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Les polyexpositions, des situations à mieux prendre en compte en prévention

Dans la plupart des situations de travail, les salariés peuvent être exposés à plusieurs nuisances de façon simultanée ou décalée. La prise en compte de ces polyexpositions permet une évaluation des risques plus proche de la réalité et la mise en place d’actions de prévention plus adaptées. Les explications de Cosmin Patrascu, expert d’assistance conseil à l’INRS.

En quoi la prise en compte des polyexpositions est-elle intéressante pour la prévention ?

L’approche classique ou mono risque a prouvé son efficacité depuis de nombreuses années. Pour autant, dans la plupart des situations de travail, les salariés peuvent être exposés à plusieurs nuisances de façon simultanée ou décalée. 
En prenant en compte ces polyexpositions, il est possible d’identifier des situations à risques pour les salariés qui seraient passées inaperçues avec l’approche classique. On peut alors évaluer les risques de façon plus pertinente et mettre en place des actions de prévention mieux adaptées et plus efficaces.

Les connaissances actuelles sur les effets combinés sur la santé de ces polyexpositions laissent penser qu’il y a possibilité de risque accru pour la santé des travailleurs qui y sont exposés. Ces effets combinés peuvent être de nature différente : synergie, addidivité ou encore inhibition. Il est donc nécessaire de poursuivre les études afin de mieux connaître les effets sur la santé de ces polyexpositions ainsi que les secteurs ou les activités qui génèrent ces situations pour développer de nouvelles solutions de prévention.

Depuis quand l’INRS travaille-t-il sur les polyexpositions ?

Les travaux de l’INRS sur les polyexpositions (ou multiexpositions) sont anciens et ont pris de l’ampleur en 2012 avec l’organisation d’une conférence scientifique « Mixed-expo 2012 », réunissant chercheurs, experts en prévention et médecins du travail, qui a permis de poser les problématiques à explorer en priorité. En effet, les connaissances et les technologies ont évolué et ont permis d’identifier et d’évaluer de nouvelles situations à risques impliquant des polyexpositions. 

Les premières combinaisons étudiées par l’INRS ont été le bruit et certains produits chimiques ototoxiques, et également l’exposition simultanée à plusieurs produits chimiques. Plus récemment, l’approche a été étendue à d’autres combinaisons impliquant les substances chimiques et les agents biologiques, la charge physique ou encore le travail de nuit. Aujourd’hui, l’INRS conduit plusieurs études sur le sujet, qui vont de l’étude sur le terrain à des études épidémiologiques et toxicologiques. 

Que propose l’INRS pour permettre aux entreprises et aux services de santé au travail de mieux prendre en compte les polyexpositions ?

En premier lieu, un dossier web « Polyexpositions » donne des éléments de base (effets sur la santé, approche de prévention) pour mieux appréhender les risques liés à une exposition simultanée à plusieurs produits chimiques ainsi qu’à une exposition combinant le bruit et des agents chimiques otoxoxiques (ayant un effet sur l’oreille interne). 

Pour approfondir le sujet, deux articles ont été publiés récemment dans Hygiène et sécurité du travail et Références en santé au travail :

  • Le premier, « Polyexpositions chimiques massives et diffuses : une réalité méconnue », porte sur l’exposition à plusieurs produits chimiques dans des secteurs qui ne sont pas clairement identifiés comme étant exposés au risque chimique (traitement des déchets, travail sur des sites et sols pollués, entrepôts de stockage). 
  • Le second propose une synthèse et une classification du potentiel ototoxique des métaux (plomb, arsenic, manganèse, cadmium, mercure, étain, germanium) et décrit un mécanisme toxique commun impliquant un stress oxydant. De ce travail sur l’ototoxicité des métaux ont été identifiées de nouvelles situations de travail pour lesquelles il existerait un risque d’ototoxicité. 

Enfin, l’INRS met à disposition le webinaire « Comment mieux prendre en compte les polyexpositions chimiques ? » et l’application en ligne Mixie qui permet d’évaluer les effets sur la santé d’une exposition à plusieurs produits chimiques. 

Pour en savoir plus
Mis à jour le 12/04/2021