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Isocyanate de méthyle

Fiche toxicologique n° 162

Sommaire de la fiche

Édition : 2014

Recommandations

En raison de sa grande inflammabilité et de sa toxicité importante, des mesures strictes de prévention et de pro­tection s'imposent lors du stockage et de la manipulation de l'isocyanate de méthyle.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker l'isocyanate de méthyle dans des locaux frais et bien ventilés, à l'abri de toute source d'ignition ou de chaleur (flammes, étincelles, rayonnements solaires...), de l'humidité et à l'écart des produits incompatibles (oxy­dants, acides, bases, amines...).
  • Le sol des locaux sera incombustible, imperméable et for­mera cuvette de rétention, afin qu'en cas de déversement accidentel, le liquide ne puisse se répandre au dehors.
  • Maintenir les récipients soigneusement fermés et éti­quetés correctement. Toutes les précautions seront prises pour éviter l'entrée d'humidité pendant le chargement, le stockage ou le déchargement du produit.
  • Interdire de fumer.
  • Prendre toute disposition pour éviter l'accumulation d'électricité statique.
  • Prévoir des appareils de protection respiratoire isolants autonomes à proximité des locaux pour les interventions d'urgence.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé l'isocyanate de méthyle. En outre :

  • Instruire le personnel des risques présentés par le pro­duit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d'accident.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités de produit relativement faibles et de toute manière ne dépassant pas celles nécessaires au travail à réaliser.
  • Prévenir toute inhalation de vapeurs. Effectuer obliga­toirement en appareil clos toute opération industrielle dans laquelle est utilisé l'isocyanate de méthyle. En cas d'impossibilité, prévoir une aspiration des émissions à leur source ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respira­toire. Leur choix dépend des conditions de travail ; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d'un filtre de type BP3 lors de la manipulation de la substance. Pour les interventions d'urgence, le port d'un appareil res­piratoire isolant autonome est nécessaire.
  • L'emploi d'air ou d'oxygène comprimé sera interdit pour effectuer le transvasement ou la circulation du produit.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail (combinai­sons imperméables, bottes), gants imperméables (de type alcool polyvinylique ou Silver Shield/4H® (PE/EVAL/PE)[50]) et lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Prévoir l'installation de douches et de fontaines ocu­laires à proximité des postes de travail.
  • Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers.
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : lavage soigneux des mains après manipulation et changement de vêtements après le travail, rangement séparé des vêtements de ville et des vêtements de travail. L'employeur assurera l'entretien et le lavage des vête­ments de travail qui devront rester dans l'entreprise.
  • Contrôler régulièrement la teneur de l'atmosphère en isocyanate de méthyle.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu de l'isocyanate de méthyle sans prendre les précautions d'usage [54].
  • Ne pas rejeter à l'égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par l'isocyanate de méthyle.
  • En cas de déversement accidentel, récupérer immé­diatement le produit après l'avoir recouvert de matériau absorbant non combustible (sable, terre de diatomée, ver­miculite) et laver la surface ayant été contaminée à l'eau. Si le déversement d'isocyanate de méthyle est important, aérer la zone et faire évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés munis d'un équi­pement de protection approprié.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions auto­risées par la réglementation.

Au point de vue médical

  • On évitera d'affecter à des postes comportant un risque de surexposition à l'isocyanate de méthyle les sujets atteints de pathologies respiratoires ou oculaires évolutives et ceux ayant déjà présenté une allergie au produit ou à tout autre isocyanate ainsi que les femmes enceintes, compte tenu des risques potentiels pour le fœtus. Des difficultés de conception seront systémati­quement recherchées à l'interrogatoire. À l'embauchage, l'examen clinique peut être complété par une radiogra­phie pulmonaire et des épreuves fonctionnelles respira­toires qui serviront d'examens de référence.
  • La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d'effectuer des examens complémen­taires seront déterminées par le médecin du travail en fonction de l'importance de l'exposition. On recherchera plus particulièrement des signes d'irritation broncho­pulmonaire, des voies aériennes supérieures, des yeux et de la peau. Les examens complémentaires d'embauchage pourront également être répétés à intervalles réguliers.
  • Lors d'accidents aigus, demander dans tous les cas l'avis d'un médecin ou du centre antipoison régional.
  • En cas de projection cutanée, retirer immédiatement les vêtements souillés et laver la peau à grande eau pen­dant 15 minutes. Ne réutiliser les vêtements qu'après les avoir décontaminés. Si des lésions cutanées apparaissent ou si la contamination est étendue ou prolongée, consul­ter un médecin.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l'eau tiède pendant 15 minutes puis consulter un ophtalmologiste.
  • En cas d'inhalation de vapeurs ou d'aérosols, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précau­tions nécessaires pour les sauveteurs. Mettre en œuvre, s'il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Dans tous les cas, faire transférer la victime à l'hôpital en ambulance médicalisée pour bilan clinique et radiologique, surveil­lance et traitement symptomatique, si nécessaire. En l'ab­sence de symptôme, prévenir du risque de survenue d'un œdème pulmonaire lésionnel dans les 48 heures suivant l'exposition et de la nécessité de consulter en cas d'appa­rition de symptômes respiratoires.
  • En cas d'ingestion, faire rincer la bouche avec de l'eau ; ne pas tenter de provoquer des vomissements. Faire transférer en milieu hospitalier.
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