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Protoxyde d'azote

Fiche toxicologique n° 267

Sommaire de la fiche

Édition : Octobre 2025

Recommandations

Au point de vue technique

Information et formation des travailleurs

  • Instruire le personnel des risques présentés par la substance, des précautions à observer, des mesures d’hygiène à mettre en place ainsi que des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident.
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : lavage soigneux des mains (savon et eau) après manipulation et changement de vêtements de travail. Ces vêtements de travail sont fournis gratuitement, nettoyés et remplacés si besoin par l’entreprise. Ceux-ci sont rangés séparément des vêtements de ville. En aucun cas les salariés ne doivent quitter l’établissement avec leurs vêtements et leurs chaussures de travail.
  • Ne pas fumer, vapoter, boire ou manger sur les lieux de travail.
  • Lutte contre l'incendie : former les opérateurs à la manipulation des moyens de première intervention (extincteurs, robinets d’incendie armés…).

 

Manipulation

  • Réduire le nombre de contenants (bouteilles notamment) au minimum nécessaire permettant d’assurer le bon fonctionnement du poste de travail.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Éviter l’inhalation involontaire du gaz. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration du gaz à sa source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail conformément à la réglementation en vigueur [62].
  • Réduire le nombre de personnes exposées au protoxyde d'azote.
  • Éviter tout rejet atmosphérique de protoxyde d'azote.
  • Manipuler les contenants avec soin pour prévenir les chocs. Pour la manutention et l’utilisation des bouteilles de gaz sous pression, se conformer strictement aux prescrip­tions du fabricant.
  • Utiliser les bouteilles débout et attachées afin d’éviter leur chute.
  • Le flexible utilisé pour raccorder le contenant doit être adapté au protoxyde d'azote, à la pression et comporter des câbles de retenue correctement fixés. Utiliser des équipements dont les matériaux sont compatibles et résistants au protoxyde d'azote.
  • Fermer le robinet du contenant à chaque arrêt prolongé du poste (un flexible n'est pas conçu pour rester de manière prolongée sous pression).
  • Lors des déplacements de contenants, privilégier un dispositif de transport approprié (type chariot porte-bouteille) muni d’un système d’attache. Le robinet doit être fermé et surmonté de son chapeau de protection s’il existe.
  • Evaluer régulièrement l’exposition des salariés au protoxyde d'azote présent dans l’air Méthodes d’évaluation de l’exposition professionnelle).
  • Prévoir un système d'alarme et un arrêt automa­tique de l'installation dès que la concentration dépasse la valeur limite d'exposition.
  • Au besoin, les espaces dans lesquels la substance est stockée et/ou manipulée doivent faire l’objet d’une signalisation [63].
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du protoxyde d'azote sans prendre les précautions d’usage [64].
  • Ne jamais transvaser du protoxyde d'azote d'un contenant à un autre.

 

Équipements de Protection Individuelle (EPI) 

Leur choix dépend des conditions de travail et de l’évaluation des risques professionnels.

Les EPI ne doivent pas être source d’électricité statique (chaussures antistatiques, vêtements de protection et de travail dissipateurs de charges) [65, 66]. Une attention particulière sera apportée lors du retrait des équipements afin d’éviter toute contamination involontaire. Ces équipements seront éliminés en tant que déchets dangereux [67 à 70].

  • Appareils de protection respiratoire : si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type NOP3 lors de la manipulation de la substance [71].
  • Gants : le matériau préconisé pour un contact prolongé avec le protoxyde d'azote est le caoutchouc butyle. Certains matériaux sont à éviter : les caoutchoucs naturel, néoprène et nitrile [72, 73]. En cas de manipulation de protoxyde d'azote sous forme réfrigérée, des gants de protection adaptés contre le froid sont préconisés.
  • Vêtements de protection : quand leur utilisation est nécessaire (en complément du vêtement de travail), leur choix dépend de l’état physique de la substance. Seul le fabricant du vêtement peut confirmer la protection effective d’un vêtement contre les dangers présentés par la substance. Dans le cas de vêtements réutilisables, il convient de se conformer strictement à la notice du fabricant [74].
  • Lunettes de sécurité : la rubrique 8 « Contrôles de l’exposition / protection individuelle » de la FDS peut renseigner quant à la nature des protections oculaires pouvant être utilisées lors de la manipulation de la substance [75].

