Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. Publications et outils
  3. Bases de données
  4. Eficatt
  5. Fièvres Hémorragiques Virales (rubrique sélectionnée)

Fièvres Hémorragiques Virales

Virus des Fièvres Hémorragiques Virales (hors Ebola, Hantavirus et virus de la dengue qui sont traitées dans des fiches EFICATT spécifiques).

Sommaire de la fiche

Édition : février 2018

Pathologie [R1] Guide de lecture

  • Nom de la maladie

    Fièvres Hémorragiques Virales (FHV).

Transmission

Mode de transmission

Les FHV dues à des arbovirus se transmettent par piqûre de moustiques ou morsure de tiques. Certaines d'entre elles (fièvre de la vallée du Rift et de Crimée-Congo) peuvent de surcroît se transmettre par contacts directs avec des fluides ou tissus infectés issus d'animaux ou de personnes malades.

Pour les FHV sans vecteur, la transmission se fait par contact avec des animaux réservoirs (rongeurs, chauve-souris). Les animaux transmettent le virus par l'intermédiaire de leurs excrétas (urines, excréments) et l'homme se contamine par contact direct ou en inhalant des poussières ou aérosols souillés. Des transmissions sont également possibles par contact avec le sang ou les liquides biologiques lors de manipulation de carcasses d'animaux ou de leurs produits d'avortement.

Pour les Filovirus, Arenavirus et Bunyavirus : une transmission interhumaine est possible par le contact avec le sang ou les liquides biologiques. Il n'y a aucun cas humain prouvé d’infection par transmission aérienne mais la transmission par projection de gouttelettes reste possible. Le strict respect des mesures de prévention (isolement des patients, utilisation d'équipement personnel de protection et précautions standards) prévient efficacement la transmission secondaire en milieu de soins.

Période de contagiosité

La virémie est contemporaine de la fièvre. Pas de contagiosité démontrée pendant la phase d’incubation. Le portage du virus peut se faire chez le convalescent pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois après la guérison, notamment dans les urines et les sécrétions génitales pour certains de ces virus.

La maladie

Incubation

Variable. Globalement de l’ordre de 2 à 21 jours.

Tableau 2 : Caractéristiques cliniques des principaux agents des FHV.

Virus Incubation (jours) Létalité Traitement
Fièvre jaune 3 - 6 20 % des formes symptomatiques évoluent vers une forme hémorragique grave avec létalité = 50 % Symptomatique seulement
Maladie de la forêt de Kyasanur 6 - 8 5 - 10 % Symptomatique seulement
Fièvre de la vallée du Rift 3 - 12

1 % des cas

Séquelles ophtalmologiques dans 1-10 % des cas
Efficacité discutée de Ribavirine iv (Virazole®)
Crimée-Congo 1 - 3 jours après morsure de tique
5 - 6 jours après AES

Max 12 jours

Létalité variable de 2 % à 50 %

Moyenne = 30 %

Efficacité discutée de Ribavirine iv (Virazole®)
Lassa 6 - 21 Maladie asymptomatique dans 80 % des cas, sévère dans 20 % avec létalité de 50-60 % lors d'épidémies. Efficacité partielle de la Ribavirine iv (Virazole®)
Machupo 7 - 16

5-30 %

Efficacité discutée de la Ribavirine (Virazole®) ou Immunoglobuline (IG) (plasma de convalescents)
Junin 7 - 16 5-30 % Ribavirine (Virazole®) ou IG
Guanarito 7 - 14 30 % Ribavirine (Virazole®) possible
Sabia 7 - 14 Trois cas décrits au total, 2 décès Ribavirine (Virazole®)
Marburg 5 - 10 25 %-35 % Symptomatique seulement

 

Clinique

Très variable. Ces virus provoquent toujours de la fièvre, mais pas systématiquement des hémorragies.
Au stade initial, une FHV ressemble à un syndrome grippal.
Dans sa forme classique, la FHV associe fièvre élevée, myalgies, malaise, fatigue, maux de gorge, vomissements, diarrhée… Tous ces symptômes sont liés à l’apparition de la virémie. Ils peuvent mimer un paludisme qu’il faudra exclure en priorité, sachant qu’une co-infection est possible.
Dans les phases tardives, on note l’apparition des manifestations hémorragiques (cutanées, muqueuses, digestives, etc.). Des complications cardio-vasculaires, neurologiques et rénales peuvent survenir. Les décès sont liés à l'augmentation de la perméabilité vasculaire (choc hypotensif et hypovolémique), à la déshydratation ou à la défaillance multi viscérale.

Diagnostic

Souvent difficile, à réaliser dans un laboratoire spécialisé (à voir avec le CNR des fièvres hémorragiques et des arbovirus qu’il faut prévenir préalablement).

Traitement

Ribavirine dans certains cas (cf. tableau 2)
Des tentatives de sérothérapie ont été faites lors d'épidémies en Afrique sub-saharienne sans efficacité prouvée. Les études expérimentales portant sur l'utilisation de sérums hyperimmuns qui ont été effectués sur des animaux de laboratoire n'ont mis en évidence aucune protection contre la maladie.

Populations à risque particulier

Terrain à risque accru d'acquisition

Pas de notion de susceptibilité accrue chez certains.

Terrain à risque accru de forme grave

Maladie thymique, thymectomie, splénectomie ; immunodépression, traitement immunosupresseur.

Cas particulier de la grossesse

Fausses couches spontanées décrites pour des cas de FHV chez des femmes enceintes, mortalité très élevée pour la mère.

Immunité et prévention vaccinale

Immunité naturelle

Oui, mais on en ignore la durée et elle dépend du virus considéré.

Prévention vaccinale
Vaccin disponible, consultez le Liste des maladies à DO.
Descriptif du vaccin

Le seul vaccin homologué cible la fièvre jaune.
Cependant, un vaccin à virus inactivé contre la fièvre de la Vallée du Rift (FVR) à usage humain a été mis au point. Ce dernier n'est ni homologué ni commercialisé mais a été utilisé de façon expérimentale pour protéger les vétérinaires et les personnels de laboratoire courant un risque élevé d'exposition à la FVR. Un vaccin contre le virus Junin (basé sur une souche atténuée du virus) existe et est utilisé en Argentine.
Des vaccins sont en cours d'études pour d'autres FHV, telles que FHCC et fièvre de Lassa.

Immunité vaccinale

Pour le vaccin contre la fièvre jaune, l'OMS considère depuis 2013 que la protection est définitive chez l'adulte en bonne santé après une seule injection.

Liens utiles