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Biotox Aluminium et composés

  • Nature du dosage : Aluminium urinaire
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Version : Septembre 2022

Généralités sur la substance

  • Nom de la substance

    Aluminium et composés
  • Famille chimique

    Métaux
  • Numéro CAS

    7429-90-5
  • Composé(s)

    • Fluorure d'aluminium (7784-18-1)
    • Chlorure d'aluminium (7446-70-0)
    • Oxyde d'aluminium (1344-28-1)
  • Fiche(s) toxicologique(s)

  • Fiche(s) Métropol

    • -

Renseignements utiles pour le dosage Aluminium urinaire

Valeurs biologiques d'interprétation (VBI) issues de la population générale adulte

Aluminium urinaire : 15 µg/g de créatinine (valeur de référence dans la population en âge de travailler non professionnellement exposée) (valeur BAR, DFG 2018) [G1]

Aluminium urinaire : 27,7 µg/L (62,4 µg/g de créatinine) (95ème percentile chez les adultes de la population générale âgés de 18 à 74 ans), étude Esteban 2014-2016 [G2]

Aluminium urinaire : 11,5 µg/L (13,3 µg/g de créatinine) (95ème percentile) (Nisse C, 2017)

Aluminium urinaire : 9,3 µg/L (7,5 µg/g de créatinine) (95ème percentile) (Hoët P, 2013)

Valeurs biologiques d'interprétation (VBI) pour le milieu de travail

  • VBI françaises (VLB règlementaire, VLB ANSES)

    ---------valeur non déterminée---------

  • VBI européennes (BLV)

    --- valeur non déterminée ---
  • VBI américaines de l'ACGIH (BEI)

    ---------valeur non déterminée---------
  • VBI allemandes de la DFG (BAT, EKA, BLW)

    Aluminium urinaire : 50 µg/g de créatinine (Valeur BAT, DFG, 2017) [G1]

Moment du prélèvement

  • Dans la journée

    avant le début de poste
  • Dans la semaine

    début de semaine

Facteur de conversion

  • 1 µmol/L = 27 µg/L

Coût du dosage

  • ICP-AES : de 16,2 € à 16,2 €, prix moyen 16,2 €
  • ICP-MS : de 16,2 € à 37,1 €, prix moyen 19,2 €
  • ETAAS : 16,2 €

Renseignements utiles pour le choix d'un indice biologique d'exposition

Toxicocinétique - Métabolisme

L'aluminium est un métal ubiquitaire mais non essentiel pour l'homme. L'absorption de l'aluminium dépend de la spéciation (ou espèce chimique), de la solubilité du composé dans le milieu biologique considéré (les sels hydrosolubles étant généralement les mieux absorbés) ainsi que de la granulométrie du composé.

En milieu professionnel la principale voie de pénétration de l'aluminium est pulmonaire (estimée entre 1 et 2 %). L'absorption de l'aluminium par voie digestive est faible (< 1 %). La pénétration percutanée est mal documentée mais semble très faible.

Quatre-vingts à 90 pour cent de l'aluminium sont transportés liés aux protéines (albumine, transferrine). L'aluminium s'accumule principalement dans l'os (> 50 %) et à un moindre degré dans le foie, la rate, les poumons et les tissus mous (cerveau). Les particules relativement insolubles se déposent dans les poumons où elles seraient très lentement absorbées.

La voie d'élimination majoritaire dépend de la voie d'exposition et de la forme chimique. Dans le cas d'exposition professionnelle par inhalation, l'élimination est majoritairement urinaire (83 % de l'aluminium absorbé). Lorsque la voie d'entrée est orale (lors de traitements par anti-ulcéreux), l'élimination est principalement fécale (pour plus de 90 %) et faiblement urinaire. La demi-vie d'élimination augmente avec la durée d'exposition et avec la redistribution de l'aluminium à partir des sites de stockage ; elle serait triphasique : une demi-vie urinaire d'environ 7 heures (40 heures pour une exposition unique à des fumées de soudage), une de quelques semaines et une demi-vie de plusieurs mois voire années selon l'ancienneté de l'exposition, la nature du composé et le type d'exposition (fumée, poussière). L'aluminium s'accumule dans l'organisme.

Indicateurs biologiques d'exposition

Les concentrations urinaires d'aluminium en fin de poste et fin de semaine reflètent l'exposition récente chez les nouveaux exposés ; chez les sujets exposés depuis longtemps, les concentrations urinaires (en début de poste après 2 jours sans exposition) témoignent plutôt de la charge corporelle. Ce paramètre est à privilégier pour la surveillance de l'exposition à des sels solubles d'aluminium.

L'aluminium urinaire est un paramètre plus sensible que l'aluminium sanguin (si la fonction rénale est normale). Les cycles d'excrétion urinaire quotidiens de l'aluminium sont semblables entre individus pour un même type d'exposition, mais diffèrent selon la forme sous laquelle se trouve l'aluminium.

