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Acrylate d'éthyle

Fiche toxicologique n° 185

Sommaire de la fiche

Édition : Janvier 2018

Recommandations

En raison notamment de ses propriétés irritantes et sensi­bilisantes et du fait de sa grande inflammabilité, des mesures rigoureuses de prévention et de protection s’im­posent lors du stockage et de la manipulation de l’acrylate d’éthyle.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker l’acrylate d’éthyle dans des locaux frais et bien ventilés, à l’abri de la chaleur et de toute source d’ignition (flammes, étincelles...) et à l’écart des produits incompa­tibles (oxydants, peroxydes, bases fortes...).
    Le sol des locaux sera imperméable et formera cuvette de rétention afin qu’en cas de déversement accidentel le liquide ne puisse se répandre au-dehors.
  • La température de stockage doit être conforme aux recommandations du fabricant. Stabilisé, l’acrylate d’éthyle peut être stocké plusieurs jours à une tempéra­ture inférieure à 21 °C. Il est néanmoins nécessaire de contrôler régulièrement la concentration de l’inhibiteur de polymérisation. Non stabilisé, le produit pur doit être maintenu en dessous de 10 °C dans un réservoir équipé d’une installation de réfrigération et doit être utilisé très rapidement.
  • Afin d’éviter tout risque de polymérisation, l’acrylate d’éthyle doit être conservé à l’abri de la lumière et ne doit jamais être stocké sous atmosphère inerte, car une cer­taine quantité d’oxygène dissout est indispensable à la réaction d’inhibition.
  • Mettre le matériel électrique en conformité avec la réglementation en vigueur.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter correctement.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé l’acrylate d’éthyle. En outre :

  • Instruire le personnel des risques présentés par le pro­duit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d’accident. Les procédures spéciales en cas d’ur­gence feront l’objet d’exercices d’entraînement.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités de produit relativement faibles et de toute manière ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Prévenir toute inhalation de vapeurs. Effectuer en appa­reil clos toute opération industrielle qui s’y prête. Prévoir une aspiration des vapeurs à leur source d’émission ainsi qu’une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire. Leur choix dépend des conditions de travail ; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type A lors de la manipulation de l’acrylate d’éthyle. Pour les inter­ventions d’urgence, le port d’un appareil respiratoire auto­nome isolant est nécessaire.
  • Contrôler fréquemment et régulièrement la présence d'acrylate d'éthyle dans l'air des lieux de travail (voir le chapitre 'Méthodes de détection et de détermination dans l'air).
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail (combinai­son, bottes), gants imperméables (de type caoutchouc butyle, alcool polyvinylique, Barrier®- PE/PA/PE ; certains matériaux ne sont pas recommandés (caouchoucs nature, nitrile, néoprène, polychlorure de vinyle, Viton®[12, 13]) et lunettes de sécurité ou masque de protection. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers. Obser­ver une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : passage à la douche, lavage soigneux des mains après manipulation et changement de vêtements après le tra­vail, rangement séparé des vêtements de ville et des vête­ments de travail. L’employeur assurera l’entretien et le lavage fréquent des vêtements de travail qui devront rester dans l’entreprise.
  • Prévoir l’installation de douches de sécurité et de fon­taines oculaires.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu de l’acrylate d’éthyle sans prendre les précautions d’usage [14].
  • Ne pas rejeter l’acrylate d’éthyle à l’égout ou dans le milieu naturel.
  • En cas de déversement accidentel, récupérer immédia­tement le produit après l’avoir recouvert d’un matériau absorbant inerte (sable, vermiculite...). Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée.
    Si le déversement est important, supprimer toute source potentielle d’ignition, aérer la zone, évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés munis d’un équipement de protection approprié.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions auto­risées par la réglementation (incinération contrôlée, par exemple).

Au point de vue médical

Suivi médical

  • Eviter d’exposer à des postes comportant un risque d'exposition importante et répétée les sujets atteints d'affections cutanées ou respiratoires chroniques.
  • Lors des visites initiales et périodiques :
    • Examen clinique : Rechercher particulièrement des atteintes cutanées ou respiratoires.
    • Examens complémentaires : L’examen clinique initial peut être complété par des épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) qui serviront d’examens de référence. La fréquence des examens médicaux et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires périodiques (EFR,…) seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
  • Autres : Déconseiller le port de lentilles de contact souples hydrophiles lors de travaux pouvant potentiellement exposer à des vapeurs ou aérosols de cette substance

 

Conduites à tenir en cas d’urgence

  • En cas de contact cutané : Appeler rapidement un centre anti poison. Retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes. Si une irritation apparaît ou si la contamination est étendue ou prolongée, consulter un médecin.
  • En cas de projection oculaire : Rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes, paupières bien écartées. En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Si une irritation oculaire apparait, consulter un ophtalmologiste et le cas échéant lui signaler le port de lentilles.
  • En cas d’inhalation : Appeler rapidement un centre anti poison. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes). En cas de symptômes, consulter rapidement un médecin.
  • En cas d’ngestion : Appeler rapidement un centre anti poison. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, ne pas tenter de provoquer des vomissements. En cas de symptômes, consulter un médecin.
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