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Travail posté avec travail de nuit et prévention : une analyse qualitative de stratégies visant à atténuer les effets négatifs sur la santé

Etude

OBJECTIFS : De nombreux acteurs préconisent aux entreprises de mettre en œuvre des stratégies visant à atténuer la fatigue liée aux horaires de nuit et/ou postés, d’autant plus s’il s’agit de postes longs (12h). Ils proposent notamment d’aménager une possibilité de sieste au travail. Pour autant, intégrer un temps de sommeil au travail ne va pas de soi. L’objectif de cette étude est de comprendre les processus mobilisés et les facteurs contextuels externes et internes à l’entreprise qui influent sur ces processus. DEMARCHE : L’étude comprenait 1) une analyse de contenu médiatique et d’entretiens auprès d’acteurs divers, promoteurs de la sieste, 2) une revue de la littérature scientifique sur cette thématique et 3) des enquêtes de terrain portant sur des projets d’implantation de « micro-sieste » (opportunité de sommeil au calme de 20mn) dans 2 hôpitaux et sur 2 sites industriels. RESULTATS : Les analyses de données d’enquêtes montrent qu’implanter la sieste au travail est un projet difficile à porter, complexe et long à mettre en œuvre, du fait du nombre d’acteurs à convaincre, d’un contexte spécifique (intensification du travail) et des difficultés à trouver des locaux adaptés. On constate que les travailleurs de nuit se montrent peu intéressés alors que des pratiques se développent de jour : pendant la pause, avant ou après le poste ou sur un temps calme pour certains salariés en poste long. De nuit, il apparaît surtout que « partir siester » entre en conflit avec des règles informelles d’équipe : on ne laisse pas ses collègues et si c’est calme, on « se pose » sur une durée variable au cœur du service dans des conditions permettant de percevoir le moindre bruit. CONCLUSION : L’implantation de la sieste se révèle être « un plus » dans une démarche globale de prévention et non la panacée pour tous, contrairement à ce qui est suggéré dans les contenus médiatiques. D’une part, les besoins de récupération ne sont pas les mêmes pour les personnels de jour et de nuit (du fait de leur historique de sommeil/éveil). D’autre part, la fatigue des travailleurs de nuit est plus qu’une affaire individuelle de récupération efficace d’un temps de sommeil, elle s’inscrit dans des stratégies au niveau de l’équipe. Une démarche visant les personnels de nuit doit s’appuyer sur une réflexion collective à partir des stratégies informelles existantes dans l’entreprise pour favoriser une pluralité de possibilités. VALORISATIONS : Ce travail a donné lieu à une publication dans une revue à comité de lecture et des communications à des congrès.

Disciplines de recherche
Ergonomie
Etudes Publications Communications
Sociologie
Etudes Publications Communications