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Nouveau rapport Etudes & recherche 2020-2021 de l’INRS

Avancées scientifiques et techniques pour la prévention des risques professionnels

Ce nouveau rapport offre un panorama des connaissances acquises par les études et la recherche de l’INRS en 2020, ainsi que des travaux en cours de développement en 2021, en réponse aux enjeux de santé et sécurité au travail. Ces activités visent à améliorer la prévention des risques professionnels par la construction de savoirs, qui sont ensuite transformés en solutions diffusées vers les entreprises, via des actions d’assistance, de formation ou d’information.

Cette douzième édition du rapport annuel études & recherche 2020-2021 décrit les études en cours en 2021, et apporte une vision plus détaillée de celles terminées en fin d’année 2020, soit un total de 99 projets.
Ces travaux de recherche, dédiés à la prévention des risques professionnels, s’inscrivent dans un continuum d’activités qui va de la création de connaissances à leur transfert vers les entreprises et les acteurs de la prévention.
Organisées autour de quatre « programmes socles » visant à créer des connaissances utiles pour la prévention des risques biologiques, chimiques, physiques et mécaniques, ou liés à l’organisation et aux situations de travail, ainsi que de quatre thématiques focus, les études & recherche représentent 45 % de l’activité de l’INRS.
En 2021, la pandémie de Covid-19 a continué à impacter l’activité de recherche. Un tiers des projets a ainsi été retardé. Toutefois ces difficultés ont conduit les chercheurs à consacrer plus de temps à la rédaction d’articles, dont le nombre est en forte hausse en 2020. La pandémie a également suscité des travaux à court terme, visant à apporter des réponses rapides sur des sujets tels que l’efficacité des masques ou l’impact de la pandémie sur la santé et la sécurité dans certains secteurs d’activité (aide à la personne et logistique en particulier).

Ce document annuel vise à rendre compte, notamment à la communauté scientifique (homologues, agences, organismes de recherche partenaires, laboratoires universitaires…) des travaux menés par les 270 chercheurs, ingénieurs, médecins, techniciens, psychologues, chimistes, toxicologues, ergonomes… au service de la santé et sécurité au travail.

 

Quelques chiffres

Les deux tiers des travaux sont conduits en collaboration avec au moins une équipe de recherche partenaire

En 2020, 121 articles ont été publiés dont 55 dans des revues internationales avec comité de lecture

84 études sont en cours en 2021.

Focus sur 3 études finalisées en 2020

Mise au point d’une nouvelle méthode d’évaluation des expositions aux émissions particulaires des moteurs diesel

Les émissions de moteurs thermiques diesel constituent la première source d’exposition professionnelle à un cancérogène, avec près de 800 000 personnes concernées. À partir de 2023, une valeur limite d’exposition professionnelle de 0,05 mg/m3, exprimée en carbone élémentaire dans la fraction conventionnelle alvéolaire, sera appliquée. Le carbone élémentaire qu’il faut donc mesurer constitue le « squelette » des particules diesel. Il est mélangé au carbone organique également présent dans les émissions diesel. Il s’agissait donc de mettre au point une méthode de dosage de ce carbone élémentaire et de lui seul, satisfaisant les critères liés à la protection des salariés en termes de sélectivité, représentativité et sensibilité. La méthode mise au point intègre le prélèvement de la fraction alvéolaire des aérosols par un dispositif de type cyclone et l’analyse du carbone à l’aide d’un analyseur thermooptique.
Le protocole permettant d’isoler, puis de doser le carbone élémentaire a été défini. Une référence synthétique renfermant une quantité connue de carbone élémentaire dans une matrice de carbone organique a permis de valider le protocole. La méthode mise au point permet d’évaluer dans la fraction alvéolaire des aérosols prélevés, 0,1 à 2 fois la VLEP-8h de 0,05 mg de carbone élémentaire par mètre cube d’air. Elle a fait l’objet d’une fiche méthodologique MétroPol M-436 pour le dosage du carbone élémentaire dans les émissions d’échappement de moteur diesel.

Analyse des changements organisationnels associés à l’usage des grilles de positionnement en santé et sécurité au travail (GPSST)

La GPSST est un outil de diagnostic des pratiques en matière de santé et de sécurité au travail, qui permet à toute entreprise d’évaluer l’organisation de la prévention et d’identifier des pistes de progrès. En comparant la situation de l’entreprise à des situations types, l’utilisateur bénéficie d’un état des lieux précis de son engagement en la matière. Ces comparaisons permettent de dresser un bilan, de dégager des priorités et d’effectuer un suivi des actions engagées. Une analyse sociologique de trois plans d’action mobilisant un outil GPSST a été effectuée. Elle avait pour but d’identifier les mécanismes expliquant dans quelle mesure une évaluation des pratiques de prévention peut être réactive et vectrice de changements. Les informations ont été recueillies grâce à trois techniques d’enquête qualitative : la réalisation de 94 sessions d’observation directe, l’examen approfondi de 289 documents et la conduite de 39 entretiens semi-directifs, individuels ou collectifs, avec les personnes concernées par ces plans d’action.
Les résultats ont contribué au développement d’une nouvelle version de la GPSST plus intuitive. Ils ont également permis, face à l’expression d’un besoin d’accompagnement, de joindre des ressources méthodologiques et d’enrichir le contenu de formations de l’INRS visant à intégrer les dimensions organisationnelles dans les activités des préventeurs et managers.

