Travail de nuit : mieux comprendre les risques pour agir en prévention
Le travail de nuit peut avoir des effets importants sur la santé et la sécurité des salariés. À l’occasion de la Journée nationale du sommeil du 14 mars 2025, l’INRS rappelle quelques clés pour mieux comprendre les risques liés au travail de nuit pour agir en prévention.
Le travail en horaires atypiques correspond aux aménagements du temps de travail qui ne sont pas « standards ». Il comprend notamment le travail de nuit, les rythmes de travail cycliques comme le travail posté en 3x8 ou encore le travail le week-end… Il peut engendrer des risques pour la santé. C’est particulièrement le cas du travail de nuit, qui peut induire une désynchronisation de l’horloge biologique associée à une dette de sommeil. Ceci peut avoir des effets non seulement sur la santé des salariés (troubles du sommeil, troubles métaboliques…) mais également sur leur sécurité. Les troubles du sommeil peuvent en effet se traduire par une somnolence ou une diminution de la vigilance, qui augmentent les risques d’accident.
Pour bien appréhender les risques liés au travail de nuit et les prévenir, il est important de savoir que :
- On ne s’habitue jamais vraiment au travail de nuit
L’être humain est un être diurne. Travailler la nuit expose les individus à des troubles et des pathologies. On ne s’adapte jamais totalement au travail de nuit même après plusieurs années. Cette non-adaptation entraîne notamment une baisse de la vigilance et des risques accrus de somnolence, qui augmentent la fréquence et la gravité des accidents du travail et de trajet. - L’expérience n’empêche pas la somnolence liée au travail de nuit
L’expérience ne supprime pas la période de baisse de vigilance qui survient en moyenne entre 2 heures et 5 heures du matin. La seule façon de prévenir cette somnolence est d’adopter la micro sieste au travail. - Le travail de nuit a des impacts sur la santé mentale
Le travail de nuit augmente la probabilité de souffrir de troubles de la santé mentale (dépression et anxiété notamment). Ces troubles sont en lien avec les perturbations du sommeil, la gestion difficile de la vie sociale et familiale et l’exposition plus prégnante aux facteurs de risques psychosociaux dans les organisations atypiques du travail. - L’entreprise peut agir sur ces risques
Les risques liés au travail de nuit ne sont pas une fatalité. Si le travail de nuit ne peut être évité, certaines pratiques organisationnelles permettent d’en atténuer les effets.
Par exemple, il est possible :- d’agir sur l’organisation du travail
• en adaptant le contenu du travail (anticipation des périodes d’hypovigilance, limitation des efforts physiques et de la charge cognitive notamment en fin de poste…),
• en privilégiant les rotations rapides en cas de travail posté,
• en organisant des pauses pour des micro siestes,
• en affectant en priorité les salariés volontaires à des postes de nuit ; - d’adapter les horaires de travail :
• en évitant les postes longs, supérieurs à 8 heures,
• en repoussant le plus possible l’heure de prise de poste du matin (après 6 heures) ; - d’adapter les locaux de travail, par exemple :
• en revoyant l’environnement lumineux : intensité lumineuse importante en début de poste, moins élevée en fin de poste,
• en aménageant des salles de pauses dédiées à la micro-sieste ; - de former et informer les salariés :
• sur les effets sur la santé du travail de nuit,
• sur les bonnes pratiques de gestion du sommeil et de l’alimentation.
- d’agir sur l’organisation du travail
Pour en savoir plus
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Dépliant 06/2022 | ED 6305
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Fiche 04/2019 | ED 6324
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Fiche 04/2019 | ED 6325
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Fiche 04/2019 | ED 6326
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Fiche 11/2020 | ED 6327
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Affiche 08/2019 | A 821
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DOSSIER 07/2021