Pour une exposition à 1 mg/m3 d'Al soluble, des concentrations urinaires de 95 µg/g. de créatinine sont retrouvées. Lors d'expositions à l'aluminium contenu dans les fumées de soudage (faiblement soluble), une bonne corrélation existe entre l'intensité de l'exposition et les concentrations d'aluminium dans les urines de fin de poste ; ce n'est pas le cas lors d'expositions aux poussières d'aluminium.

Après une exposition unique contrôlée de 12 volontaires (non exposés professionnellement) à des fumées de soudage contenant de l'aluminium pendant 6 heures (concentration totale de poussières de 2,5 mg/m3 correspondant à 1,29 mg/m3 d'aluminium), les concentrations urinaires moyennes d'aluminium augmentent de 13,5 µg/L (soit 10,6 µg/g. de créatinine) à 23,5 µg/L (soit 15 µg/g. de créatinine) (les taux plasmatiques augmentent de manière non significative), puis retrouvent presque le niveau de base après 7 jours.

Dans une étude allemande, chez des soudeurs sur aluminium (procédé MIG), la médiane des concentrations urinaires d'aluminium diminue de 40,1 µg/g. de créatinine en 1999 à 19,8 µg/g. de créatinine en 2003, sans différence significative en fonction du moment de prélèvement (début et fin de poste).

Il n'est pas possible de relier les taux d'aluminium sanguin et/ou urinaire aux effets sur la santé ; une équipe finlandaise a proposé récemment pour des expositions à des poussières d'aluminium faiblement solubles, une valeur limite d'action biologique (BAL) pour l'aluminium urinaire à 3 µmol/L (soit 80 µg/L ou 62 µg/g. de créatinine) en début de poste après 2 jours sans exposition et sans médicament contenant de l'aluminium ; cette valeur permet de protéger des effets neurologiques (troubles de mémoire) qui sont observés à partir de 6 µmol/L (160 µg/L) d'aluminium urinaire.

Les dosages d'aluminium sanguin (sur sérum) peuvent être utiles pour apprécier une exposition aiguë ou une exposition récente si elle est élevée ou en cas de perturbation de la fonction rénale. Les prélèvements d'aluminium sérique réalisés tardivement après la fin de l'exposition (après 2 jours de non exposition) reflètent plutôt l'importance de la charge corporelle lors d'une exposition à des composés faiblement solubles (soudage par exemple), mais ce paramètre est moins sensible que l'aluminium urinaire. Réalisé en fin de poste lors d'une exposition chronique stable (soudage), l'aluminium sérique est bien corrélé à l'exposition atmosphérique. Pour une exposition inférieure à 5 mg/m3/Al métal, les taux d'aluminium sériques sont peu différents de ceux de la population générale.

Chez des soudeurs, une valeur de l'aluminium sérique de 0,21 µmol/L (0,54 µg/L) correspond à environ 3 µmol/L (soit 80 µg/L ou 45 µg/g. de créatinine) d'aluminium urinaire.

Interférences - Interprétation

Le dosage de l'aluminium est particulièrement délicat en raison de l'ubiquité de cet élément trace et des risques majeurs de contamination.

Plusieurs facteurs interfèrent avec le dosage de l'aluminium ; il est nécessaire de prendre des précautions rigoureuses lors du prélèvement (aiguille, tubes, flacons de recueil d'urines, bouchons en matière plastique, antiseptiques, anticoagulants comme l'héparinate ou citrate) et de l'acheminement (conservation, transport) au laboratoire. Pour cela il est primordial que le médecin du travail prenne contact avec le laboratoire effectuant l'analyse (mais également avec celui qui fait le prélèvement s'il est différent) afin de faire préciser les procédures de prélèvement et d'acheminement et les pièges à éviter. Dans tous les cas, les prélèvements doivent être réalisés en dehors des locaux de travail, au mieux après une douche et au minimum après lavage des mains, pour limiter le risque de contamination, par un laboratoire participant au contrôle de qualité pour cet élément trace. Contacter le laboratoire pour préciser les modalités de prélèvements (tubes spéciaux nettoyés à l'acide nitrique et rincés abondamment à l'eau) sanguins et urinaires.

La consommation de certains médicaments (anti-acides, acide acétylsalicylique tamponné), de certains aliments (additifs) ou de jus de fruits peut augmenter les taux d'aluminium urinaire ; ils sont à éviter dans les 2 jours précédant le prélèvement.

Il existe une spécificité d'excrétion de l'élément aluminium liée à la nature chimique du composé de départ ; ceci conditionne le choix du moment du prélèvement. Pour une exposition à l'aluminium et au fluorure d'aluminium (comme lors du soudage d'aluminium), le pic d'excrétion urinaire de l'aluminium apparaît 10 à 12 heures après la fin de l'exposition alors qu'il est localisé à la fin du poste lors de l'exposition à la cryolite en électrolyse.

Bibliographie

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  2. Fillol C, Oleko A, Gane J, Saoudi A et al. Imprégnation de la population française par les métaux urinaires. Programme national de biosurveillance, Esteban 2014-2016. Saint-Maurice : Santé publique France ; 2021 : 52 p. (https ://www.santepubliquefrance.fr).

Historique

Création de la fiche 2003

Dernière mise à jour

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