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Phtalate de bis(2-éthylhexyle)

Fiche toxicologique n° 161

Sommaire de la fiche

Édition : 2004

Recommandations

En raison de la toxicité du DEHP, des mesures très sévères de protection collective, ou à défaut individuelle, s'imposent lors de la manipulation de cette substance ainsi que des produits ou des matières plastiques qui en contiennent et ceci d'autant plus quand ils sont utilisés à chaud. Chaque fois que l'usage et le procédé le permettent, il est recom­mandé d'utiliser un autre produit moins dan­gereux, après une étude comparative appro­fondie des risques encourus : le remplace­ment du DEHP dans le PVC par d'autres phtalates de plus haut poids moléculaire (DINP - phtalate de diisononyle -, DIDP - phtalate de diisodécyle -) ou par des plasti­fiants appartenant à d'autres familles chi­miques (adipate de di-2-éthylhexyle, phos­phate d'alkyle, trimellitate de trialkyle ou polyesters polymérisés) est d'ores et déjà envisagé.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le DEHP dans des locaux frais et bien ventilés, à l'abri des rayonnements solaires et de toute source de chaleur ou d'ignition (flammes, étincelles,...) et à l'écart des bases et acides forts ainsi que des pro­duits oxydants.
  • Le sol des locaux sera incombustible, imper­méable et formera cuvette de rétention, afin qu'en cas de déversement accidentel le liquide ne puisse se répandre au-dehors.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter correctement. Reproduire l'étique­tage en cas de fractionnement des embal­lages.
  • Prendre toutes dispositions pour éviter l'accumulation d'électricité statique.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stoc­kage sont applicables aux ateliers où est uti­lisé le DEHP. En outre :

  • Instruire le personnel des dangers présen­tés par le DEHP, des moyens de prévention et des précautions élémentaires d'hygiène indivi­duelle à respecter. Une information spécifique devra être organisée en liaison avec le méde­cin du travail pour les femmes en âge de pro­créer.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités de produit relativement faibles et de toute manière ne dépassant pas celles nécessaires au travail d'une journée.
  • Prévenir toute inhalation d'aérosols. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s'y prête. Prévoir une aspira­tion des vapeurs à leur source d'émission ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respira­toire pour certains travaux de courte durée, à caractère exceptionnel ou pour des interven­tions d'urgence.
  • Contrôler régulièrement la teneur de l'atmo­sphère en DEHP.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail, masques, gants imper­méables (par exemple en Viton®, caoutchouc butyle ; certaines matières telles que le PVC sont à éviter [15]) et lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et net­toyés après chaque usage.
  • Ne pas fumer, boire ou manger dans les ate­liers. Observer une hygiène corporelle et ves­timentaire très stricte : passage à la douche, lavage soigneux des mains après manipula­tion et changement de vêtements après le tra­vail, rangement séparé des vêtements de ville et des vêtements de travail. L'employeur assu­rera l'entretien et le lavage fréquent des vête­ments de travail qui devront rester dans l'en­treprise.
  • Prévoir des douches et fontaines oculaires.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du DEHP sans prendre les pré­cautions d'usage [16].
  • Ne pas rejeter à l'égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le DEHP
  • En cas de fuite ou de déversement acciden­tel, récupérer immédiatement le produit après l'avoir recouvert de matériau absorbant inerte (sable, vermiculite...). Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée.
    Si le déversement est important, supprimer toute source potentielle d'ignition, aérer la zone, évacuer le personnel en ne faisant inter­venir que des opérateurs entraînés munis d'un équipement de protection approprié.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions autorisées par la régle­mentation (incinération contrôlée, par exemple).

Au point de vue médical

  • A l'embauchage, éviter d'exposer les per­sonnes atteintes d'affections hépatiques ou neurologiques chroniques. Il appartiendra au médecin du travail de juger de l'opportunité d'examens complémentaires pour étudier ces fonctions.
    Il avertira les femmes en âge de procréer du danger du DEHP pour la reproduction, leur rappellera l'importance du respect des mesures de prévention et les informera de la nécessité de l'avertir dès le début de leur gros­sesse.
    Les femmes enceintes et les femmes allai­tantes ne peuvent être affectées ou mainte­nues à des postes de travail les exposant à du DEHP, au vu de la réglementation (art. R. 231.­56-12 du Code du travail).
  • Au cours des visites périodiques, recher­cher des signes cliniques d'atteinte du sys­tème nerveux. Sauf si le médecin le juge nécessaire, il n'apparaît pas impératif, dans l'état actuel des connaissances, de pratiquer des examens complémentaires systéma­tiques.
  • Lors d'accidents aigus, demander dans tous les cas l'avis d'un médecin ou du centre antipoi­son régional ou des services de secours médi­calisés d'urgence.
  • En cas de contact cutané, laver la peau à grande eau, immédiatement et pendant 15 minutes au moins ; retirer en même temps les vêtements souillés ou suspectés de l'être, qui ne seront réutilisés qu'après avoir été déconta­minés. Consulter un médecin s'il apparaît des lésions cutanées ou si la contamination est étendue ou prolongée.
  • En cas de projection oculaire, laver immé­diatement et abondamment à grande eau pen­dant 15 minutes au moins, paupières bien écartées. S'il apparaît une douleur, une rougeur ou une gêne visuelle, consulter un ophtalmolo­giste.
  • En cas d'ingestion, si le sujet est parfaitement conscient, tenter de faire vomir. Rincer la bouche avec de l'eau. Selon la quantité ingé­rée, faire hospitaliser la victime.
  • En cas d'inhalation massive, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour les intervenants. Si nécessaire, commencer une décontamina­tion cutanée et oculaire. Maintenir la victime au repos, lui administrer de l'oxygène si besoin et faire hospitaliser.
  • Dans ces deux derniers cas, si elle est inconsciente, maintenir la victime au repos et en position latérale de sécurité. Mettre en œuvre, s'il y a lieu, une assistance respiratoire et transférer dès que possible en milieu hospi­talier à l'aide des organismes de secours d'ur­gence.
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