Nouveau rapport « Études et recherche 2021-2022 » de l’INRS

La treizième édition du rapport annuel Études et recherche 2021-2022 de l’INRS présente les études en cours en 2022 et apporte une vision détaillée sur celles terminées fin 2021, soit un total de 112 projets.

Ce rapport annuel vise à rendre compte, notamment à la communauté scientifique (homologues, agences, organismes de recherche partenaires, laboratoires universitaires…) des travaux menés par les 260 chercheurs, ingénieurs, médecins, techniciens, psychologues, chimistes, toxicologues, ergonomes… au service de la santé et sécurité au travail.


De nombreux résultats de recherche y sont présentés. Quatre exemples assez représentatifs de l’étendue des sujets traités peuvent être cités :

• Une étude épidémiologique sur les facteurs prédictifs de la survenue d’accidents du travail chez les salariés du secteur de l’aide à la personne - frappé par un taux élevé d’accidents du travail - a analysé les données de 4 418 personnes, collectées dans le cadre de l’enquête « conditions de travail » de la Dares 2013-2016, et de celles de sinistralité de la Cnam. Les analyses ont montré sans ambiguïté que la co-exposition aux facteurs de risque physiques et psychosociaux avait un effet très défavorable. Cette étude a également donné des pistes de prévention en pointant les déterminants organisationnels qui influent sur la sinistralité.
   
• Un deuxième exemple concerne le syndrome de Raynaud, maladie professionnelle invalidante qui touche les salariés dont le système mains-bras est exposé à des vibrations transmises par des outils, soit plus de 10 % des salariés. Ce travail, réalisé en collaboration avec des partenaires, a consisté en une combinaison d’approches numériques et expérimentales. L’approche expérimentale a notamment permis la mesure directe de la perturbation du flux sanguin dans les petites artères des doigts, par échographie-doppler à haute résolution. Des travaux plus exploratoires portaient sur la modélisation des phénomènes biologiques lents qui interviennent au fil des années. Ces travaux mènent à des actions concrètes de protection des salariés, via notamment la normalisation et à plus long terme la prise en compte des phénomènes lents si les résultats de l’étude se confirment.
   
• Un troisième exemple porte sur l’exposition des travailleurs dans le secteur du recyclage des batteries. Les poussières et vapeurs générées peuvent contenir des métaux toxiques tels que le cadmium, le cobalt, le nickel, le lithium et le plomb. Une population de 86 travailleurs a été incluse, aussi bien des opérateurs que du personnel administratif. Les opérateurs ont été répartis en cinq groupes d'exposition similaire : tri, démantèlement, traitement, polyvalent et maintenance. Des concentrations parfois élevées de métaux urinaires collectées chez les travailleurs exposés ont été mesurées, témoignant des niveaux élevés de métaux inhalables dans l’environnement de travail. Cette étude renforce les connaissances sur la composition des expositions dans ce secteur du recyclage, et démontre la nécessité d'améliorer les mesures préventives, telles que l'optimisation de l'extraction de l’air pollué à la source et la séparation des zones de travail afin de limiter la diffusion de la contamination.
   
• Enfin, une étude terminée en 2021, portait sur les travailleurs amenés à pénétrer dans des conteneurs, susceptibles de les exposer à des composés gazeux dangereux, qu’ils soient émis par les marchandises ou introduits volontairement (fumigation). Cette étude a été réalisée en collaboration avec les Carsat Normandie, Sud-Est, Rhône-Alpes et un médecin spécialisé en médecine maritime. Elle impliquait des campagnes de mesure sur le terrain ainsi que la réalisation d’essais sur des conteneurs dédiés aux expérimentations. Elle comportait également un volet modélisation numérique de la ventilation. Les mesures ont confirmé la présence de composés chimiques nocifs. La nécessité d’intégrer le risque chimique dans l’évaluation des risques professionnels s’impose, et plusieurs supports d’information proposant des mesures de prévention à destination des employeurs, des préventeurs et des salariés ont été édités et diffusés. L’étude a également conduit au développement de deux prototypes industriels de systèmes de ventilation qui ont démontré leur potentiel de dépollution des conteneurs.

Cette édition du rapport « Etudes et recherche » présente également un rapide bilan des études conduites ces cinq dernières années dans le cadre du plan stratégique 2018-2022 de l’INRS.

Les travaux de recherche de l’INRS, dédiés à la prévention des risques professionnels, s’inscrivent dans un continuum d’activités qui va de la création de connaissances jusqu’à leur transfert vers les entreprises et les acteurs de la prévention.
Les études et recherche représentent à elles seules 45 % de l’activité de l’INRS. Elles sont organisées en quatre « programmes socles » :

• risques biologiques ;
• risques chimiques ;
• risques physiques et mécaniques ;
• risques liés à l’organisation et aux situations de travail.

Ces travaux s’articulent également autour de cinq thématiques focus :

• industrie du futur et prévention ;
• reproduction et travail ;
• impact des technologies de l’information et de la communication ;
• aide et soin à la personne ;
• polyexpositions au travail.

Pour en savoir plus :