Conséquences physiologiques de l’usage d’un exosquelette au travail : intérêts et limites pour la prévention des TMS

L’émergence des exosquelettes dans les entreprises est à l’origine de questions relatives à la santé et sécurité des opérateurs, en particulier quant aux réelles conséquences physiologiques de l’usage de ces technologies.
Cette étude avait pour objectifs d’investiguer les adaptations neuromusculaires et cinématiques liées à l’utilisation d’exosquelettes lors de différentes tâches de manutention, d’évaluer l’impact de ces nouvelles technologies sur les mécanismes de régulation de l’équilibre postural, et d’examiner les répercussions de l’usage d’un dispositif d’assistance de l’épaule sur le comportement fonctionnel de cette articulation. Les résultats ont démontré les bénéfices, en termes de réduction des sollicitations musculaires, liés à l’usage d’exosquelettes. Il a aussi été observé des perturbations légères de l’équilibre lors du port d’exosquelettes. Ces travaux ont permis de s’assurer que ces nouvelles technologies n’étaient pas à l’origine de risques majeurs liés au contrôle du mouvement, ou à l’intégrité fonctionnelle des articulations assistées. En revanche, ils ont démontré que les bénéfices comme les limites liées à l’usage des exosquelettes dépendaient d’une bonne adéquation entre les caractéristiques de conception de ces dispositifs, et celles de la tâche effectuée.
Les résultats de cette étude ont notamment été à l’origine d’une offre d’information de l’INRS (cinq brochures, une infographie, dossier web, deux webinaires, deux vidéos, un plateau télévisuel, une journée technique, diverses interventions techniques) visant à accompagner les entreprises dans cette démarche
 

Focus sur 4 études en cours en 2021

Étude et prévention des expositions aux retardateurs de flamme dans les déchets d'équipements électriques et électroniques

Les plastiques des équipements électriques et électroniques contiennent des retardateurs de flammes (RF) pour répondre aux normes d’inflammabilité. Ces composés suscitent des inquiétudes en matière de santé au travail ; certains sont considérés comme perturbateurs endocriniens ou cancérogènes. En vue d’améliorer la prévention des expositions à ces composés, cette étude vise d'une part à mieux connaître les niveaux d’exposition des salariés travaillant dans les entreprises de traitement des déchets d'équipements électriques et électroniques en France et à évaluer les pratiques et procédés générateurs d’émissions de RF. D'autre part, il s’agira de comprendre les mécanismes d’émission des RF dans l’atmosphère et d’étudier les facteurs qui influencent ces émissions pour proposer des solutions de prévention.

Prévention des risques liés à l'utilisation de lunettes connectées lors des déplacements à pied

Ce projet vise à étudier les risques potentiels pour les salariés qui utilisent des lunettes dites « connectées » (LC) en se déplaçant à pied. Cette approche expérimentale associera des compétences d’ingénierie, d’ergonomie et de psychologie du travail. Environ quatre-vingt sujets seront amenés à suivre un protocole d’essais pour évaluer la qualité de leur déplacement lorsqu’ils utilisent des LC. Différentes configurations seront testées, avec des champs de vision plus ou moins dégradés et en faisant varier la complexité des messages affichés dans les lunettes. La réaction des sujets face à un événement imprévu dans leur environnement de test sera également analysée. Enfin, une approche par questionnaire permettra d’étudier les effets perçus par les utilisateurs des LC sur leur santé physique et mentale. Des échanges avec des entreprises utilisatrices de LC seront aussi recherchés afin de collecter des retours d’expériences issus du terrain.

Effet du travail de nuit dans la survenue des maladies cardiovasculaires ischémiques

Cette étude épidémiologique de type cas-témoins vise à examiner le lien entre le travail de nuit, qui concerne environ 15 % des salariés, et la survenue de maladies cardio-vasculaires ischémiques.
Elle est réalisée en partenariat avec des équipes de recherche externes (cohorte Constances, Santé publique France, Inserm/CHU). Il est attendu que les résultats favorisent la diffusion et la mise en place de mesures de prévention spécifiques en entreprises sur le thème des maladies cardiovasculaires ischémiques.

Usages et représentations des logiciels de soins dans les Ehpad : contraintes et opportunités pour la prévention des TMS/RPS du personnel soignant

À partir d’une méthodologie mixte, associant une démarche de recueil et d’interprétation des données à la fois qualitatives (entretiens, observations) et quantitatives (questionnaires), cette étude traite des effets, en termes de contraintes et/ ou ressources, de l’introduction de logiciels de soins sur le travail des soignants et de leurs encadrants. Les résultats devraient permettre de mieux connaître les attentes, les représentations et les pratiques réelles d’utilisation des logiciels de soins dans les Ehpad privés. L’objectif final est d’identifier les déterminants à cibler pour, à la fois limiter les contraintes liées à l’introduction de ce type de technologie sur la santé physique et psychologique des opérateurs, et favoriser leur usage en tant que ressource individuelle et collective en faveur de la prévention des TMS et des RPS.

 

Pour en savoir plus
Mis à jour le 25/11/2021