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Gel hydroalcoolique : se prémunir de tout risque d’incendie-explosion

Quels sont les risques d’incendie ou d’explosion liés à l’utilisation du gel hydroalcoolique ? Quelles mesures de prévention incendie/explosion pour la fabrication, le reconditionnement et le stockage de gel hydroalcoolique ?

Quels sont les risques d’incendie ou d’explosion liés à l’utilisation du gel hydroalcoolique ?

Le gel hydroalcoolique est un produit inflammable, sensible aux sources d’inflammation (flammes, surfaces chaudes, étincelles…).

Pour se prémunir de tout risque d’incendie/explosion lors de son utilisation au quotidien en entreprise, il est impératif de respecter les quantités préconisées : une noisette suffit. Utiliser plus de gel augmente la quantité de vapeurs d’alcool générées, accroissant ainsi le risque d’inflammation en présence d’une source d’ignition. Ce risque peut être à l’origine de brûlures.

Dans le cas de gels artisanaux, restez vigilant quant à la viscosité du produit : un gel trop pâteux incite à utiliser des quantités plus importantes de produit et reste plus longtemps sur les mains, ce qui en cas d’inflammation peut provoquer des brûlures plus graves.

Les entreprises utilisant de l’oxygène sous pression (opérations de soudage, soins médicaux…) doivent être particulièrement vigilantes lors de la manipulation des équipements le mettant en œuvre (robinetterie, tuyauteries…). En effet, l’oxygène pur va faciliter grandement l’inflammation du gel hydroalcoolique, pouvant aller jusqu’à provoquer son auto-inflammation s’il est encore présent sur les mains de l’opérateur.

En résumé, suite à une friction des mains avec du gel hydroalcoolique, il est nécessaire de s’assurer que tout le gel est parfaitement évaporé avant d’effectuer le moindre geste, qu’il soit professionnel (retour à son poste de travail) ou non (allumer une cigarette ou toucher un interrupteur par exemple).

Quelles mesures de prévention incendie/explosion pour la fabrication, le reconditionnement et le stockage de gel hydroalcoolique ?

S’improviser fabricant, reconditionneur ou stockeur de gel hydroalcoolique n’est pas sans risque, et il est nécessaire d’évaluer et de prévenir les risques, même en situation d’urgence. En plus de ce qui suit, des préconisations sont données dans un document publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la fabrication et le stockage de produits.

Le gel hydroalcoolique est composé majoritairement d’éthanol (voir la fiche toxicologique 48), substance extrêmement inflammable avec un point d’éclair à 12°C pour l’éthanol pur. Cela signifie que l’éthanol à température ambiante présente toujours des risques d’incendie et d’explosion (risques Atex), des vapeurs d’éthanol étant toujours formées à température ambiante. Les gels hydroalcooliques sont, pour des raisons similaires, classés comme des produits très inflammables (présentant le pictogramme « flamme »), avec des points d’éclair un peu plus élevés, de l’ordre de 18 à 25°C selon la teneur en éthanol. Les formules de gel hydroalcoolique à l’isopropanol, bien que non évoquées ici car nécessitant une autorisation de mise sur le marché spécifique, présentent des risques similaires à celles à l’éthanol.

 

Au-delà du risque toxicologique qu’il faut également prendre en compte, les vapeurs d’éthanol et de gel hydroalcoolique doivent donc, lors de sa fabrication ou son reconditionnement, être captées le plus à la source possible. Ces opérations se feront à un poste de travail fixe et identifié, idéalement muni d’une hotte ou d’un système d’aspiration. Toute source d’inflammation comme les flammes nues, les surfaces chaudes, les systèmes de chauffage et tous les appareils électriques et non électriques, est à identifier et à supprimer au poste de travail et à sa proximité, les vapeurs d’éthanol étant très sensibles à l’inflammation (par exemple, une étincelle de faible énergie est tout à fait capable d’enflammer des vapeurs d’éthanol).

Des petites poubelles refermables (idéalement métalliques et hermétiques) seront mises à disposition au niveau des postes de travail pour jeter les chiffons et lingettes souillés d’éthanol ou de gel hydroalcoolique. Elles seront vidées quotidiennement dans un fût métallique spécifique. En attente d’enlèvement, le fût sera stocké de préférence à l’extérieur à l’abri du soleil ou, à défaut, dans un local ventilé mécaniquement en permanence. Ces déchets ne doivent pas être mélangés avec d’autres déchets, en particulier de la graisse pour éviter tout phénomène d’auto-inflammation.

En cas de fuite ou de déversement accidentel, il est recommandé de prévoir une réserve de produit absorbant (sable, par exemple). La zone de travail doit également être équipée d’extincteur(s) approprié(s) (poudre ABC ou eau pulvérisée avec additif, par exemple).

 

Le stockage de gel hydroalcoolique conditionné en petits récipients se fera de préférence à l’extérieur à l’abri des intempéries, des rayons du soleil et de toute autre source d’inflammation. A défaut, le stockage se fera dans un local bien ventilé et éloigné de toute source d’inflammation potentielle (flammes nues, surfaces chaudes, systèmes de chauffage et tous les appareils électriques et non électriques). Ce stockage ne doit aucun cas être effectué dans les circulations (couloirs, cages d’ascenseur ou d’escalier…).

Lorsque de grandes quantités (conditionnées en petits récipients ou non) doivent être stockées, elles seront éloignées si possible des locaux où sont habituellement présents les salariés (10 mètres ou derrière un mur coupe-feu 2h). Le local ou la zone de stockage sera constitué d’un sol cimenté et étanche muni d’une rétention pour prévenir tout déversement accidentel. Il sera ventilé mécaniquement en permanence ou à l’air libre à l’abris des intempéries. Tout sera mis en œuvre pour organiser le stockage de manière à éviter les chutes de contenants (bidons, cartons) et leur détérioration lors de leur manipulation (gerbage…). Ces exigences s’appliquent également pour le stockage de quantités importantes d’éthanol.

En cas de fuite ou de déversement accidentel, il est recommandé de prévoir une réserve de produit absorbant (sable, par exemple). Un ou plusieurs extincteurs appropriés (poudre ABC ou eau pulvérisée avec additif, par exemple) doivent être mis à disposition à proximité ou dans la zone de stockage.

Par ailleurs, le stockage d’éthanol ou de gel hydroalcoolique en grandes quantités (notamment au-delà d’une tonne pour l’éthanol) est soumis aux dispositions de la réglementation des ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement), notamment selon les rubriques 4330 et 4331. Pour plus d’informations : consulter le site de l’Ineris.

De plus, il est nécessaire d’informer son assureur car l’impact de ces activités ou stockages nouveaux sur les conséquences d’un incendie pourrait être important.
Enfin, des dispositions spécifiques existent au niveau de la réglementation biocide quant à la déclaration de ces gels hydroalcooliques mis sur le marché (à titre onéreux ou gratuit). Pour plus d’informations : consulter la rubrique Contacts du site www.declaration-synapse.fr.

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Mis à jour le 15/06/2020