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N,N-Diméthylacétamide

Fiche toxicologique n° 261

Sommaire de la fiche

Édition : 2006

Recommandations

En raison de la toxicité du N,N-diméthylacétamide, sub­stance classée «toxique pour la reproduction catégorie 2, R 61» (développement), des mesures particulières de sécurité s'imposent conformément aux textes réglemen­taires. Ces dispositions ne seront pas détaillées dans ce document. Seules les recommandations essentielles sont rappelées ici.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le N,N-diméthylacétamide dans des locaux frais et bien ventilés, à l'abri de l'humidité et des rayonne­ments solaires et à l'écart des produits oxydants.
    Le sol des locaux sera incombustible, imperméable et for­mera cuvette de rétention, afin qu'en cas de déversement accidentel, le liquide ne puisse se répandre au-dehors.
  • Fermer hermétiquement les récipients et les étiqueter correctement. Reproduire l'étiquetage en cas de fraction­nement des emballages.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé le N,N-diméthylacétamide. En outre :

  • Instruire le personnel des dangers présentés par le pro­duit, des moyens de prévention et des précautions élé­mentaires d'hygiène individuelle à respecter, des mesures à prendre en cas d'accident. Une information spécifique devra être organisée en liaison avec le médecin du travail pour les femmes en âge de procréer.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités de produits relativement faibles et de toute manière ne dépassant pas celles nécessaires au travail d'une journée.
  • Éviter l'inhalation de vapeurs. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s'y prête. Prévoir une aspi­ration des vapeurs à leur source d'émission ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certains travaux de courte durée, à caractère exceptionnel ou pour des interventions d'urgence.
  • Contrôler régulièrement la teneur de l'atmosphère en N,N-diméthylacétamide. Faire réaliser un contrôle tech­nique au moins une fois par an par un organisme agréé afin de vérifier le respect des valeurs limites contraignan­tes réglementaires.
  • Éviter le contact du produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail, gants imperméables (par exemple en caoutchouc butyle ; éviter le caoutchouc naturel, le polychloroprène, le caoutchouc nitrile, le polyéthylène ou le polychlorure de vinyle [24]) et lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers. Obser­ver une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : lavage soigneux des mains après manipulation, passage à la douche et changement de vêtements après le travail, rangement séparé des vêtements de ville et des vête­ments de travail. L'employeur assurera l'entretien et le lavage fréquent des vêtements de travail qui devront res­ter dans l'entreprise.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du N,N-diméthylacétamide sans prendre les précautions d'usage[25].
  • En cas de fuite ou de déversement accidentel, récupérer immédiatement le produit après l'avoir recouvert de matériau absorbant inerte. Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée.
    Si le déversement est important, supprimer toute source potentielle d'ignition, aérer la zone, évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés munis d'un équipement de protection approprié.
  • Ne pas rejeter à l'égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le N,N-diméthylacétamide.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions auto­risées par la réglementation (incinération par exemple).

Au point de vue médical

À l’embauchage et aux examens périodiques

  • À l'embauchage, pratiquer un interrogatoire et un exa­men clinique soigneux qui pourront être complétés par un bilan de la fonction hépatique. Informer les femmes en âge de procréer du danger du DMAC pour la reproduction, de la nécessité d'avertir le médecin du travail dès le début de leur grossesse et leur rappeler l'importance du respect des mesures de prévention. Les femmes enceintes ou allai­tant ne peuvent pas être affectées à des postes de travail les exposant au N,N-diméthylacétamide.
  • Éviter d'exposer les personnes atteintes d'une derma­tose étendue, d'éthylisme, de troubles neuro-psychia­triques ou d'une atteinte hépatique chroniques.
  • Après l'admission au poste, la fréquence des examens médicaux systématiques sera déterminée par le médecin du travail en fonction de l'importance de l'exposition. À chaque visite, répéter les examens cliniques et para-cli­niques de l'embauchage.

En cas d'accident

  • En cas de contact cutané, laver la peau à grande eau, immédiatement et pendant 15 min au moins et retirer les vêtements même faiblement souillés. Consulter un méde­cin s'il apparaît des lésions cutanées.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l'eau pendant 15 min au moins, paupiè­res bien écartées. Consulter un ophtalmologiste s'il appa­raît une douleur ou une hyperémie.
  • En cas d'ingestion, rincer la bouche avec de l'eau si le sujet est parfaitement conscient ; ne pas faire vomir.
  • En cas d'inhalation, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour les intervenants. Si nécessaire, commencer une décontami­nation cutanée et oculaire.
  • Dans les deux derniers cas, si la victime est incons­ciente, la placer en position latérale de sécurité ; en cas d'arrêt respiratoire, commencer les manœuvres de res­piration assistée. Quels que soient la dose ingérée et l'état de la victime, transférer immédiatement en milieu hospi­talier pour une surveillance biologique (en particulier hépatique) et un traitement symptomatique.
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