviennent également pour l’initiation ou la poursuite d’une consommation de substance psychoactive.
  • Un environnement stressant favorise les pratiques addictives.
  • Certains facteurs liés au milieu professionnel interviennent également.
Facteurs de risque liés à la substance psychoactive

Certains produits ont un pouvoir addictif important. C’est le cas de la nicotine, de l’héroïne et de la cocaïne où 60 à 80 % des consommateurs deviennent rapidement dépendants.

Consommations en population générale

La consommation de substances psychoactives en population générale est un véritable problème de santé publique.

Niveaux de consommation en 2019

L’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) publie régulièrement des statistiques sur les consommations de substances psychoactives. Les données présentées ici ont été publiées en 2019.
Estimation du nombre de consommateurs de substances psychoactives en France métropolitaine parmi les 11-75 ans

  Alcool Tabac Cannabis Cocaïne Ecstasy Héroïne
Expérimen-
tation
47 M 36 M 18 M 2,1 M 1,9 M 500 000
Usage dans
l’année
43 M 15 M 5 M 600 000 400 000 -
Usage
régulier
9 M - 1,5 M - - -
Usage
quotidien
5 M 13 M 900 000 - - -

 

Source : OFDT. Drogues, chiffres clés – 8ème édition. 2019. Téléchargeable sur www.ofdt.fr

- Expérimentation : consommation au moins une fois au cours de leur vie

- Usage dans l’année : consommation au moins une fois dans l’année écoulée
- Usage régulier :
  Alcool : au moins 3 consommations d’alcool dans la semaine
  Cannabis : au moins 10 fois dans le mois

Tabac et cigarette électronique
  • Le tabac est la première substance psychoactive consommée en France. Chaque jour, 27 % de la population des 18 à 75 ans en consomment. Un collégien sur cinq (21 %) a expérimenté la cigarette,
  • La cigarette électronique est utilisée quotidiennement par 2,7 % de la population âgée de 18 à 75 ans. Parmi ces vapoteurs quotidiens, 40 % consomment également du tabac de manière quotidienne.
gros plan sur les mains d’un salarié tenant une cigarette lors d’une pause
Alcool
  • L’alcool est la deuxième substance psychoactive consommée. Chaque jour, 10 % de la population en consomme,
  • 60 % des collégiens ont déjà bu de l’alcool,
  • Près de 24 % des personnes âgées de 18 à 75 ans consomment au-delà des seuils de consommation à moindre risque (2 verres par jour maximum et pas plus de 10 verres par semaine)
Médicaments psychotropes
  • 21 % de la population âgée de plus de 15 ans se voit prescrire des médicaments psychotropes au moins une fois par an,
  • Les principaux médicaments prescrits sont les anxiolytiques, les antidépresseurs et les somnifères,
  • 22 % des jeunes de 17 ans ont déjà consommé des médicaments psychotropes.
Cannabis
  • 11 % de la population âgée de 18 à 64 ans consomme du cannabis au moins une fois par an,
  • 3,6 % de la population consomme du cannabis au moins 10 fois par mois,
  • A 17 ans, 39 % des jeunes ont consommé au moins une fois du cannabis.

Evolutions et impact de la crise sanitaire

Entre 2010 et 2020, des évolutions ont été observées quant à la consommation de substances psychoactives au sein de la population générale. De manière globale, la tendance était à la baisse pour le tabac, à une stabilisation pour l’alcool et une hausse pour le cannabis. Toutefois, des disparités pouvaient exister au sein des populations de consommateurs en fonction de l’âge, du genre…
Depuis 2020, la crise sanitaire a bouleversé le fonctionnement de notre société: distanciation sociale, confinements, réorganisation du travail et de l’enseignement, fermeture ou réduction des activités sportives, culturelles ou de loisirs, instabilité économique…
Dans ce contexte fortement anxiogène, on a observé une hausse de la consommation des substances psychoactives au sein de certaines populations : personnes déjà prises en charge pour leurs pratiques addictives, personnes ayant perdu leur emploi ou en difficultés financières, personnes se sentant isolées, étudiants… A contrario, et notamment lors du premier confinement, des baisses de consommation de substances psychoactives ont été constatées chez les personnes dont les usages se faisaient majoritairement au cours de rencontres entre amis, de fêtes, de repas au restaurant… Cela a été également observé chez des personnes qui ont souhaité préserver leur santé dans le cadre de cette pandémie.
 

Pour aller plus loin:

Structures d’aide et de prise en charge

Différents moyens existent pour faire le point sur sa consommation de substance psychoactive, obtenir des conseils pour la réduire ou l’arrêter ou pour aborder le sujet des pratiques addictives avec un ami ou un membre de la famille.
Le médecin traitant a également un rôle important dans le conseil, la prise en charge et l’orientation des patients. Il en est de même pour le médecin du travail.

En ligne 

Structures spécialisées

  • Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) : structures médico-sociales où la prise en charge est gratuite et peut être anonyme. Les CSAPA sont constitués d’équipes pluridisciplinaires (médecins, psychologues, assistants sociaux, éducateurs)
  • Consultations jeunes consommateurs (CJC) : ces consultations s’adressent plus spécifiquement aux personnes de moins de 25 ans. Les CJC sont rattachés aux CSAPA et disposent également d’une équipe pluridisciplinaire
  • Consultations hospitalières :   de nombreux hôpitaux assurent des consultations en addictologie. Ils disposent également d’équipes de liaison et de soins en addictologie (ELSA) qui interviennent dans les différents services hospitaliers lorsqu’un patient présente un problème de pratique addictive
  • Addictologues ou tabacologues libéraux : ces médecins permettent une prise en charge en médecine de ville et peuvent travailler en liaison avec le autres structures spécialisées (CSAPA, CJC, ELSA…)

Les adresses des structures spécialisées sont disponibles auprès des médecins traitants ou sur les sites internet spécialisés (Addict’Aide, Alcool Info Service, Drogues Info Service, Tabac Info Service).

Pour en savoir plus
Mis à jour le 21/03/2023