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Brucellose

Brucella

Sommaire de la fiche

Édition : juin 2023

Données épidémiologiques Guide de lecture

Population générale

3, 4

Monde :

Répandue dans le monde entier, 500 000 nouveaux cas par an dans le monde d'après l'OMS.
- Incidence élevée en Afrique du Nord et Afrique Sub-saharienne, au Moyen Orient, dans les Amériques et en Asie. Quelques foyers persistants dans certains pays méditerranéens de l’UE mais leur situation est en amélioration.
- Pays enzootiques : jusqu’à 200 cas/100 000 habitants par an au Moyen Orient ;

France :
Chez l'animal :

  • Brucellose des ruminants : la France est officiellement indemne depuis 2005 pour les bovins et depuis 2020 pour les ovins et les caprins. Régression majeure depuis les années 1970 (35 % des troupeaux étaient contaminés) grâce aux mesures de prophylaxie vétérinaire. En 2012, foyer de brucellose (B. melitensis biovar 3) dans un élevage bovin laitier en Haute Savoie (contamination par des bouquetins en estive) avec plusieurs cas humains (consommation de Tomme Blanche réalisée avec du lait non-pasteurisé). Un incident similaire s'est produit dans la même région en 2021, sans infection humaine.
  • Brucellose des porcins et des léporidés à B. suis biovar 2 : enzootie de faible niveau chez les sangliers et les lièvres. B. suis biovar 2 est réputée moins pathogène pour l’homme, mais des cas sont diagnostiqués, rarement en France, chez des personnes en contact avec du gibier, le plus souvent immunodéprimées ou avec d’autres comorbidités (5).
  • Brucellose à B. canis : B. canis n’est pas endémique en France. Cependant, c’est un sujet d’inquiétude en Europe avec de nombreux cas déclarés en Italie, au Royaume Uni, au Pays Bas et en France chez des chiens importées de l’Europe de l’Est (Roumanie, Russie, Bélarussie…). Aucun cas humain n’a été détecté à ce jour mais plusieurs expositions à risque chez des éleveurs ou propriétaires de chiens ont soulevé des questions de prise en charge (R2). Les tests sérologiques du diagnostic de la brucellose chez l’homme ne permettent pas la détection des infections à B. canis, il convient donc de rechercher systématiquement le diagnostic par isolement de la bactérie.
  • Brucellose des animaux aquatiques : B. microti (isolée initialement chez des campagnols) a été identifiée dans un élevage de grenouilles destinées à la consommation humaine. À ce jour, aucun cas d’infection humaine n’a été rapporté alors que de nombreux batraciens ont été infectés par ces Brucella atypiques.
    Des nouvelles espèces de Brucella, B. ceti et B. pinnipedalis, ont été découvertes chez des cétacés et pinnipèdes au cours des années 1990. Ces bactéries sont endémiques chez les phoques, dauphins, marsouins et baleines. Aucune contamination humaine n'a été signalée en France.


Chez l'Homme :

Suite aux mesures mises en œuvre dans les filières animales pour éliminer la maladie animale en métropole, l’incidence chez l’homme est désormais très faible, de l’ordre de 0,05 cas annuels pour 100 000 habitants, soit 29 cas en 2018 et 39 en 2019. Les cas se contaminent en majorité par ingestion de produits laitiers et sont, pour environ 80 % des cas, importés de pays enzootiques. La brucellose en France est une maladie des voyageurs.

L'année 2012 a été marquée par un cas aigu autochtone lié à la consommation d'un produit laitier contaminé en rapport avec la réapparition de la brucellose animale en Haute-Savoie.

Par ailleurs, de rares cas d’infection humaine à B. suis biovar 2 sont enregistrés en France (environ 1 cas par an) chez des chasseurs de sangliers ou de lièvres (Cf. supra).

En revanche, la tendance générale du nombre de cas reste très stable (4).

Milieu professionnel

Une revue de 63 publications (1962-2018) a identifié comme professions à risque : les éleveurs, personnels des abattoirs, vétérinaires  dans les zones endémiques (pas en France actuellement) ; techniciens de laboratoire. Une méta-analyse portant sur 3 études cas-témoin a montré que les personnels de laboratoires, d’abattoirs et en charge de l’alimentation des animaux avaient 3.47 [IC 1.47–8.19] fois plus de risque d’être infectés par Brucella spp. par rapport à des professionnels sans aucun contact possible avec des sources d’infection (6).

Données pour la France :

Parmi 250 cas déclarés en France entre 2004 et 2013, 37 étaient des cas d’infection autochtone. Sur ces 37, aucun cas aigu ne travaillait en lien avec les filières d’élevage, 4 cas correspondaient à des ré-activations d’infections anciennes survenues chez des personnes en contact avec des troupeaux de ruminants avant la mise en œuvre des plans d’élimination de la brucellose animale en France. Enfin, 17 cas, soit 46 % des cas autochtones, étaient survenus chez des professionnels travaillant dans un laboratoire de biologie médicale (7).

Pour le Régime agricole, dans les années 80 environ, 250 cas de maladie professionnelle (MP) ont été reconnus par an ; entre 2016 et 2020 : 10 cas de MP chez les salariés et moins de 5 cas chez les non salariés.

Pour le Régime général, 65 cas ont été reconnus en maladie professionnelle en 1991 et depuis 2016 entre 0 et 1 cas/an (dernières données en 2020).

En laboratoire

De nombreuses publications font état de brucelloses contractées en laboratoire entre 1978 et 2015 : 379 cas recensés. La transmission se fait par aérosols, le plus souvent à l’ouverture des flacons d’hémocultures. Quelques cas ont été décrits par inoculation par voie cutanée après un bris de contenant (8).

En France, 22 cas de brucellose ont été diagnostiqués de 2001 à 2017 chez des personnels de laboratoires d’analyses biologiques. 20 de ces cas sont liés à la manipulation d’échantillons provenant de cas importés et les 2 autres à des échantillons provenant d’un collègue contaminé (R1).

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