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CMIT / MIT

Fiche toxicologique n° 290

Sommaire de la fiche

Édition : Mars 2021

Recommandations

En raison de la toxicité élevée du CMIT/MIT et du MIT pour la santé et l'environnement, des mesures rigoureuses de préven­tion s'imposent lors de leur utilisation.

Le CMIT/MIT et le MIT sont le plus souvent mis sur le marché sous forme de solutions aqueuses ; les recommandations de stoc­kage et d'utilisation devront être adaptées à ces formes commerciales.

Au point de vue technique

Information et formation des travailleurs

  • Instruire le personnel des risques présentés par ces substances, des précautions à observer, des mesures d’hygiène à mettre en place ainsi que des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident.
  • Former les opérateurs à la manipulation des moyens d’extinction (extincteurs, robinet d’incendie armé…).
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : Lavage soigneux des mains (savon et eau) après manipulation et changement de vêtements de travail. Ces vêtements de travail sont fournis gratuitement, nettoyés et remplacés si besoin par l’entreprise. Ceux-ci sont rangés séparément des vêtements de ville. En aucun cas les salariés ne doivent quitter l’établissement avec leurs vêtements et leurs chaussures de travail.
  • Ne pas fumer, vapoter, boire ou manger sur les lieux de travail.

 

Manipulation

  • N’entreposer dans les ateliers que des quantités réduites de ces substance et ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Éviter tout contact de ces composés avec la peau et les yeux. Éviter l’inhalation de vapeurs, poussières, aérosols. Effectuer en système clos toute opération industrielle qui s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration des poussières et vapeurs à leur source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail conformément à la réglementation en vigueur [17].
  • Réduire le nombre de personnes exposées à ces substances pures ou en solutions.
  • Éviter tout rejet atmosphérique de ces composés.
  • Evaluer régulièrement l’exposition des salariés aux vapeurs de CMIT/MIT présentes dans l’air (§ Méthodes de détection et de détermination dans l’air).
  • Au besoin, les espaces dans lesquels la substance est stockée et/ou manipulée doivent faire l’objet d’une signalisation [18].
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu de ces substances ou solutions sans prendre les précautions d’usage [19].
  • Supprimer toute source d’exposition par contamination en procédant à un nettoyage régulier des locaux et postes de travail.

 

Équipements de Protection Individuelle (EPI)

Leur choix dépend des conditions de travail et de l’évaluation des risques professionnels. Une attention particulière sera apportée lors du retrait des équipements afin d’éviter toute contamination involontaire. Ces équipements seront éliminés en tant que déchets dangereux [20 à 23].

  • Appareils de protection respiratoire : Si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type P3 lors de la manipulation de ces substances [24].
  • Gants et lunettes de sécurité : Le point 8 de la FDS « Contrôles de l’exposition / protection individuelle » peut renseigner quant à la nature des matériaux pouvant être utilisés pour la manipulation de ces substances pures ou en solution [25, 26].
  • Vêtements de protection : Quand leur utilisation est nécessaire (en complément du vêtement de travail), leur choix dépend de l’état physique de la substance. Seul le fabricant peut confirmer la protection effective d’un vêtement contre les dangers présentés par la substance. Dans le cas de vêtements réutilisables, il convient de se conformer strictement à la notice du fabricant [27].

 

Stockage

  • Stocker ces substances et leurs solutions aqueuses dans des locaux frais et sous ventilation mécanique permanente. Tenir à l’écart de la chaleur (le stockage est recommandé à une température comprise entre 10 et 25 °C), des surfaces chaudes, de toute source d’inflammation (étincelles, flammes nues, rayons solaires…).
  • Le stockage des solutions s'effectue habituellement dans des récipients avec des revêtements en polyéthylène. Les récipients métalliques sont à éviter. Dans tous les cas, il convient de s’assurer auprès du fournisseur de la substance ou du matériau de stockage de la bonne compatibilité entre le matériau envisagé et la substance stockée.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter conformément à la réglementation. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement.
  • Le sol des locaux sera imperméable et formera une cuvette de rétention afin qu’en cas de déversement, les solutions ne puissent se répandre au dehors.
  • Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.

 

Déchets

  • Le stockage des déchets doit suivre les mêmes règles que le stockage des substances à leur arrivée (§ stockage).
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par ces substances.
  • Conserver les déchets et les produits souillés dans des récipients spécialement prévus à cet effet, clos et étanches. Les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation en vigueur.

 

En cas d’urgence

  • En cas de déversement accidentel de solutions, récupérer le produit en l’épongeant avec un matériau absorbant inerte (diatomite, vermiculite, sable). Laver à grande eau la surface ayant été souillée [28].
  • Si le déversement est important, aérer la zone et évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entrainés et munis d’un équipement de protection approprié.
  • Des appareils de protection respiratoire isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.
  • Prévoir l’installation de fontaines oculaires et de douches de sécurité.
  • Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au site.

Au point de vue médical

Suivi médical

  • Lors des visites initiales et périodiques : rechercher plus particulièrement des atteintes cutanées ou respiratoires chroniques ainsi que des antécédents de réactions allergiques aux isothiazolinones. Il appartiendra au médecin du travail, en fonction des données de l'exa­men clinique et de l'appréciation de l'importance de l'ex­position, de juger de l'opportunité d'effectuer des examens complémentaires (explorations fonctionnelles respiratoires...).

Conduite à tenir en cas d’urgence

  • En cas de projection cutanée ou oculaire, appeler immédiatement un SAMU. Retirer les vêtements souillés et rincer la peau et/ou les yeux immédiatement et abondamment à l’eau courante pendant au moins 15 minutes ; en cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Dans tous les cas, consulter un médecin et/ou ophtalmologiste.
  • En cas d'inhalation de vapeurs ou d'aérosols, appeler immédiatement un SAMU, faire transférer la victime par ambulance médicalisée en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes). Prévenir du risque de survenue d'un œdème pulmonaire lésionnel dans les 48 heures suivant l'exposition, et de l'intérêt de consulter en cas d'apparition de signes respiratoires.
  • En cas d'ingestion, appeler immédiatement un SAMU, faire transférer la victime par ambulance médicalisée en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, ne pas tenter de provoquer des vomissements. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation.
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