 

Stockage

  • Stocker les contenants (bouteilles) de protoxyde d'azote debout et attachés pour éviter tout risque de chute ou de choc, dans des locaux frais et sous ventilation mécanique permanente. Tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes, de toute source d’inflammation (étincelles, flammes nues, rayons solaires…). Il conviendra de s'assurer des conditions spécifiques de stockage du protoxyde d'azote à usage médical ; par exemple, les bouteilles de MEOPA (mélange 50% N2O / 50% O2) ne doivent pas être stockées à une température inférieure à 5°C afin d'éviter une séparation du gaz en 2 phases [76].
  • Le protoxyde d’azote est disponible sous la forme d’un gaz comprimé liquéfié (à une pression de 50 kPa et à une température de 21 °C) ou d’un liquide réfrigéré (à une pression comprise entre 20 et 25 bars et à une température d'environ -20 °C). Il est alors stocké dans des bouteilles ou réservoirs en acier. Dans tous les cas, il convient de s’assurer auprès du fournisseur de la substance ou du matériau de stockage de la bonne compatibilité entre le matériau envisagé et la substance stockée. L'ogive d'une bouteille de protoxyde d'azote est identifée par une couleur spécifique bleue [77].
  • Les contenants vides doivent être identifiés et stockés séparement. Ils doivent être évacués régulièrement par le fournisseur.
  • Fermer soigneusement les récipients et ne pas laisser les flexibles sous pression. Surmonter le robinet de son chapeau de protection s'il existe.
  • Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.
  • Séparer le protoxyde d'azote des produits combustibles ou inflammables. Stocker les contenants à l’écart des autres produits chimiques dangereux, des huiles et des graisses.

 

En cas d’urgence

  • En cas de fuite non enflammée, fermer l’arrivée du gaz ; si la fuite ne peut être stoppée, interdire l’approche pour éviter tout risque d’inflammation (matériel électrique, feu nu…). Dans tous les cas, aérer la zone et évacuer le personnel en évitant la génération de sources d’inflammation.
  • En cas de fuite enflammée, fermer l’arrivée du gaz si l'accès au robinet peut se faire sans risque ; si la fuite ne peut être stoppée, laisser brûler en refroidissant les bouteilles et les installations voisines exposées au feu à l’aide d’eau pulvérisée. Si des bouteilles de protoxyde d'azote sont exposées à un incendie (sans que le protoxyde d'azote ne brûle lui-même), refroidir les contenants à l’aide d’eau pulvérisée depuis une zone protégée. En cas d’échauffement apparent d’une bouteille, ne pas s’en approcher et arroser abondamment la bouteille avec de l’eau pulvérisée depuis une zone protégée.
  • Prévoir des moyens de secours appropriés contre l'incendie, à proximité immédiate du dépôt.
  • Des appareils de protection respiratoire isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.
  • Prévoir l’installation de fontaines oculaires.
  • Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au site.

Au point de vue médical

Lors des visites initiale et périodiques

  • Rechercher particulièrement lors de l'interrogatoire et l'examen clinique, des antécédents de pathologies neurologiques ou hématologiques chroniques, des symptômes évocateurs d'atteintes neurocognitives (asthénie, céphalées, vertiges, faiblesse musculaire, paresthésies, épisodes d’euphorie transitoire, troubles de la mémoire immédiate et de la vigilance, etc.), ou d’anémie.
  • L'examen clinique pourra être complété par la réalisation d'un bilan biologique (NFS) qui servira d’examen de référence.
  • La périodicité des examens médicaux et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires (NFS, tests psychométriques, examens neurologiques, etc.) seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.

 

Fertilité / Femmes enceintes et/ou allaitantes 

  • L’exposition à cette substance des femmes enceintes ou allaitantes est réglementairement interdite.
  • Des difficultés de conception chez l’homme et/ou la femme seront systématiquement recherchées à l’interrogatoire. Si de telles difficultés existent, le rôle de l’exposition professionnelle doit être évalué. Si nécessaire, une orientation vers une consultation spécialisée sera proposée en fournissant toutes les données disponibles sur l’exposition et les produits. Si malgré tout, une exposition durant la grossesse se produisait, informer la personne qui prend en charge le suivi de cette grossesse, en lui fournissant toutes les données concernant les conditions d’exposition ainsi que les données toxicologiques. 
  • Informer les salariées exposées des dangers de cette substance pour la fertilité et la grossesse et de l’importance du respect des mesures de prévention. 
  • Rappeler aux femmes en âge de procréer l’intérêt de déclarer le plus tôt possible leur grossesse à l’employeur, et d’avertir le médecin du travail.

 

Surveillance post-exposition et post-professionnelle

  • En l’absence de recommandations de bonne pratique concernant la surveillance post-exposition ou post-professionnelle des travailleurs ayant été exposés à cette substance, le médecin considèrera le profil toxicologique de la substance, en particulier sa toxicité potentielle pour la reproduction, les scénarios d’exposition, l’état de santé et l’âge des travailleurs concernés.

 

Conduite à tenir en cas d’urgence 

  • En cas d’inhalation massive, appeler rapidement un centre antipoison. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, sans notion de traumatisme, et respire, la placer en position latérale de sécurité. Si notion de traumatisme, la laisser sur le dos. Si elle ne respire pas, mettre en œuvre les manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. En cas de symptômes consulter un médecin.
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