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Acétate de 2-butoxyéthyle

Fiche toxicologique n° 126

Sommaire de la fiche

Édition : Mars 2018

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme

    La toxicocinétique de l'EGBEA est considérée comme similaire à celle du 2-butoxyéthanol (EGBE, FT n°76), à savoir une absorption par les voies digestives, cutanées et respiratoires.

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Etant donné le risque de passage percutané de l’acétate de 2-butoxyéthanol et sa faible volatilité, la mise en place d’une surveillance biologique est justifiée.

    Le dosage de l'acide 2-butoxyacétique urinaire en fin de poste et fin de semaine de travail est le reflet de l'exposition des deux derniers jours à l’EGBEA. Ce paramètre, responsable des effets toxiques, est sensible et spécifique. La corrélation entre la concentration urinaire d’acide 2-butoxyacétique et l'intensité de l'exposition à l’acétate de 2-butoxyéthanol est bonne sauf en cas de pénétration cutanée du produit.

    Les dosages du 2-butoxyéthanol et de l'acide 2-butoxyacétique sanguins en fin de poste de travail ainsi que du 2-butoxyéthanol dans l'air expiré immédiatement en fin de poste ont été proposés mais peu de données sont disponibles pour ces paramètres.

    Des valeurs biologiques d’interprétation en population professionnellement exposée ont été établies pour l'acide 2-butoxyacétique urinaire (Voir § Recommandations médicales).

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë

    L’acétate de butoxyéthyle est nocif par voies orale, inhalatoire et cutanée ; l’effet majeur est une hématotoxicité.

    La DL50 par voie orale est > 2000 mg/kg chez le rat et la souris ; par voie cutanée, elle est approximativement de 1500 mg/kg chez le lapin et 4700 mg/kg chez le cobaye. Une exposition de différentes espèces (chat, cobaye, rat, souris), par inhalation, à une atmosphère saturée d’EGBEA (env. 460 ppm) à 20 °C n’est pas létale.

    À des doses sublétales, l’acétate de 2-butoxyéthyle induit une hémolyse chez plusieurs espèces animales ; la souris, le rat, le lapin, le hamster, le babouin sont des espèces très sensibles à cet effet toxique alors que l’effet hémolysant est faible chez le chat, le chien, le cobaye, le porc et l’homme. L’hémolyse induite a été observée quelle que soit la voie d’administration ; elle baisse progressivement mais persiste plus d’une semaine; elle est précédée par une sphérocytose, ce qui se traduit par une augmentation du volume globulaire moyen (VGM), et est associée à une déformation des hématies et à leur fragmentation pro­duisant des cellules fantômes, vidées de leur contenu. À l’autopsie, on observe des reins hypertrophiés et hémor­ragiques, ainsi qu’une vessie hémorragique ; l’étude histo­logique révèle une néphrose tubulaire interstitielle aiguë, nécrosante, hémorragique et non lithiasique, de sévérité croissante avec la dose, accompagnée de lésions gloméru­laires occasionnelles. Chez le rat, les animaux les plus âgés sont les plus sensibles à l’effet hémolysant.

    L’exposition répétée des animaux diminue leur sensibilité aux effets hémolysants, probablement parce que les hématies les plus âgées sont les plus sensibles et qu’elles sont détruites dès les premières expositions, laissant la place à des cellules plus jeunes et plus résistantes.

    L’hématotoxicité de l’EGBEA, semblable à celle induite par l’EGBE, serait due au métabolite terminal acide butoxyacétique. La sensibilité des sujets âgés est augmentée du fait qu’ils éliminent moins bien ce métabolite.

    Irritation - Sensibilisation

    Les tests pratiqués in vitro ou in vivo (chez le lapin) mon­trent que l’EGBEA est peu ou pas irritant pour la peau, abrasée ou non, avec et sans occlusion, ou pour l’œil. Il n’est pas sensibilisant pour la peau du cobaye (test de Buehler négatif).

    Toxicité subchronique, chronique

    Les données sur une exposition répétée à l’acétate de 2-butoxyéthyle sont limitées ; l’effet majeur est une héma­totoxicité.

    Par voie orale (188 mg/kg/j, 5 j/sem. pendant 5 semaines), des signes d’hématotoxicité sont observés dans deux espèces (lapin, légère baisse de l’hématocrite à la fin de l’exposition ; chat, baisse du nombre de globules rouges et du taux d’hémoglobine (30-50 %), réversible en 2 à 3 semaines).

    Par inhalation, l’hématotoxicité est nette chez le rat et le lapin (340 ppm, 6 h/j, 5 j/sem. pendant 4 semaines) ; elle s’accompagne de létalité, apathie, hyperpnée et lésions rénales. Les femelles sont plus sensibles que les mâles. L’exposition à 100 ppm, 4 h/j, 5 j/sem. pendant 10 mois n’a pas d’effet sur les paramètres hématologiques ; il n’y a pas d’effet rénal ou testiculaire significatif. Les lésions histolo­giques rénales sont très discrètes : quelques aires de néphrite tubulaire avec fibrose inflammatoire.

    Chez le chat, les effets sont moindres (salivation et nau­sées, hyperpnée, baisse du taux d’hémoglobine réversible après 9 jours, pas d’hémoglobinurie) ; ils sont nuls chez la souris et le cobaye.

    Effets génotoxiques

    Il n’y a pas de test disponible pour l’EGBEA.

    Les résultats obtenus avec l’EGBE indiquent une génotoxi­cité douteuse in vitro, et négative in vivo.

    Effets cancérogènes

    Deux études de cancérogenèse avec cette substance montrent une aug­mentation des hémangiosarcomes chez la souris mâle et des tumeurs du pré-estomac chez la souris femelle ; aucun effet n’est observé chez le rat.

    Effets sur la reproduction [18]

    L’EGBE n’est embryo- et/ou foetotoxique qu’à des doses toxiques pour les mères.

    Fertilité

    Lors d’expositions à l’EGBEA par inhalation, aiguës (400 ppm) ou prolongées (100 ppm, 10 mois), aucune lésion n’a été observée dans les testicules ou les ovaires du rat ou du lapin. Il en est de même pour une exposition orale chez le rat (188 mg/kg/j pendant 1 mois) ou cutanée chez le lapin (≤ 10 000 mg/kg pendant 24 h). L’EGBE, quant à lui, ne pro­voque des effets testiculaires qu’à forte dose et en asso­ciation avec une toxicité systémique importante.

    Développement

    Les effets sur le développement de l’acétate de 2-butoxyéthyle n’ont pas été testés.

  • Toxicité sur l’Homme

    Il n’existe pratiquement pas d’élément permettant de juger de la toxicité de l’acétate de 2-butoxyéthyle (EGBEA). Du fait de son métabolisme rapide en 2-butoxyéthanol (EGBE), on considère que les effets sur l’homme des deux substances sont identiques (voir Fiche toxicologique n° 76 [12]). L’intoxication aiguë peut provoquer des troubles neurolo­giques et métaboliques, notamment une acidose ainsi qu’une hémolyse. L’EGBEA doit être considéré comme non sensibilisant, il est légèrement irritant pour la peau et les muqueuses.

    Toxicité aiguë

    Il n’existe pas de donnée spécifique concernant l’EGBEA.

    Toxicité chronique

    Des travailleurs exposés par voies inhalatoire et cutanée à des solvants de nettoyage, dont l’un était de l’acétate de 2-butoxyéthyle, se plaignaient de céphalées, nausées, somnolence, problèmes sinusiens (non spécifiés) et sen­sations de brûlure thoracique. Les équipements de pro­tection cutanée et respiratoire n’étaient pas portés de façon régulière [3].

    Il n’existe pas d’autre donnée spécifique concernant la toxicité chronique de cette substance ainsi que d’éven­tuels effets cancérogènes, mutagènes ou de toxicité pour la reproduction. On se reportera à la fiche toxicologique sur l’EGBE [12].

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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